Kenichi - Le disciple ultime Vol.21 - Actualité manga
Kenichi - Le disciple ultime Vol.21 - Manga

Kenichi - Le disciple ultime Vol.21 : Critiques

Shijou Saikyou no Deshi Kenichi

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 01 Mars 2012

Sans concession, "Ken-ichi, Le Disciple Ultime" a toujours été un pur divertissement, et ne prétend à guère plus. Son histoire reste assez basique et amusante, ses personnages déjantés l'empêchent de sombrer dans la série qui se la jouerait premier degré... On regarde des gens s'en foutre sur la gueule, et on s'amuse des situations exagérées, des supers-techniques martiales réalistes mais magnifiés pour le plaisir des yeux, ainsi que des machinations des maîtres de Ryozampaku, aux côtés d'une bande de jeunes sympathiques, attachants et vrais. Bref, Un magnifique divertissement, tout simplement.

Malgré tout, Ken-ichi est capable à certains moments de se transcender, de dépasser son statut de manga sympathique pour nous proposer des moments forts et haletants, qui restent dans les mémoires de ceux qui se sont aventurés à lire les péripéties de ce jeune garçon pas vraiment fait pour se battre. Et c'est bien le cas avec ce vingt-et-unième tome, qui oppose le disciple ultime à un cadre important de Yomi, l'organisation des disciples des plus grands maîtres des Ténèbres.
De la façon dont le combat est amené jusqu'à la manière dont il est mené, ainsi que le cadre servant la cause de l'affrontement jusqu'à l'attention particulière portée à sa conclusion, tout nous accroche, nous pousse à relire certains passages particulièrement prenants, et nous fait simplement reposer le tome en poussant un petit soupir de soulagement que tout se termine bien pour nos héros.

La construction du récit, des prémisses jusqu'à la conclusion, est exemplaire, tout en douceur, en suspens, puis en doutes et en rebondissements. Et quand finalement l'affrontement paraît inévitable, les personnages se mettent en garde avec une classe jamais égalée dans la série. Pour la première fois, Ken-ichi est livré à lui-même, ses maîtres se trouvant à des centaines de kilomètres de là, face à un ennemi puissant et sans pitié qui dégage des intentions réellement meurtrières.
Néanmoins, la grande force de Ken-ichi, ce sont les montées en puissance dans le feu de l'action, uniquement dues au fait que le jeune disciple parvient finalement à mettre en pratique les enseignements de ses maîtres (qui sont des experts surhumains dans le domaine des arts martiaux). Pas de power-up artificiel, rien ne vaut simplement la pratique et la circonstance pour faire face à ce que nous sommes vraiment. Et la technique de ce tome a particulièrement la classe dans sa mise en scène, même si elle est moins éclatante que celles que nous avons pu observer face à Odin, le chef de Ragnarök, par exemple. Néanmoins, voilà la raison pour laquelle "Ken-ichi, Le Disciple Ultime" parvient à nous passionner, ce mélange subtil de surréalisme et de réalisme, de classe et de tensions compensés par l'humour qui se dégage des personnages, et le tout se marie parfaitement pour un résultat détonnant. Un peu à la manière des films d'arts martiaux façon Jet Li ou Jackie Chan, qu'on ne prend pas au premier degré, on sait que tout a été soigneusement répété à l'avance, mais on y croit malgré tout, grâce à la crédibilité des capacités martiales des acteurs. Le même phénomène s'applique pour cette série. On apprécie énormément qu'elle assume parfaitement son côté "too much", mais on y croit à fond malgré tout et on aimerait nous aussi, toujours à la manière des films d'arts martiaux, pouvoir réaliser les mêmes prouesses dans notre réalité.

Ce tome nous propose également une petite escapade dans le passé de Miu, ce qui est loin d'être négligeable tant le mystère entourant ses origines est épais et sera sans doute au centre du manga à un moment ou à un autre. Sa vulnérabilité durant les tempêtes de neige à cause d'un souvenir traumatique lui confère ainsi plus de profondeur, et on s'attache toujours plus à la jeune fille, qui est bien plus qu'une simple bimbo qu'il faut protéger à tout prix. D'ailleurs, il s'agit sans doute d'une des filles les plus balèzes physiquement dans tout l'univers manga. On comprend que Ken-ichi soit motivé d'aller plus de l'avant dans sa formation pour se rapprocher de son niveau, afin qu'elle finisse par le considérer complètement comme un égal.
La force du récit, c'est aussi cette capacité à changer de cadre pour les combattants. Quel autre titre, à part One Piece, nous a déjà proposé un combat lors d'un blizzard en pleine montagne ? Le dépaysement est aussi une des grandes qualités de la série, et permet de ne jamais sombrer dans l'aspect "scolaire" trop souvent prépondérant quand le casting consiste en des collégiens "normaux". On voyage, on bouge, l'ennui n'est jamais de mise, sans briser l'intégrité de l'intrigue.
Enfin, cet affrontement permet aussi de bien insister sur l'évolution spectaculaire de Ken-ichi en tant que pratiquant d'arts martiaux, porte-parole que ce n'est pas l'origine ou les prédispositions physiques et génétiques qui déterminent la valeur d'un homme, mais la force de sa volonté, de son coeur, de sa sincérité, et de l'effort déployé. Et quel meilleur façon de le démontrer qu'en lui faisant affronter un jeune homme destiné à devenir roi, et qui se voit comme un élu appelé à diriger, notamment grâce à sa maîtrise des arts martiaux qu'ils jugent uniquement destiné à ceux dont c'est la destinée ? La conclusion du combat en lui-même est superbe, assez inattendue pour ce type de série, ce qui ne fait que renforcer notre impression que ce tome n'est décidément pas comme les autres, et marque un petit tournant dans la série.

En résumé, il n'y a pas à dire, ce tome respire la classe. Si les combats sont d'habitude plutôt courts, conférant au titre une dynamique appréciable, il fait aussi du bien de temps à autres d'avoir des affrontements de longue haleine, où la situation semble désespérée, où le disciple ultime ne peut compter sur personne d'autres que lui-même. L'occasion pour le lecteur de voir tous les progrès accomplis, et pour l'auteur de nous dévoiler toutes les facettes et les possibilités de son titre. "Ken-ichi, Le Disciple Ultime" est sans conteste une série en constante progression, et on ne voit pas trop ce qui pourrait venir entraver sa progression. Un titre indispensable pour les amateurs de série de combat. Et là, tout est dit.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Sorrow
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs