Kindergarten Wars Vol.1 : Critiques

Chronique 3 :

Peut-être plus encore que le magazine Shônen Jump, le site de prépublication Shônen Jump+ est indéniablement la plateforme shônen à suivre. Dandadan, la deuxième partie de Chainsaw-Man, Spy X Family, Ron Kamonohashi et Kaiju N°8 sont tant de titres populaires que l'on doit au fameux site. Le Jump+ semble donner à ses auteurs une plus grande liberté de ton, et potentiellement une liberté de rythme et de format lié à la dématérialisation de la prépublication. Parmi les mangas ambitieux actuellement en cours, on trouve un certain Kindergarten Wars, œuvre de You Chiba qui revisite le manga d'action en milieu criminel, mais dans un cadre très particulier : celui d'un jardin d'enfants !

Le manga voit le jour en septembre 2022 sur la plateforme, sous le titre original Yôchien Wars ("yôchien" signifiant le jardin d'enfants, tout comme le terme germano-anglophone"kindergarten"). À ce jour, 10 tomes sont disponibles au Japon. Il s'agit là de la deuxième série professionnellement publiée de son autrice puisqu'entre 2018 et 2019, You Chiba a eu l'occasion de dessiner "Dricam !!", manga de courses automobiles entièrement en couleur, lui aussi proposé sur le Shônen Jump+, mais qui n'a jamais eu droit à de version physique dans son pays d'origine.

La maternelle Black a pour réputation d'être le lieu le plus sûr du monde pour les enfants. Pour cette raison, les pontes du pays n'hésitent pas une seule seconde à y placer leurs petites têtes blondes. Les raisons de cette sécurité ? Les instituteurs et employés sont tous des criminels qui, en contrepartie du rôle de protecteurs de l'établissement, peuvent obtenir leur liberté s'ils honorent leur tâche durant une année entière. Parmi l'équipe actuelle, il y a Rita, une demoiselle pleine d'énergie et si avenante qu'on ne penserait jamais qu'elle est une criminelle aguerrie. Son péché mignon, ce sont les beaux garçons... et sa capacité à tuer n'importe quel prétendant dont les goûts entreraient en contradiction avec les siens. Dans ce climat, Rita cherche à honorer sa peine... mais aussi à trouver le grand amour ! Deux ambitions difficilement conciliables, surtout aux côtés de collègues aussi excentriques qu'elle...

Le cadre de Kindergarten Wars est assez simple. Il faut dire que les comédies d'action mettant en scène des personnages issus du milieu du crime pourraient presque représenter un genre à part entière. De Reborn ! à Sakamoto Days en passant par Mission Yozakura Family et Spy X Family, l'écurie Jump/Jump+ est une vraie habituée au registre. Alors, toute l'originalité du titre de You Chiba doit reposer sur l'originalité de sa proposition. Et sur ce premier tome, la mangaka prouve qu'elle a la recette et le talent pour fournir un programme tout à fait convaincant.

Avec sa patte très rondouillarde, l'autrice laisse paraître un début de récit qui fait primer la comédie. Et, effectivement, les déboires présentés par ce volume d'introduction mettent en place les codes et les personnages clés du récit dans des situations hautes en couleur, même quand des missions à l'ampleur plus importante se présentent aux protagonistes. Quant au fil rouge, il faut se contenter (au moins pour le moment) de la "peine" de ces personnages à honorer leur tâche de protecteurs de la maternelle Black, ce qui signifie pour eux de se confronter à des tueurs venus de tout le pays, et par conséquent de mettre en danger leurs propres vies. Mais la série est-elle vouée à se contenter de ce postulat de base ? Pas si sûr. Outre les interactions entre Rita et ses collègues, se recherche du grand amour, mais aussi les backtory de ces personnages et le passé obscur de l'héroïne, You Chiba insiste en filigrane sur différents aspects sur lesquels elle pourra revenir plus tard. Car pour l'heure, elle a tout le loisir de présenter son cadre explosif et plein d'humour, notamment en ce qui concerne le comique de répétition pertinent et une tournée en dérision de la quête sentimentale de l'héroïne.

Un programme qui se révèle aussi plaisant grâce au trait de la mangaka. You Chiba a une patte très ronde que beaucoup pourraient juger un peu trop vite. Son style correspond au ton léger de son œuvre, et ne l'empêche jamais de proposer plus d'ambition narrative lors des moments opportuns, lors des scènes d'action notamment. À ce titre, elle ne se prive jamais de contrebalancer le ton bon-enfant de son premier opus avec un goût prononcer pour les moments sanguinolents, afin de planter des instants d'humour noir qui trouvent leur place dans la recette du titre.

Pour toutes ces raisons, Kindergarten Wars est un manga qui en a indéniablement sous le capot, dont l'amorce simple reste séduisante, et qui pourrait parfaitement évoluer vers quelque chose de plus ambitieux tout en entretenant sa formule initiale. Avec le cap des 10 tomes franchis au Japon, on a bon espoir de voir un récit qui saure nous divertir, nous faire rire et se renouveler sur le long terme. C'est en tous cas tout le bien qu'on souhaite à You Chiba et à son œuvre !

Chronique 2 :

Voilà peut être la nouvelle grosse locomotive de Ki-oon, et pourtant l'éditeur ne manque de titres forts et savoureux, en faire la liste serait long et inutile, mais Ki-oon a misé gros sur ce titre avec une belle campagne de promotion, qui on l'espère portera ses fruits (et je n'en doute pas une seconde).
Le parcours de ce titre est atypique mais pas autant que celui de son auteure! La jeune femme se lance dans une carrière scientifique avant de tout plaquer...ne parvenant pas à lier les deux bouts, elle s'inscrit à un concours de Webtoon qu'elle va remporter, ce qui lui ouvre les portes d'une potentielle carrière de mangaka...qui aura du mal à se lancer, à tel point qu'elle se fera embaucher dans une boulangerie...On est là bien loin de la carrière rêvée de mangaka. Finalement, lui viendra l'idée du titre qui nous intéresse, "Youchien Wars" (en VO) qui sera publié dans le Jump. Et depuis c'est un carton! Et je casse le suspens de suite...carton mérité!

Kindergarten Black est le nom d'une école maternelle possédant une incroyable réputation! Elle est soit disant l'école la mieux protégée au monde. En son sein sont accueillis les enfants des personnes les plus influentes du pays, des milliardaires, des hommes politiques, des mafieux...par conséquent, les enfants de ces gens puissants peuvent à tout moment être la cible de criminel, pour faire chanter leurs parents ou tout simplement leur faire du mal! Et donc pour protéger les bambins, l'école embauche en guise de professeurs et de gardiens des personnes issus du milieu du crime, et pas n'importe lesquels, des pointures ayant une réputation à travers le monde! Ainsi pour s'en prendre aux enfants ils faut réussir à vaincre les meurtriers les plus efficaces du monde! Mais ces derniers ne font pas ça par pure bonté d'âme, recrutés par des militaires extrêmement efficace, comme la directrice de l'établissement, on leur promet une remise de peine s'ils parviennent à survivre et à protéger les enfants durant une période déterminée.
Rita, la dernière recrue de l'école n'est là que depuis quelques semaines et a du mal à s'y faire...elle n'est pas très douée avec les enfants! Elle est bien meilleure pour le meurtre, issue d'une famille de tueurs, elle a été élevée pour ça. Et bien qu'elle ait la gâchette facile, elle ne désespère pas de trouver l'amour...un peu naïve, elle tombe même amoureuse de tous les beaux garçons qu'elle croise, y compris ceux qui attaquent l'école...

Le titre se présente donc comme une comédie, et rapidement le trait enfantin vient le confirmer, ce qui surprend davantage c'est la violence qui s'en dégage...je pensais que le concept n'était qu'un prétexte pour des situations toujours plus étonnantes (et c'est le cas) mais ce n'est pas que ça, c'est aussi assez violent, et particulièrement sanglant!
Passé la surprise des premières morts violentes, le ton est résolument comique, où l'absurde va dominer, avec des situations cocasses où ne va pas s'encombrer du réalisme: personne ne semble se soucier des morts et explosion aux alentours de l'école, les enfants sont toujours morts de rire, même au milieu d'une fusillade...et cela contribue à ajouter de la légèreté au titre, où tout est perçu comme un jeu, tout apparaît loufoque!

On va rapidement s'attacher à Rita, personnage totalement borderline, qui veut à tout prix trouver l'amour, y compris parmi ses adversaires, mais n'hésite pas à leur exploser la cervelle s'ils ne répondent pas correctement à ses questions totalement hors de propos! Avec ce même schéma qui va se répéter à plusieurs reprises, l'auteure utilise un comique de répétition vraiment efficace, et même si on voit venir le truc à chaque fois, cela fonctionne!

D'autres personnages entrent également en scène et vont former une équipe de choc avec l'allumée Rita! A commencer par Doug, un voleur professionnel. Et même si ce dernier est beau gosse, Rita ne le calcule pas. Il faut dire qu'il n'est pas tendre avec elle...mais il va finir par tomber sous son charme...
On a donc la directrice, dont on sait peu de choses mis à part qu'il s'agit d'une militaire, que c'est elle qui recrute les enseignants de l'école et que tout le monde semble la craindre, y compris Rita. Et en fin de tome apparaît Hana, elle aussi issue d'une famille de tueurs, mais spécialisée dans les explosifs (et la batte de base-ball...vous verrez, c'est étonnant).
Et d'autres enseignants nous sont montrés, mais aucun ne sera davantage développé pour le moment, mais on est curieux de les découvrir!

On a donc un premier tome aussi amusant qu'étonnant, on se laisse immédiatement prendre au jeu et on en redemande. D'autant que peu d'éléments nous sont vraiment délivrés dans ce premier opus qui se concentre avant tout sur son personnage principal et ses futurs alliés.

Visuellement c'est tout aussi satisfaisant. Le trait apparaît simple mais correspond à la perfection à l'ambiance légère de cette maternelle étonnante, les personnages sont particulièrement expressifs et la mise en scène est terriblement efficace.

Ki-oon propose une nouvelle fois une édition de qualité pour un titre sur lequel ils ont misé gros, et à forte raison! On leur souhaite un beau succès, et tout semble réuni pour que cela soit le cas!

Chronique 1 :

Annoncé en grandes pompes par les éditions Ki-oon en décembre dernier, Kindergarten Wars débarque en France en ce tout début de mois d'avril avec de grosses ambitions: l'éditeur en a effectivement fait un des gros enjeux de son année 2024, comme en témoignent une promotion assez soutenue dessus et, surtout, la venue de la mangaka You Chiba en personne ces jours-ci à l'Antre Ki-oon, boutique éphémère ouverte à Paris.

Devenue un beau succès du site Shônen Jump+ de Shûeisha depuis son arrivée dessus en 2022, cette oeuvre, nommée "Youchien Wars" en japonais, a d'abord démarré sur le Jump Rookie ! (un magazine en ligne où les mangakas en herbe peuvent poster leurs histoires), où elle connut un plébiscite des lecteurs si fort qu'elle a ensuite pu passer un cran au-dessus. Et le parcours de You Chiba elle-même n'est pas parmi les plus communs pour une autrice de manga: initialement orientée vers des études scientifiques après le lycée, elle voulait néanmoins surtout vivre de sa passion pour la fabrication de guitares, en se lançant même dans un cursus spécialisé pour ça. C'est pour l'aider à financer ces études qu'elle a initialement participé à un concours sur le site de webtoons Comico, où elle remporte un prix et peut faire ses débuts dans le webtoon. Il s'agit d'une reconversion de plus pour elle, qui se fixe alors pour but de devenir mangaka. Après avoir conçu plusieurs webtoons, elles est repérée par l'écurie Shônen Jump lors d'un nouveau concours et a, dans la foulée, l'occasion de lancer en 2018 Dricam!!. Conclue après 103 chapitres entièrement en couleurs en 2019, cette série fut proposée sur le Shônen Jump+ exclusivement en format webtoon, si bien qu'elle n'a jamais connu de parution physique à ce jour. Cependant, après cette oeuvre, elle peine à percer à nouveau pendant environ deux ans, au point de songer à changer à nouveau de voie pour se faire embaucher dans une boulangerie. C'est finalement là que sa nouvelle idée, à savoir celle qui donnera naissance à Kindergarten Wars, est retenue en 2022 par Shûeisha, qui plus est en format manga cette fois-ci, et que You Chiba peut commencer à compter, pour l'aiguiller, sur un responsable éditorial de choix: Shihei Lin, tantô très réputé pour avoir porté de l'avant de gros succès comme SPY x FAMILY, Chainsaw Man, Dandadan ou encore Heart Gear.

Kindergarten Wars nous immisce au sein d'une école maternelle un peu particulière. Dans le sens, pas du tout comme les autres, car l'école "Kindergarten Black" est réputée pour être la maternelle la plus sûre du monde, et pour cause: elle regroupe les jeunes enfants de toutes sortes de pointures du Japon, si bien que nombre de malfrats se verraient bien s'en prendre à des bambins et les kidnapper pour faire chanter leurs parents, voire pire encore. Or, quoi de mieux, pour tuer des criminels, que d'autres criminels ? C'est là tout le fonctionnement de l'école, qui recrute en prison des combattants criminels très aguerris en en faisant à la fois les instituteurs et les gardes du corps de l'établissement. Evidemment, ces criminels sont soigneusement contrôlés à leur embauche, et il ne font pas ça par pure charité puisqu'on leur promet, à l'arrivée, une remise de peine, si tant est qu'ils survivent assez longtemps pour ça face aux ennemis toujours plus nombreux...

Rita est précisément l'une de ces gardiennes du lieu, veillant quotidiennement à la protection des enfants. ne vus fiez pas à son minois presque innocent, car il s'agit d'une véritable experte au combat et d'une tueuse légendaire, capable d'éliminer sans sourciller tout intrus... à moins qu'il soit beau gosse et qu'il corresponde parfaitement à ses goûts très spécifiques. Car dans le fond, cette jeune femme ne rêve que d'amour, aimerait plus que tout vivre une parfaite idylle avec un mec canon. Même si bon, ses petites mises à l'épreuve pour jauger les habitudes culinaires ou cinématographiques de ses crushs se concluent toujours très vite par un bain de sang...

Vous l'aurez sans doute déjà deviné: Kindergarten Wars s'inscrit dans la droite lignée d'un style que l'écurie Jump tend à développer pas mal ces dernières années, à savoir la comédie d'action à base de tueurs et de personnages décalés, à l'image de titres comme SPY x FAMILY et Sakamoto Days pour citer les deux plus représentatifs du moment. Mais à côté de ces prestigieux modèles, You Chiba tire déjà assez bien son épingle du jeu en installant d'emblée une ambiance encore différente, où l'humour absurde ainsi que l'humour noir priment pour un résultat misant tout sur le fun, quitte à ne pas vraiment se préoccuper de détails qui pourraient pourtant titiller certains lecteurs (par exemple, le "nettoyage" des corps qui doit demander un sacré boulot vu le nombre de cadavres semés, ou le fait que les gosses ne semblent aucune traumatisés par certains trucs qui se passent sous leurs yeux).

Ainsi, dès les premières pages, le ton est parfaitement donné, avec une fusillade sanglante dès la page 1, l'arrivée d'un tueur beau gosse à l'école, et l'irruption de Rita qui flashe sur lui avant de la dézinguer, non sans lui avoir fait passer auparavant son fameux questionnaire complètement absurde. Cela pose immédiatement l'ambiance et l'héroïne, You Chiba ayant même l'idée malicieuse de répéter quasiment le même schéma dans le deuxième chapitre, pour un effet de running gag qui, en plus d'être assez drôle, renforce de plus belle la façon très particulière dont Rita envisage une relation amoureuse...

Néanmoins, après ça, le volume est heureusement loin de se limiter à ce schéma. Oh, bien sûr, pour l'instant il est question, à chaque fois, de dégommer des criminels avec des gimmicks humoristiques qui reviennent toujours, mais avec ce qu'il faut de diversité dans les situations, de contrepieds délicieux (mieux vaut ne pas être moche quand Rita s'attend à tomber sur un beau gosse), et d'enrichissements qui prennent soigneusement leur temps par l'intermédiaire de l'installation d'autres personnages: Doug qui forme déjà un duo assez animé avec Rita (il a beau la conspuer au départ, il risque de tomber de haut en comprenant peu à peu qu'il tombe sous le charme de cette douce furie), la dénommée Hana qui intrigue dans les derniers chapitres, la directrice un peu trop souriante pour être totalement honnête (ce qui sera l'occasion de déjà distiller quelques doutes pour la suite de l'oeuvre)... sans oublier les autres employés de l'école que l'on attendra de voir en action (et parmi lesquels on ne peut que s'interroger sur la présence insolite d'une espèce d'ours humanoïde ! ). On aura juste un petit regret: hormis pour tirer des bonnes bouilles au second plan, les enfants ne servent à rien d'autre pour le moment. Mais après ce tome de mise en place, peut-être que l'autrice développera plus leur présence sur la longueur.

Sur le plan visuel, l'oeuvre pourra paraître assez simple, et pourtant elle jouit d'une belle efficacité pour un récit de ce type. En effet, côté décors c'est assez minime pour l'instant, le seul bâtiment se démarquant un peu étant celui de l'école, bâtisse longiligne au sommet de laquelle trône pourtant une étonnante silhouette de nounours. En réalité, You Chiba se focalise surtout sur le design de ses personnages, dominé par pas mal d'expressions caricaturale ou chibi très efficaces pur servir l'humour, et sur sa narration visuelle où plus d'une page tournée laisse soudainement la place à un petit moment d'action légèrement bourrin. Ce dernier élément est, d'ailleurs, particulièrement efficace quand une situation a priori anodine (à tout hasard, les questionnaires douteux de Rita...) donne lieu, sur la page suivante, à une tuerie sans autre forme de procès !

A l'arrivée, on s'amuse facilement à la lecture de ce premier volume, qui constitue une bonne mise en place. En ne brûlant aucune étape pour installer les uns après les autres ses premiers personnages, et en sachant installer ses gimmicks humoristique comme il se doit pour ensuite jouer dessus de différentes manière en s'appuyant sur son dessin lui aussi délicieusement décalé, You Chiba nous convainc sans souci. Reste qu'après ce tome, on espère que la mangaka saura facilement se renouveler et poursuivre l'enrichissement de son univers, et à ce titre la sortie du tome 2 en même temps que le 1er volume pourrait peut-être déjà nous aider à y voir plus clair !

Enfin, côté édition, c'est du tout bon pour Ki-oon: la jaquette reste proche de l'originale japonaise en donnant d'emblée assez bien le ton, les quatre premières pages en couleurs sur papier glacé sont un petit plus toujours appréciable, le papier souple et assez épais permet un très bonne qualité d'impression malgré une très légère transparence par moments, le travail d'adaptation graphique par Quentin Matias est convaincant, et la traduction effectuée par Damien Guinois est toujours claire et bien dans le ton de l'oeuvre.