Kids on the slope Vol.1 - Manga

Kids on the slope Vol.1 : Critiques

Sakamichi no Apollon

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 08 Mai 2013

Kids on the Slope. Peut-être avez-vous déjà entendu ce nom, qui n'est autre que celui d'une série animée produite en 2012 et qui a connu un succès retentissant, notamment grâce à une excellente bande son jazzy de Yoko Kanno, et au retour à la réalisation du populaire Shinichiro Watanabe (Cowboy Bebop, Samurai Champloo). Mais avant d'être une série animée, Kids on the Slope, de son nom original Sakamichi no Apollon, est un manga à succès de Yuki Kodama, un josei vainqueur de quelques prix dont le 57ème Prix Général de Shogakukan. En ce printemps 2013, c'est ce manga que nous invitent à découvrir les éditions Kazé Manga.

Kids on the Slope nous plonge dans le Japon des années 1960, à une époque où le pays, subissant l'après-guerre et s'ouvrant à la culture des Etats-Unis, connaît certains changements sociaux. Débarquant sur l'île de Kyûshû, Kaoru Nishimi est un lycéen aussi brillant que mal à l'aise avec les autres. D'un caractère solitaire, il va voir sa vie changée par ses nouveaux camarades de classe : la jolie déléguée de classe Ritsuko Mukae, adorable jeune fille pour laquelle il va rapidement ressentir de l'attirance, mais aussi et surtout Sentarô Kawabuchi, grand gaillard à la sulfureuse réputation de bagarreur. A leur contact, Kaoru va apprendre à s'ouvrir, et va découvrir certaines facettes inattendues de Sentarô, dont un amour prononcé pour le jazz venu tout droit d'Amérique...

Au fil de ce premier tome, Yuki Kodama pose de façon plutôt agréable les bases d'une intrigue où tranche de vie et musique feront bon ménage. Pour cela, la mangaka ne bouscule pas les choses, et plante son décor petit à petit, présentant d'abord en Kaoru un jeune garçon rendu studieux et solitaire par une éducation très sobre, qui se ressent bien dans son talent au piano pour la musique classique. A l'image d'un pays qui s'ouvre à la culture américaine, le jeune garçon va alors, petit à petit, changer au contact de deux camarades de classe qu'il apprend à connaître au fil de différentes étapes : quotidien en classe, visite à la maison de disque du père de Ritsuko, journée à la mer... Chaque événement permet au jeune garçon de mieux cerner ses nouveaux amis, et permet à la mangaka de poser le contexte du Japon des années 60, via par exemple l'éducation religieuse chrétienne de Ritsuko, encore étonnante à cette époque si l'on se fie à la réaction de Kaoru, ou encore et surtout via la percée du jazz.

On voit donc se poser, de fil en aiguille, un contexte intéressant, qui conserve un ton agréable très ancré dans la tranche de vie. Mais au-delà du portrait d'époque, on prend surtout plaisir à découvrir les différents personnages et les relations qu'ils entretiennent. Et si Ritsuko est une fille attachante car très naturelle, c'est surtout son proche ami d'enfance Sentarô qui tire son épingle du jeu, se présentant comme un faux dur, un vrai coeur tendre bien décidé à protéger les personnes qu'il apprécie, et se posant aussi comme un point de départ pour la découverte par Kaoru du jazz, un genre musical bien différent de la musique classique à laquelle il est habitué, et qui devrait sans nul doute lui ouvrir de nouveaux horizons par la suite.

Toutefois, il faudra faire avec quelques raccourcis et clichés qui pourraient rebuter un peu au départ : certaines étapes de présentation sont assez vite passées en revue, la rencontre à vague (très vague, mais réelle) tendance shônen-ai entre Kaoru et Sentarô risque d'en rebuter certains, et certains événements sont très superficiels (les menaces de Yamaoka, par exemple, ou même la naissance des sentiments de Kaoru pour Ritsuko). Disons que cela se prête plutôt bien à l'ambiance, pour l'instant un peu fluette, désuette, dotée d'un charme rétro.

Ce charme rétro, on le retrouve dans un style graphique simple, qui ne cherche pas à faire de prouesses, qui est même un peu trop figé parfois, mais qui s'avère suffisamment expressif quand il le faut et qui colle bien à l'ambiance voulue par l'auteure. Yuki Kodama se contente de raconter son histoire avec une simplicité bienvenue, en attendant de voir les choses décoller, notamment du côté du jazz, pour l'instant brièvement mis en scène

Il y a donc de bonnes bases dans ce Kids on the Slope, Yuki Kodama présentant de façon plutôt agréable un Japon des années 60 en plein changement, où vont être amenés à évoluer sentimentalement et musicalement des héros que l'on suivra avec plaisir.

Côté édition, on saluera la très bonne traduction, limpide. Attention toutefois à la couverture mat, assez salissante.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs