Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.26 - Actualité manga
Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.26 - Manga

Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.26 : Critiques

Karakuri Circus

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 21 Décembre 2023

L'intense et d'ores et déjà dramatique course-poursuite finale est engagée entre, d'un côté, les automates, et de l'autre côté, le train qui file en direction de la base spatiale pour envoyer Narumi dans l'espace à la rencontre de Faceless, le tout dans l'espoir de le convaincre d'avouer comment mettre fin au zonapha qui menace d'éradiquer l'humanité tout entière. Dans cette lutte effrénée, certaines têtes sont déjà tombées, à commencer par Guy et Vilma qui, à tour de rôle, se sont sacrifiés. Et les choses pourraient bien continuer dans cette voie: les Nakamachi père et fils tentent le tout pour le tout face à Lady Spider, Arlecchino et Pantalone quittent le train pour aller arrêter Harlequin et Brighella, les Mitsuushi vont devoir prendre leur décision entre leur statut d'espions et la promesse faite à Guy... et pendant ce temps, Masaru, toujours lancée à la poursuite du train afin de rejoindre ses amis, se frotte au redoutable Capitan Graziano. Comment la folle épopée opposant, depuis tant de décennies voire de siècles, humains et machines, pourra-t-elle s'achever ?

Nous y voici donc: le volume final de Karakuri Circus, pièce maîtresse de Kazuhiro Fujita que, il y a encore un an et demi de cela, on n'aurait pas forcément imaginé avoir intégralement en version française dans nos contrées, qui plus est dans cette superbe édition Perfect faisant très bien honneur au travail du maître. Rien que pour ça, tirons encore notre chapeau aux éditions Meian. Et tirons le encore plus pour le mangaka, au vu de la dernière ligne droite à la fois intense, ébouriffante et touchante qu'il nous propose.

Cette dernière ligne droite, nous allons bien sûr en dire le moins possible dessus, afin de ne pas spoiler ce qui constitue une véritable farandole de rebondissements et de retournements de situation, au gré des affrontements qui se succèdent et des différentes décisions des personnages, le tout jusqu'à un final allant toujours plus loin dans la démesure, jusqu'à nous amener 400km au-dessus du sol terrestre. Et à chacune des étapes de son récit, l'auteur joue encore parfaitement son coup, en offrant des mises en avant suffisantes de tous les combattants gentils comme méchants qui s'opposent, mais aussi en ne manquant pas de rappeler, à la mémoire des vivants, tout ce qu'ils ont pu hériter de celles et ceux qui ne sont plus là: Guy qui a fait comprendre aux Mitsuushi leur erreur mais a quand même choisi de leur faire confiance tout en leur faisant comprendre la vanité d'un cirque sans spectateurs, Vilma dont les couteaux seront encore utiles, Colombine qui a fait douter Diamantina sur l'"amour" que lui porte Faceless, sans oublier les leçons de Liang, de Shôji... Fujita parvient à offrir une place à tout le monde et à cristalliser leur rôle ou leur mémoire, en n'oubliant pas même les figures les plus secondaires comme Almendra, le chien, Grypon ou encore Charlotte, cette ancienne enseignante sauvée par Narumi dans les tout premier tomes. Au vu du nombre très conséquent de personnages vus au fil de l'oeuvre, parvenir si bien à donner leur place à chacun d'eux n'était pas chose évidente, et pour ça Fujita a toute notre admiration, tant il semble avoir très bien tout pensé.

Mais au-delà de ça, certains enjeux si prégnants et attendus depuis des tomes et des tomes font, forcément, encore plus leur effet. La relation Narumi/Eléonore, les possibles retrouvailles ou non entre Narumi et Masaru, la détermination de ce dernier à ne plus pleurer, les sourires symboliques se dessinant chez différents personnages, la mission d'Eiryô de protéger Masaru à tout prix (un autre enjeu qui perdurait depuis le tome 2 de l'oeuvre, rien que ça), les sentiments bien visible de Lise pour Masaru, la façon dont Faceless alias Bai Jin peut revoir en Narumi, Masaru et Eléonore le trio qu'il formait avec Bai Yin et Francine... et on en passe, car il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur tous ces enjeux qui se décantent magnifiquement, puisque-là aussi Fujita n'oublie rien. Pas même de profiter de son final pour encore aborder la valeur des émotions humaines (en particulier, ici, l'amour et ce qu'il implique) mais aussi des relations humaines (les nombreux personnages les ont mises en valeur tout au long de la série, pendant que Bai Jin/Dean/Faceless restait cantonné dans sa solitude de son côté), et aussi du cirque en tant que spectacle riche en valeurs et que métaphore de la Vie.

Vraiment, on ressort totalement convaincu et ému par le grand final de Karakuri Circus, fresque riche qui, pendant 26 tomes, nous aura fait voyager aux quatre coins du monde et à différentes époques auprès d'un multitude de visages attachants. Même son épilogue, suffisamment long, est pleinement satisfaisant. Et que dire des dernières pages en forme de rappel d'un spectacle, brillantes dans leur manière de nous remémorer les très nombreux personnages de la série et de nous leur faire dire au revoir ? A l'arrivée, on a droit à un tome final quasiment parfait (si l'on veut chipoter, il y aura toujours des petites choses à redire, mais elles ne sont vraiment rien dans un récit aussi ample) et particulièrement gratifiant, qui cristallise bel et bien la place de Karakuri Circus au panthéon des shônen d'aventure/action.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
20 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs