Killing Maze Vol.1 - Actualité manga
Killing Maze Vol.1 - Manga

Killing Maze Vol.1 : Critiques

Inô Maze

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 24 Août 2018

Le tout nouveau partenariat des éditions Doki-Doki avec la société japonaise Square Enix se poursuit avec un titre mêlant suspense et fantastique, qui pouvait attirer l'attention des lecteurs via le nom des deux auteurs, déjà connus en France. Publiée de 2016 à 2018 dans le magazine Shônen Gangan, Killing Maze est une série bouclée en 4 tomes, scénarisée par Shinichi Okada (La Cité des Esclaves), et dessinée par J-Ta Yamada (King's Game Origin).

Tout démarre par un fait particulièrement étonnant et inquiétant: un bref flashback où des élèves d'une classe de lycée sont retrouvés morts, le corps transformés en diamants, le tout avec une brève explication plus ou moins scientifique. Un drame où une jeune fille est restée meurtrie par la mort de sa grande soeur Kyôko, car elle 'na pas pu trouver la "solution" et la sauver... Puis deux ans plus tard, on découvre Yûhei Ninomiya, un lycéen marqué par un drôle de caractère: il aime absolument tout le monde, tant et si bien qu'il déclare sa flamme auprès de toutes les filles du lycée, les unes après les autres, et qu'il se prend râteau sur râteau. Aux côtés de son ami le hautain Mitsuhide, il poursuit néanmoins son quotidien au gré de ces quelques "péripéties"... jusqu'à ce qu'une nouvelle élève, Saeko Hanamure, n'arrive dans sa classe, et qu'un événement inexplicable n'ait lieu: en compagnie de l'adolescente, de Mitsuhide, de quelques "racailles" du lycée et d'une chienne, ils se retrouvent enfermés dans une pièce étrange où certains commencent vite à mourir, le corps transformé en sable... Pour se sortir de ce lieu orné d'un étrange symbole de labyrinthe, ils vont devoir trouver le fonctionnement de ce danger... et, surtout son origine. Pourront-ils s'en sortir vivants ?

Avec la promesse d'une succession de petites épreuves mortelles et étranges, Killing Maze joue dans un registre assez proche du survival, un genre déjà surreprésenté où il devient de plus en plus difficile de se démarquer. Pourtant, sur le papier Shinichi Okada parvient à jeter quelques basses et idées intéressantes, particulièrement deux.
Tout d'abord, la nature-même des dangers, qui reposent sur des événements a priori impensables voire inexplicables: des corps qui se transforment en diamants, d'autres qui deviennent du sable en s'enfonçant dans le sol... Le scénariste, à travers ça, parvient à poser une atmosphère assez étrange, et à susciter l'inquiétude via des événements impensables, même si l'on regrette qu'il ne leur apporte pas d'explications plus précises (il y en a, mais pas assez, du moins pour l'instant, et il n'y a pas assez de parfum de mystère pour vraiment entretenir l'attente.
Ensuite, le fait que ces dangers soient créés par la présence, parmi les prisonniers, de celui ou celle qui en est à l'origine... mais qui n'a pas conscience d'être l'origine du danger mortel. En somme, parmi les cibles de chaque jeu, une personne est, à chaque fois, à la fois l'une des victimes et le coupable involontaire, et pour se sortir vivant de là il faut donc réussir à deviner qui est cette personne... et la tuer, malgré son innocence. Cela pourrait tout à fait amener des choses intéressantes sur la longueur.

Mais Killing Maze n'est évidemment pas qu'une succession de danger mortels, et très vite un fil rouge s'installe autour de la recherche, par Yûhei et Saeko, de Maze, l'être qui serait à l'origine de la création de ces "labyrinthes" mortels.

Il y a donc quelques idées et pistes qui ont de quoi entretenir le scénario le temps des 4 volumes... mais encore faut-il qu'on ait envie de dépasser le premier tome, ce qui pourrait s'avérer compliquer pour certains lecteurs, la lecture ayant malheureusement pas mal de défauts ou de points agaçants. En tête, le caractère de tous les personnages, ceux-ci se révélant vite être de gros clichés poussés jusqu'à la caricature parfois imbuvable. Ca commence par Yûhei, dont on ne comprend pas vraiment l'intérêt d'en avoir fait un garçon qui aime tout le monde, à part le rendre souvent tête à claques. Concernant Saeko, difficile de trouver une explication sur sa manière de communiquer: son traumatisme passé fait qu'elle ne parle pas vraiment, s'exprimant tantôt en râles (que seul Yûhei comprend parce qu'il aime tout le monde, allez savoir pourquoi), tantôt normalement à travers un appareil, mais utilisant rarement cet appareil quand ça pourrait vraiment être utile (ce qui est débile). Les pseudo racailles ne sont que des clichés sur pattes vites oubliés, tandis que Mitsuhide est sans doute le pire, changement de comportement du tout au tout de façon très caricaturale, sur la base de son caractère hautain. En un mot comme en cent: les personnages sont tous énervants, ont des tics de comportement sans raison, et on peine alors beaucoup à s'intéresser à eux.

Le dernier petit problème vient des dessins. Si J-Ta Yamada s'en sort honnêtement sur le design des principaux personnages qui sont tous bien différents, il y a tout de même pas mal d'irrégularités dans les traits des visages. Mais ça a au moins le mérite d'être assez expressif. En revanche, côté mise en scène c'est assez peu inspiré, pas illisible mais très basique, avec aussi beaucoup de petits clichés de comportement (aaah, l'habituelle remontée de lunettes du mec hautain avec la pointe de son doigt... au bout d'un moment il faudrait interdire ça), et un découpage qui confond régulièrement vitesse et précipitation. C'est assez dynamique, certes, mais un peu brouillon.

Quelques idées assez intrigantes font que Killing Maze n'est pas du tout à condamner dès le premier volume, mais les différents problèmes évoqués peuvent facilement décourager. Ni bonne ni mauvaise, la lecture peine à intriguer réellement et à décoller, espérons que la suite changera la donne.

En tout cas, une chose est sûre: Doki-Doki livre une édition d'excellente qualité. On a droit à une première page en couleur, le papier s'avère bien épais tout en restant assez souple, l'impression est très bonne... A la traduction, Virgile Macré s'en sort bien. Les dialogues ne paraissent pas forcément toujours très naturels, mais l'ensemble sait rester fluide.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
10 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs