Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.9 - Manga

Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.9 : Critiques

Karakuri Circus

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 30 Octobre 2023

Pendant qu'au Japon, à Izu, Masaru et les autres se réjouissent d'enfin pouvoir effectuer la première du cirque Nakamichi avec un vrai spectacle sous un chapiteau, de leur côté Narumi, Lucile et Guy ont quitté l'Illinois pour se rendre en Chine et plus précisément aux abord d'un village que notre héros connaît bien et où le Cirque de Minuit est fortement susceptible de se rendre. Mais une nouvelle fois, leurs ennemis ont anticipé leurs actions, et l'avion dans lequel ils sont a été infiltré par des automates bien décidé à se frotter à ce fameux nouveau shirogane redoutable. La situation est on ne peut plus critique puisque les automates présents sur place peuvent exploser à la moindre entaille reçue, ce qui condamnerait l'avion et ses innocents passagers à s'écraser. Narumi n'a dont d'autre choix que de se plier au petit "jeu" de l'ennemi: à chaque attaque automate réussie, un doigt de Guy sera cassé, le plus étonnant étant que Guy s'est lui-même proposé en tant qu'otage à la place d'un enfant. Pendant ce temps, Lucile tâche de se rendre jusqu'au cockpit pour reprendre le contrôle de l'avion, mais là aussi les ennemis veillent. Et quand, en plus de la menace intérieure, surgit une autre menace extérieure via l'automate Spazza et ses insectes, le sort de l'avion semble plus incertain que jamais...

Il faut à Kazuhiro Fujita toute la première moitié de ce 9e opus pour mener à terme cette partie dans les airs, et le moins que l'on puisse dire est que le mangaka offre, une nouvelle fois, des merveilles d'intensité, ne serait-ce qu'à travers le parfum de danger persistant au vu du nombre d'ennemis et de leurs capacités susceptibles de mettre en péril l'avion à tout moment. Mais il faut aussi retenir la cruauté de ces adversaires (il suffit de voir l'état des doigts de Guy pour s'en convaincre), les choses un peu étonnantes que nous montre Lucile en tant qu'aviatrice, la détermination toujours intacte de Narumi pour protéger les enfants... Cependant, ce sont encore trois autres choses qui viennent le plus nous intriguer et nous passionner. Tout d'abord, la place prise par Guy: armé d'une nouvelle version de son Olympia, le redoutable shirogane européen, habituellement si neutre et si dépourvu d'émotion, laisse entrevoir certaines choses poussant Narumi à reconsidérer un peu son avis sur lui: peut-être n'est-il pas si sans-coeur que ça ? A l'heure où il montre un grand sens du sacrifice pour sa mission de destruction des automates, peut-être qu'il n'agit pas ainsi uniquement pour sa mission ? Le mystère sur cette possible évolution de Guy est tout juste installé avec force, à l'heure où ce personnage semble voué à prendre une toute nouvelle place, si tant est qu'il ne meure pas dans cette affrontement. Ensuite, ce que l'on apprend, par la bouche de Lucile, sur les deux seules façons pour qu'un shirogane meure: lui enlever tout son sang et donc l'aqua vitae qui se trouve dans son corps, ou quand le shirogane lui-même considère avoir accompli sa mission. Dès lors, qu'arrivera-t-il à Lucile, à Guy et à Narumi le jour où leur mission sera achevée, si tant est qu'ils y parviennent bien sûr ? Et enfin, la toute dernière ligne droite de cet arc, dont le nom "Le cirque Karakuri éphémère" n'était bel et bien pas du tout anodin: jamais certaines retrouvailles tant espérées, tant attendues, n'ont semblé si proches, mais Fujita joue ici à un jeu bien cruel en nous les faisant simplement miroiter, avec à la clé quelques planches d'une remarquable intensité, portés par les regards bourrés d'émotion de Masaru et surtout de Shirogane, ce qui continue de cristalliser à merveille tout ce que Narumi continue de représenter pour eux deux. Quand elles arriveront enfin, si tant est qu'elles arrivent un jour bien sûr, les vraies retrouvailles n'en seront que plus intenses encore...

Reste qu'après cette nouvelle péripétie très prenante, le voyage jusqu'en Chine doit arriver à son terme pour les shiroganes. Dès qu'il approche du village de son maître Liang, Narumi se met à avoir de bien étranges visions issues d'un lointain passé... Serait-ce parce que les derniers gouttes qu'aqua vitae qui lui ont été données étaient plus fortes qu'aucune autre en âme/souvenirs du mystérieux Shirogane originel ayant plongé dans le puits en Bretagne il y a 200 ans ? Et quand, enfin, notre héros arrive à destination, c'est pour y apprendre une bien cruelle vérité sur son maître et sur le zonapha. Tout en découvrant avec intérêt de nouveaux personnages comme Mingxia (la fille de Liang) et Wang (l'un des meilleurs élèves du maître) qui ont tous deux beaucoup de rancoeur envers Narumi pour certaines raisons, le voyage de ces personnages est voué à ensuite prendre la direction d'un autre village autrefois décimé par le zonapha. Et alors que les visions énigmatiques de Narumi sont de plus en plus persistantes, certaines retrouvailles le pousseront non seulement à découvrir la possible façon dont il a lui-même contracté le zonapha, mais aussi et surtout une histoire capitale, vieille d'il y a deux siècles...

A partir de là, c'est tout simplement un long et très important flashback qu'entame Fujita. Un flashback rendu toujours prenant et immersif par l'implication qu'y a Narumi à cause de ses visions. Un flashback qui, petit à petit, en prenant pour point de départ une volonté de deux frères chinois issus d'une famille de marionnettistes, va commencer à révéler beaucoup de choses sur le cruel drame humain étant à l'origine de tout. Et l'on peut dire que le mangaka, avec son habituelle puissance émotionnelle, joue à merveille son coup, entre les quelques références bien senties à certains noms important que l'alchimie comme Albertus Magnus, l'installation du récit dans une ville de Prague marquée par les inégalités entre riches et pauvres en donnant lieu à quelques images de misère très marquantes, et surtout la présentation d'une figure véritablement rayonnante et angélique dans ce climat misérable: une certaine Francine... Même si l'on voit déjà venir les grandes lignes du drame déchirant qui est sur le point d'avoir lieu et qui poussera les frères vers leur péché à l'origine de tout, on ne peut qu'être happé par ce qui commence à se jouer sous nos yeux dans ce flashback passionnant, dont on meurt déjà d'envie de découvrir l'issue dans le prochain opus.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs