Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 24 Octobre 2023
Elly a pu être libérée et se dirige désormais tout droit vers la cérémonie où l'automate Ap-Tcher a pris son apparence et sa place. Une fois en ces lieux, alors qu'elle observe avec un sentiment étrange la présence de l'usurpatrice auprès de Narumi, la situation vire rapidement à une situation tendue: pour déterminer qui est la vraie princesse, un combat s'impose ! Mais quelles conséquence aura-t-il ? Les quatre premier chapitre de ce tome ont, alors pour rôle de refermer cette partie au Grand-Duché de Lowenstein, pour un résultat sans surprise particulière (jusque dans les sentiments nés chez Elly, un peu gros) mais bien campé pour certaines raisons: d'un côté la narration et le dessin de Fujita qui insufflent une réelle intensité à l'ensemble, de l'autre côté côté le rôle d'Elly elle-même qui se prend en mains pour ne plus subir sa vie (comme une automate...) en guidant même son père sur certains choix pour le peuple, et enfin ce que cette situation nous montre encore sur les émotions humaines positives comme négatives, entre Bane qui fuit un peu comme un lâche face au danger, Günther qui s'était profondément pris d'affection pour Ap-Tcher, et cette dernière qui n'a jamais vu son acolyte que comme un pion manipulable pendant dix ans... dans ces conditions, aurait-elle vraiment pu devenir humaine comme elle le souhaitait ?
La suite du volume va, pendant près de la moitié des pages, nous replonger du côté du cirque Nakamichi, où Masaru et les autres s'activent comme il se doit pour essayer de développer leur activité ! Mais à l'heure de donner quelques spectacles, notamment lors d'un festival de rue, quelques pépins vont leur tomber dessus, entre ce qui arrive aux deux zigotos du cirque Straw et, surtout, l'arrivée d'une redoutable tueuse en la personne de Vilma, manieuse de couteaux hors-pair qui a été engagée par l'un des frères de Masaru pour l'assassiner. Si le cas des deux loustics du cirque Straw est très vite vu, celui de Vilma est bien plus intéressant, tant cette femme vénéneuse cache en réalité bien d'autres facettes intéressantes, entre son background tragique, son lien avec la maladie du zonapha et son rapport passé à l'univers du cirque qui la fascine toujours. A partir de là, on comprend largement à l'avance quelle place elle va prendre, mais il reste que son petit développement est assez réussi, et que son arrivée initiale en tant que tueuse éveille encore des choses prenantes autour de Shirogane (prête à absolument tout pour protéger Masaru, et devant continuer d'apprendre à donner plus de valeur à sa propre vie comme le souhaitait Narumi) et de Masaru lui-même (le petit garçon montrant, une nouvelle fois, sa bonté ainsi que son désir de donner le meilleur de lui-même pour le cirque).
Quant au dernier quart du tome, il retourne auprès de Narumi, de Lucile et de Guy qui, alors qu'ils poursuivent leur vaine recherche de la pierre flasque aux autre coins de l'Europe, ont l'occasion de se rendre aux Etats-Unis où aurait été repéré le Cirque de Minuit, qui a laissé derrière lui une petite ville entière contaminée par le zonapha. De fil en aiguille, le trio est amené à débarquer dans un centre de soins où ont été regroupés tous les enfants de la ville atteints par la maladie. Et si, au départ, Narumi est heureux de pouvoir donner le sourire à ses très nombreux gosses qu'il adore tant, il va petit à petit réaliser que la situation derrière cette façade est bien plus dure: le personnel, derrière les sourires quand les enfants sont là, semble détester profondément les shiroganes. Les raisons ? Eh bien, c'est avec un certain effroi qu'on va les découvrir, tout d'abord avec l'entrée en scène de Georges, un shirogane d'un genre nouveau qui sera assez flippant de par son absence totale d'humanité (il suffit de voir de quelle façon il interroge un pauvre enfant malade), et surtout avec la découverte de la face cachée de ce lieu où médecins et infirmière ne peuvent que perdre pied face à une situation véritablement infernale, au fil de laquelle Fujita, de façon sombre, difficile voire insoutenable, fait comprendre toute l'horreur de cette maladie touchant les enfants. Une horreur telle qu'elle plongera Narumi lui-même dans la pire des détresses...
On a donc ici un volume en trois temps, avec la conclusion de l'arc au Lowenstein classique mais prenante, un retour du côté du cirque Nakamachi qui connaît quelques évolutions là aussi un peu prévisibles mais bien campées, et enfin un début d'arc au centre de soins qui constitue LA véritable remontée en puissance du tome, de par ses enjeux horribles et tragiques puis, dans les dernières pages, la promesse d'une nouvelle bataille intense contre un nouvel adversaire.