Keiji Vol.2 - Actualité manga
Keiji Vol.2 - Manga

Keiji Vol.2 : Critiques

Hana no Keiji ~ Kumo no kanata ni

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 26 Août 2021

Le château de Suemori est encerclé par l'armée de Narimasa Sassa. Dans le but de sauver Sukeemon Okumura, son ami d'enfance, Keiji se soustrait aux ordres de son oncle, Toshiie, qui avait interdit la mise en marche d'une armée de secours. Alors que les troupes de Sukeemon sont grandement affaiblies, l'arrivée de Keiji et des siens rehaussent le moral des troupes. Néanmoins, les actions du kabuki-mono ne pourront être impunies, et le chef du clan Maeda pourrait bien y voir là une occasion de se venger de son neveu...

Après un premier volume efficace, aux multiples ambiances, on attendait de pieds fermes de voir tout le potentiel de Keiji, première série de la saga médiévale de Tetsuo Hara, tirée des écrits de Keiichirô Ryû. Car ce premier opus avait un caractère épisodique, sa fin laissant entrevoir un conflit développé sur plusieurs chapitres, avec des enjeux importants au programme.

Ainsi a lieu la bataille du château de Suemori dans une premier partie de tome qui vient confirmer la sensation vécue sur le premier volet. Si Tetsuo Hara verse ici dans le récit historique et épique, il instaure différentes notes à son aventures, en jonglant entre des segments purement héroïques et des instants d'humour bas de ceinture. La force première du titre demeure Keiji, ce guerrier libre comme l'air qui se soumet à sa propre volonté plus qu'à celle de ses supérieurs hiérarchiques, une force d'esprit qui lui vaudra de nouveau le mépris de Toshiie Maeda. Le protagoniste est attachant, toujours pourvu d'un côté boute-en-train, mais parvient aussi à véhiculer son image digne lors de certains moments de bravoure où son nombre esprit de samouraï s'illustre.

Et au-delà de Keiji, on constate que Tetsuo Hara se plaît à développer la dimension guerrière de son récit via différents aspects, en retranscrivant certainement les mentalités qui existaient à l'époque. On apprécie alors un véritable sous-texte nuancé dans ce second opus qui vient traiter la figure du soldat de différentes manières, à la fois glorieuse et idéaliste en ce qui concerne l'attachant vieillard qu'est Jakusui, mais aussi plus terre à terre du point de vue de Keiji, ce guerrier habité de bravoure mais qui n'est finalement qu'un samouraï comme tant d'autres, voué à protéger sa vie en prenant celle de son opposé. Une démystification qui intègre aussi les processus comiques de ce tome, utilisant comme ressort humoristique des moyens de chambouler le cours de la bataille. Plus qu'un récit d'action centré sur un protagoniste singulier et autodidacte, Keiji est un récit du Japon médiévale qui a un parti-pris affirmé, en ce qui concerne ce volume.

Tout le segment de la bataille du château de Suemori est donc mené à terme avec intensité, y compris dans la résolution des intentions Toshiie Maeda quant à l'acte rebelle de son neveu. Les querelles familiales s'enrichissent tandis que le lecteur prend plaisir à voir un héros retourner la situation de par ses coups fourrés, venant confirmer toute l'unicité du personnage.

Mais la dernière partie du volume aborde un autre « arc », en prenant pour cible l'un des ancients faits d'arme du kabuki-mono. Une histoire de vengeance simple en apparence mais que Tetsuo Hara rend à la fois dramatique, rythmée et sulfureuse, le mangaka n'ayant pas perdu la main dans sa manière de représenter de jolies filles depuis Hokuto no Ken. Et si une résolution semble amenée par les dernières pages du volume, l'issue laisse clairement entrevoir une suite qui prendra la relève avec de nouveaux développements.

Au terme de ce deuxième tome, on entrevoir davantage le réel potentiel de Keiji, un récit d'action historique au héros qui n'en fait qu'à sa tête, jonglant entre différentes atmosphères afin de créer des moments cocasses comme des instants plus solennels et intenses. Alors, quand bien même les faits historiques relatés ne le seraient qu'approximativement, la lecture séduit énormément pour ce qu'elle est. Publier en simultanée ces deux premiers volumes était une très bonne idée de la part de Mangetsu, et on ne peut qu'espérer que le retour de Tetsuo Hara saura ravir le plus large lectorat possible.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs