Kamisama Dolls Vol.1 - Actualité manga

Kamisama Dolls Vol.1 : Critiques

Kamisama Dolls

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 24 Mai 2013

Après le très sympathique Kamunagara et Embryon Road parus aux éditions Doki Doki il y a quelques années, Hajime Yamamura nous revient enfin en France aux éditions Kana avec Kamisama Dolls, sa toute dernière série en date, qui s'est achevée au Japon en avril dernier après 12 tomes. Notons que, forte d'un certain succès, la série a eu droit en 2011 à une adaptation animée.

Kamisama Dolls prend place à Tokyo, où nous découvrons Kyôhei Kuga, jeune homme a priori comme les autres, arrivé depuis quelques années de son petit village natal pour étudier à la fac, et incapable de déclarer sa flamme à sa charmante camarade, Hibino Shiba. Mais un jour, pendant une soirée bien arrosée, Hibino et lui sont pris d'effroi quand ils découvrent un cadavre atrocement mutilé dans un ascenseur.
Pour Kuga, c'est le début des ennuis : lui qui pensait avoir laissé les plus sombres secrets de son passé dans son village natal, voila que tout le rattrape. Un dangereux et mystérieux individu nommé Aki est arrivé à Tokyo avec la ferme intention de se venger de lui, tandis qu'il voit débarquer dans sa vie Utao, sa petite soeur qu'il avait laissée au village, et qui est en plein apprentissage de la maîtrise de son kakashi, une arme dotée de conscience dont notre héros était lui-même autrefois possesseur... Entre la menace d'Aki et les mystérieux kakashis, une ombre mortelle commence à planer au-dessus de notre héros, de ses amis et de la ville tout entière...

Celles et ceux qui ont lu Kamunagara le savent : l'auteur aime plonger ses lecteurs dans l'ambiance vite et bien. Kamisama Dolls ne trahit pas cette façon de faire, et après une présentation très rapide, il ne faut que quelques pages pour voir les choses s'emballer avec l'arrivée d'Aki puis d'Utao, au fil de scènes vives qui occupent l'essentiel de la première partie du tome. Le ton est donné, Kamisama Dolls se voudra rythmé, et l'auteur fait bien les choses, son trait clair, fin et expressif s'étant encore amélioré depuis Kamunagara pour nous offrir un rendu globalement fluide et prenant.

Ce n'est qu'après cette introduction assez rythmée que les choses se posent un peu plus, histoire de nous laisser le temps de bien cerner ce qui se passe. En quelques dizaines de pages en première partie de tome, Hajime Yamamura introduit dans la mêlée un dangereux et meurtrier individu en la personne d'Aki, une adorable mais caractérielle fillette en la personne d'Utao, une étrange bestiole aux capacités apparemment surpuissantes, et tout un tas de questions qui ne trouveront pour l'instant que partiellement des réponses, et il faut donc ensuite lever le voile sur certains points, sans pour autant faire retomber le rythme et le mystère..
A travers des dialogues bien huilés et quelques morceaux de flashbacks disséminés par-ci par-là (quasiment une marque de fabrique de l'auteur), il apparaît très vite clair que le passé de Kyôhei est loin d'être tout rose, et que celui-ci a un lien direct avec le dénommé Aki. Un passé fait de drames, de morts, encore énigmatique, et qui laisse planer au-dessus de ces deux-là un parfum d'amitié bafouée, de vengeance et de douleur.
Quant à la petite Utao, qui s'affiche joliment sur la couverture du volume, elle devrait être une pièce maîtresse au coeur de cette lutte qui, au vu de la fin du tome, devrait très vite impliquer d'autres possesseurs de kakashis...
Mais justement, que sont ces kakashis, sortes de bestioles au design original à mi-chemin entre du Narutaru et du Pokemon ? S'ils restent profondément mystérieux, tout porte à croire qu'il s'agit de divinités que leurs maîtres, nommés Seki, peuvent contrôler en y immisçant leur esprit. Une tâche pas forcément aisée, comme nous le montrera la jeune Utao et ses petites bourdes dans le maniement de son kakashi. Il apparaît également que ces divinités énigmatiques tirent leur origine d'un passé lointain, leurs noms eux-mêmes se référant à la mythologie japonaise. Par exemple, le nom du kakashi d'Utao, Kukuri, renvoie à la légende d'Izanagi et Izanami en le présentant comme un dieu unissant les couples... Unira-t-il aussi les gens dans le manga ?

L'intrigue est donc posée vite et bien, et après un début de tome qui pourrait en perdre un peu certains, tout se met habilement en place. Un univers se pose, entre action, fantastique, modernité de la ville et relents plus folkloriques qu'inspirent les kakashis et les sekis. Les énigmes sont déjà nombreuses, et en attendant de voir les choses se révéler, on prend déjà plaisir à découvrir les différents personnages, à commencer par le trio vedette composé de Kyôhei, Hibino et Utao, un trio qui, dès ce premier tome, se soude petit à petit. Adorable dans ses bouilles, son petit caractère et ses maladresses, Utao a vite fait de devenir attachante, d'autant plus au vu du poids qui pèse déjà sur ses frêles épaules avec le contrôle de Kukuri, de sa volonté incessante de bien faire, et de son envie constante d'épater et de protéger son grand frère pour mieux se rapprocher de lui. Sévère avec elle, Kyôhei n'en reste pas moins un grand frère protecteur et bienveillant, qui sait déjà tout ce qu'implique le pouvoir du kakashi. Quant à Hibino, elle vient apporter la touche de charme féminin avec son caractère plus posé. Autour d'eux viennent rapidement graviter plusieurs autres personnages pour l'instant tout juste esquissés, mais qui sont bien mis en place car on les démarque facilement, et qui joueront sans nul doute leur rôle par la suite.

Kamisama Dolls offre une immersion très rapide dans le vif du sujet, mais cette rapidité, couplée aux quelques termes japonais typiques et à l'habituelle envie de l'auteur de nous perdre au début, obligeront certains lecteurs à faire un petit effort pour bien tout assimiler dès le début. Mais le jeu en vaut la chandelle, car ce premier tome pose les bases d'une histoire qui s'annonce très prenante et riche en événements, déjà portée par bon nombre de mystères que l'on a envie de voir se dévoiler, par un sens du rythme certain, par un style graphique fin et fluide, et par des personnages très vivants et très bien campés.

Côté édition, on a droit à une copie propre. L'impression est correcte, la traduction n'évite pas quelques tournures poussives mais s'en sort globalement très bien, les petits textes bonus en fin de tome sur quelques kamis de la mythologie japonaise sont très succincts mais suffisent à apporter quelques détails à celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore les légendes qu'ils évoquent.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs