Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 12 Décembre 2019
En septembre 2016, les éditions Komikku nous invitaient à découvrir Kiriko, un one-shot d'horreur slasher conçu par Shingo Honda, mangaka qu'auparavant on avait pu adorer sur le shônen sportif décalé Ping Pong Dash!! et sur le récit catastrophe gore Hakaiju. Ne cherchant pas à faire dans l'originalité ou à surprendre, Kiriko témoignait toutefois d'un certain amour du mangaka pour le genre, et se révélait certes classique mais divertissant tant on sentait que Honda se faisait plutôt plaisir. Ce plaisir ne semblait toutefois pas encore total puisque en 2018, l'auteur décida de reprendre sa figure horrifique de Kiriko pour une deuxième histoire, Kiriko Kill !
Composé de 8 chapitres qui furent prépubliés dans le magazine Manga Goraku de Nihon Bungeisha (comme son aîné), ce nouveau one-shot d'un peu moins de 200 pages peut globalement se lire indépendamment du premier... mais il est tout de même beaucoup mieux d'avoir lu Kiriko avant. En effet, même si dans l'ensemble l'histoire de ce deuxième one-shot est indépendante, au fil des chapitres il s'avère qu'elle se dévoilera comme une véritable suite de Kiriko, en faisant appel de plus en plus fortement aux événements du premier one-shot, et en nous permettant même de découvrir ce qu'ont pu devenir les survivants de Kiriko un an après leur mésaventure. Kiriko Kill peut donc se lire indépendamment car l'histoire des nouveaux personnages que l'on découvre ici se tient en ce seul tome, mais le récit possède bel et bien le statut de suite.
Cette suite, elle nous emmène donc à la découverte de Minami Sakura, jeune femme un peu naïve et débarquée de sa campagne natale pour travailler au sein de Smile, une entreprise tokyoïte. Aux côtés de quelques autres nouveaux comme le dénommé Tôma, elle espère vite et bien s'intégrer. Mais dès le premier jour, elle découvre que sous leurs allures sympathiques, certains membres du pôle où elle se retrouve sont finalement bien moins gentils que prévu. Une collègue qui la traite comme un larbin et qui la dénigre à tout-va, un supérieur qui tente de profiter de ses charmes... Minami pourrait se dire qu'elle est tombée en enfer... et elle ne serait pas loin de la vérité, tant elle est encore loin de s'imaginer ce qui va lui tomber dessus ! En effet, une légende urbaine court depuis quelques mois, concernant des massacres dans des entreprises douteuses, et cette légende prend forme sous les yeux de notre héroïne. Kiriko est non seulement de retour, mais en plus, cette fois-ci, quelqu'un semble la diriger dans l'ombre...
Après le côté slasher du premier one-shot, Honda nous refait le coup de la figure horrifique vengeresse de Kiriko qui va massacrer les uns après les autres les employés de l'entreprise, sous les yeux terrifiés d'une Minami tentant de s'en sortir vivante en ayant pour seule vraie aide Tôma. Cela dit, par rapport à Kiriko, le ton est un peu différent dans Kiriko Kill: les morts sont beaucoup plus nombreuses... mais également un peu moins inventives dans leur déroulement et leur représentation, et plus expéditives. Peut-être est-ce parce que ce qui intéresse le plus l'auteur dans cette suite, c'est de dessiner en toile de fond un petit scénario certes on ne peut plus classique, mais assez efficace, où Kiriko, dirigée par quelqu'un, n'agit plus par simple vengeance personnelle, mais pour abattre sa mortelle malédiction sur ce qui ne va pas dans notre monde, sur la corruption, sur les entreprises pourries, voire sur plus grand encore au vu de la dernière page se voulant un peu iconique (et pouvant facilement appeler une suite, si Honda en a envie un jour).
Voilà qui évite au mangaka de faire une simple redite du premier one-shot ! Néanmoins, il faut garder en tête qu'on a là un divertissement restant dans la série B et n'ayant pas de grande ambition, et ça se ressent particulièrement dans la plupart des personnages, clichés sur pattes, et dans leurs comportements et avancées scénaristiques qui restent plutôt lisses voire caricaturales.
Visuellement et narrativement, comme on l'a déjà dit, les mises à mort ne sont pas spécialement inventives, et même l'aspect gore reste très standard, ce qui est un brin dommage quand on sait de quoi Honda est réellement capable sur ces points-là. Néanmoins, pas de quoi bouder son plaisir face à une copie visuelle honnête, à un rythme assez soutenu, à une narration fluide, et au soin qu'accorde l'auteur aux petits climax quasiment systématiques à chaque fin de chapitre, histoire de donner envie de vite découvrir le chapitre suivant.
Plus encore que le premier one-shot, Kiriko Kill est à prendre pour ce qu'il est: un petit divertissement horrifique sans prétention, peut-être un peu moins prenant que Kiriko, mais assurant quand même l'essentiel. Honda esquisse quelques petites idées autour du côté pourri de ce monde afin d'offrir un résultat assez différent de Kiriko, mais il ne faut pas en attendre grand chose, cet aspect étant surtout là pour entretenir le récit. Il n'y a rien de novateur ou d'indispensable dans ce titre, mais il y a quand même suffisamment de choses permettant de passer un bon petit moment de lecture.
Au niveau de l'édition, c'est soigné. Le papier est souple et sans transparence, l'impression est très bonne, et la jaquette donne assez bien le ton en restant proche de l'originale japonaise. A la traduction, on retrouve Yohan Leclerc, déjà traducteur de Kiriko, et qui livre ici une copie tout aussi satisfaisante.
Composé de 8 chapitres qui furent prépubliés dans le magazine Manga Goraku de Nihon Bungeisha (comme son aîné), ce nouveau one-shot d'un peu moins de 200 pages peut globalement se lire indépendamment du premier... mais il est tout de même beaucoup mieux d'avoir lu Kiriko avant. En effet, même si dans l'ensemble l'histoire de ce deuxième one-shot est indépendante, au fil des chapitres il s'avère qu'elle se dévoilera comme une véritable suite de Kiriko, en faisant appel de plus en plus fortement aux événements du premier one-shot, et en nous permettant même de découvrir ce qu'ont pu devenir les survivants de Kiriko un an après leur mésaventure. Kiriko Kill peut donc se lire indépendamment car l'histoire des nouveaux personnages que l'on découvre ici se tient en ce seul tome, mais le récit possède bel et bien le statut de suite.
Cette suite, elle nous emmène donc à la découverte de Minami Sakura, jeune femme un peu naïve et débarquée de sa campagne natale pour travailler au sein de Smile, une entreprise tokyoïte. Aux côtés de quelques autres nouveaux comme le dénommé Tôma, elle espère vite et bien s'intégrer. Mais dès le premier jour, elle découvre que sous leurs allures sympathiques, certains membres du pôle où elle se retrouve sont finalement bien moins gentils que prévu. Une collègue qui la traite comme un larbin et qui la dénigre à tout-va, un supérieur qui tente de profiter de ses charmes... Minami pourrait se dire qu'elle est tombée en enfer... et elle ne serait pas loin de la vérité, tant elle est encore loin de s'imaginer ce qui va lui tomber dessus ! En effet, une légende urbaine court depuis quelques mois, concernant des massacres dans des entreprises douteuses, et cette légende prend forme sous les yeux de notre héroïne. Kiriko est non seulement de retour, mais en plus, cette fois-ci, quelqu'un semble la diriger dans l'ombre...
Après le côté slasher du premier one-shot, Honda nous refait le coup de la figure horrifique vengeresse de Kiriko qui va massacrer les uns après les autres les employés de l'entreprise, sous les yeux terrifiés d'une Minami tentant de s'en sortir vivante en ayant pour seule vraie aide Tôma. Cela dit, par rapport à Kiriko, le ton est un peu différent dans Kiriko Kill: les morts sont beaucoup plus nombreuses... mais également un peu moins inventives dans leur déroulement et leur représentation, et plus expéditives. Peut-être est-ce parce que ce qui intéresse le plus l'auteur dans cette suite, c'est de dessiner en toile de fond un petit scénario certes on ne peut plus classique, mais assez efficace, où Kiriko, dirigée par quelqu'un, n'agit plus par simple vengeance personnelle, mais pour abattre sa mortelle malédiction sur ce qui ne va pas dans notre monde, sur la corruption, sur les entreprises pourries, voire sur plus grand encore au vu de la dernière page se voulant un peu iconique (et pouvant facilement appeler une suite, si Honda en a envie un jour).
Voilà qui évite au mangaka de faire une simple redite du premier one-shot ! Néanmoins, il faut garder en tête qu'on a là un divertissement restant dans la série B et n'ayant pas de grande ambition, et ça se ressent particulièrement dans la plupart des personnages, clichés sur pattes, et dans leurs comportements et avancées scénaristiques qui restent plutôt lisses voire caricaturales.
Visuellement et narrativement, comme on l'a déjà dit, les mises à mort ne sont pas spécialement inventives, et même l'aspect gore reste très standard, ce qui est un brin dommage quand on sait de quoi Honda est réellement capable sur ces points-là. Néanmoins, pas de quoi bouder son plaisir face à une copie visuelle honnête, à un rythme assez soutenu, à une narration fluide, et au soin qu'accorde l'auteur aux petits climax quasiment systématiques à chaque fin de chapitre, histoire de donner envie de vite découvrir le chapitre suivant.
Plus encore que le premier one-shot, Kiriko Kill est à prendre pour ce qu'il est: un petit divertissement horrifique sans prétention, peut-être un peu moins prenant que Kiriko, mais assurant quand même l'essentiel. Honda esquisse quelques petites idées autour du côté pourri de ce monde afin d'offrir un résultat assez différent de Kiriko, mais il ne faut pas en attendre grand chose, cet aspect étant surtout là pour entretenir le récit. Il n'y a rien de novateur ou d'indispensable dans ce titre, mais il y a quand même suffisamment de choses permettant de passer un bon petit moment de lecture.
Au niveau de l'édition, c'est soigné. Le papier est souple et sans transparence, l'impression est très bonne, et la jaquette donne assez bien le ton en restant proche de l'originale japonaise. A la traduction, on retrouve Yohan Leclerc, déjà traducteur de Kiriko, et qui livre ici une copie tout aussi satisfaisante.