Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.22 : Critiques

Shirogane a choisi de se rendre et d'accompagner Faceless avec Arlequin, dans l'unique but de protéger non seulement Masaru bien sûr, mais aussi les autres membres du cirque Nakamachi, preuve qu'elle a décidément bien évolué depuis les débuts de la série, en considérant elle aussi les circassiens comme de précieux proches. Faceless accomplit ainsi la première étape de ses terribles desseins, mais compte bien continuer de jouer avec Masaru pendant les deux fameuses années: il n'a aucun doute sur le fait que, face à l'enlèvement de Shirogane et à la menace du zonapha qui a contaminé désormais toute la planète au risque d'anéantir l'humanité au bout des deux années, notre jeune héros viendra jusqu'à lui en temps voulu. Une phase de cette grande bataille finale s'achève ainsi, mais non sans quelques autres éléments intéressants: la promesse pour les différents membres du cirque de retrouver prochainement face à eux les ennemis qui leurs sont destinés et qu'ils n'ont pas pu vaincre cette fois-ci, et quelques réflexions, à travers l'évolution de Masaru qui n'est plus un gamin, sur ce que c'est de devenir adulte et sur la force qu'ont les enfants pour y parvenir.

Assez rapidement dans ce tome, les choses se centrent alors sur deux autres axes nous éloignant de Masaru et des autres, à commencer par l'arrivée d'Eléonore dans le repaire de Faceless, une arrivé particulièrement intéressante pour l'impact qu'elle va avoir sur les pionniers: alors qu'ils sont moqués par les automates nouvelle génération, qu'ils sont ridiculisés par leur propre maître Faceless, et qu'ils ont le sentiment que leur existence n'a plus aucun sens, qu'en sera-t-il quand ils découvriront la belle circassienne, sosie parfait de leur chère Francine ? Comme déjà sous-entendu dans les volumes précédents, on sent qu'une évolution est possible chez ces trois-là, si bien qu'on attendra avec d'autant plus d'intérêt de voir ce que donnera Pantalone par la suite, au vu de la mission qui lui est confiée en fin de tome.

Mais avant d'en arriver là, l'essentiel du volume se consacre au parcours, parallèlement à celui de Masaru et des autres, des six figures qui s'affichaient sur la couverture du précédent opus: Narumi, Mingxia, Guy, George, Ashihana et Hôan, en route pour une périlleuse mission dans un certain centre de l'Illinois que certains d'entre eux, Narumi en tête, connaissent déjà bien... Comment sont-ils arrivés jusque-là ? Quel but ont-ils sur place ? On vous laisse le découvrir, et on vous dira juste que l'enjeu est immense puisqu'il s'agit de trouver le moyen de sauver l'humanité entière de la menace du zonapha. Et une nouvelle fois, Fujita est assez malin dans sa façon de nous expliquer comment le petit groupe en est arrivé là, en présentant les grandes lignes de leur parcours par l'intermédiaire de Hôan qui, ainsi, est à son tour mis dans la confidence sur beaucoup de choses.

La mission, elle, suit un déroulement classique mais prenant: pour atteindre leur but, nos héros devront en découdre avec une ribambelle d'automates toujours aussi bien imaginés par le mangaka, et qui seront l'occasion pour certains personnages d'avoir chacun leur combat permettant de brièvement les travailler encore un peu plus: les rêves passés de George, l'évolution de Guy qui est moins insensible qu'avant mais qui risque aussi de devoir s'opposer à Narumi plus tard pour protéger Eléonore, le rapport de Mingxia à son défunt père et à son travail d'actrice... sans oublier Narumi lui-même, qui ne décolère pas concernant Eléonore malgré ce que Guy lui avoue, qui doit à nouveau se frotter à de vieux souvenirs douloureux une fois revenus au fameux sous-sol cauchemardesque du centre, et qui est totalement prêt à redevenir un "démon" pour essayer de sauver ces enfants qui souffrent tant.

Le tome est rondement mené dans l'ensemble. Ne laissant jamais les choses retomber grâce à sa narration particulièrement intense, Fujita poursuit efficacement la vaste dernière ligne droite de son histoire, en n'oubliant jamais ses différents axes et développements.