Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.14 - Actualité manga
Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.14 - Manga

Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.14 : Critiques

Karakuri Circus

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 14 Novembre 2023

Maintenant que la vaste bataille au sommet entre les shiroganes et les automates est arrivée à son terme dans un climat aussi sombre que triste et cruel, l'heure est venue pour Kazuhiro Fujita de revenir du côté du cirque Nakamichi, tout d'abord en poursuivant un entracte tout juste entamé dans le tome précédent, entracte ayant son importance au vu de la manière dont Masaru et Shirogane décident enfin de beaucoup plus se confier l'un(e) à l'autre. L'enfant parle à sa protectrice de la mort de sa mère qu'il aimait plus que tout et qui avait tant de mal à joindre les deux bouts, de la façon dont son père Sadayoshi Saiga l'a recueilli dans un climat étrange et froid, du contexte de la disparition de ce père, de la manière dont son grand-père Shôji a pris grand soin de lui et lui a dit qu'un jour Shirogane viendra le protéger... Quant à Shirogane alias Eléonore, l'heure est venue pour elle d'évoquer avec le jeune garçon son enfance avec son professeur Guy, son existence qui consiste depuis toujours à combattre les automates, des informations capitales sur ce qui se cache réellement derrière le terme de shirogane (ce qui permet, vite et bien, au jeune garçon d'apprendre des choses qui furent si importantes pendant l'arc Karakuri, Fujita étant très malin sur ce coup), son arrivée à Quiberon à l'âge de 7 ans, la vérité sur son véritable âge... Mais pendant que les deux personnage se découvrent un peu plus, ce sont autant d'interrogations qui germent en eux, et en me^me temps dans l'esprit du lectorat. Pourquoi Shirogane n'a-t-elle aucun souvenir d'avoir été malade et d'avoir bu l'aqua vitae ? Quels secrets entourent la belle circassienne et Arlequin ? Pourquoi Shôji Saiga, le grand-père de Masaru, a-t-il demandé à Shirogane de protéger le jeune garçon ? Pourquoi Masaru n'arrive-t-il pas à se souvenir du visage de son père, lui qui a pourtant une mémoire photographique ? Pourquoi fallait-il que nos deux personnages se rencontrent ? Même s'il est extrêmement attaché au cirque Nakamichi qu'il considère comme sa famille, Masaru sent bouillir en lui le besoin d'en apprendre davantage. Alors quand les circassiens apprennent par inadvertance son secret sur ses origines et sur sa richesse, il décide, le coeur lourd, d'entamer un long voyage pour remonter le fil de bien des choses. Le jeune garçon a besoin d'en connaître plus sur lui-même et de comprendre les rouages qui ont mené à sa naissance. Mais comme le prévient Guy, cela risque d'être particulièrement éprouvant et cruel pour lui. Toujours animé par les paroles de Narumi, il ne baisse pas les bras, mais jusqu'où pourra-t-il supporter les horribles vérités qu'il s'apprête à découvrir ?

Avec les débuts du voyage de Masaru, Fujita, après avoir bouclé l'arc Karakuri, entame l'acte final de l'arc sur le cirque, et bien vite il le fait avec beaucoup de force et d'intensité dramatique, tant la succession de révélations qui vont tomber sur Masaru au fil de ses investigations, et non sans quelques combats l'obligeant à manier des marionnettes, vont profondément le secouer... et on comprend bien pourquoi. Une nouvelle fois dans son impressionnante intrigue où il entretient toujours les mystères pour mieux rendre les révélations impactantes (par exemple, comment Sadayoshi pouvait déjà savoir que Masaru se rendrait dans la fameuse pièce du manoir Karuizawa 30 ans plus tard, avant même que l'enfant soit né ?), le mangaka n'est effectivement pas tendre avec ses personnages et particulièrement ici avec Masaru bien sûr, surtout quand le jeune garçon découvre, non sans des visuels le déformant en offrant alors un climat cauchemardesque, l'effroyable vérité sur les plans de son père Sadayoshi quand il l'a adopté, la quête d'immortalité pouvant décidément mener les hommes aux pires choses.

Mais les découvertes de Masaru ne s'arrêtent pas à son unique cas puisque, bientôt, le jeune garçon est voué à retrouver, dans une climat à nouveau cruel,une figure de son enfance qu'il aimait tant et qu'il pensait mort, au sein du clan Kuroga. Pourquoi ce clan hait-il tant Sadayoshi. Qu'est-ce que le père de Masaru a bien pu leur faire ? Et quelles sont les origines du dégoût de Shôji Saiga envers son propre fils ? C'est ce que nous allons découvrir, en même temps que Masaru, dans toute la suite du volume qui entame un long flashback sur Shôji, flashback qui nous fait remonter jusqu'au début des années 1800 et qui n'a absolument rien d'anodin au vu de certaines rencontres que va faire le héros de ce retour en arrière. Des rencontres qui, entre un professeur étranger avec qui il va nouer un lien fort dans son enfance, puis une étrange courtisane fantasque et magnifique dont il va susciter l'intérêt à l'âge de 36 ans (et dont on entrevoit bien ce qu'elle a traversé, quelle fut sa solitude, et quelle douleur elle cache derrière son sourire de façade digne d'un pantin), vont non seulement permettre au mangaka d'offrir de nouvelles informations captivantes, mais aussi lui offrir l'occasion de commencer à relier plus concrètement les choses avec l'arc Karakuri et l'histoire des Shirogane.

Autant dire qu'il est très difficile de lâcher le tome une fois la lecture de celui-ci entamé. En offrant déjà son lot de révélations fracassantes (à commencer par celles sur les secrets de la naissance Masaru) et dans une atmosphère quasiment toujours difficile et cruelle, Fujita entame très efficacement l'acte final de l'arc sur le cirque.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs