Kageki Shôjo Vol.1 - Actualité manga
Kageki Shôjo Vol.1 - Manga

Kageki Shôjo Vol.1 : Critiques

Kageki Shoujo!!

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 22 Décembre 2022

Après nous avoir largement séduits, il y a déjà un an, avec le brillant volume 0 double de la série, les éditions Noeve Grafx ont lancé cet été la suite de Kageki Shojo!! pour notre plus grande joie, en nous permettant de retrouver la géniale Sarasa Watanabe et ses camarades dans la suite directe de leur formation au sein de l'école Kôka. Nous n'allons pas revenir en détails sur le genèse un peu complexe de la série, car cela a déjà été fait dans la chronique du tome 0. Toutefois, on se doit de signaler une chose: comme le dit l'éditeur lui-même en quatrième de couverture de ce premier volume, il est vraiment très conseillé d'avoir lu auparavant la saison 0, tant cet épais volume double constitue le vrai point de départ de l'oeuvre. Sans quoi, vous passerez à côté de nombreuses subtilités et découvertes autour des passionnantes héroïnes et de leur incursion dans cette école directement inspirée de la célèbre Revue Takarazuka.

"Votre taille ridiculement grande et votre personnalité terriblement exubérante vont perturber l'équilibre global sur scène..."

Avec ce tome 1, l'histoire reprend alors qu'une saison s'est écoulée depuis l'intégration de Sarasa, d'Ai et de leurs autres camarades dans la promotion du centenaire de l'école Kôka des arts de la scène à Kobe. A force, une petite routine s'est installée... du moins, jusqu'à ce que note chère Sarasa, avec son ton direct et presque naïf bien à elle, n'émette une idée auprès du professeur Andô: puisque les cours théoriques s'enchaînent au point de lasser un peu, pourquoi ne pas essayer des cours pratiques dès la première année ? Dans un cadre aussi strict que celui de Kôka, la proposition semble folle, y compris auprès des autres élèves où certaines se disent que Sarasa parle vraiment à tort et à travers, même si dans le fond elles sont d'accord avec elle. Toutefois, marqué par cette prise de parole sans arrière-pensée et pourtant osée, Andô entreprend d'émettre l'idée auprès du corps professoral. Mais proposer une telle chose revient à risquer de se mettre à dos le professeur vétéran Kunihiro, ancien scénariste pour la revue Kôka, qui a consacré quasiment toute sa vie à celle-ci, et qui n'entend aucunement réformer les traditions qui ont fait la réputation de l'école, quand bien même ces traditions pourraient paraître moyenâgeuse à présent...

C'est assurément cette possibilité de déjà s'exercer en pratique pour les première année qui constitue le "nerf de la guerre" de ce volume, le tout se déroulant surtout à travers deux étapes aussi cruciales que passionnantes, la première des deux étant une "confrontation" fortuite entre Kunihiro et Sara elle-même, notre héroïne n'ayant aucune idée de qui elle a en face d'elle. Et alors qu'on aurait pu, au premier abord, imaginer le professeur vétéran comme un simple vieillard aigri et très conservateur à l'égard des règles, c'est un tout autre homme que l'on va petit à petit découvrir, sous l'impulsion d'une franche et passionnée Sarasa qui est décidément toujours aussi géniale. Le rêve à tout jamais irréalisable de cet homme, ses souvenirs, ses drames du passé liés à la réalité de la guerre, tout ce qu'il a mis pendant des dizaines d'année dans son travail de scénariste simplement pour vivre son rêve comme il le pouvait, sa superbe relation à travers le temps avec une actrice qui a chamboulé sa vie... sont autant de choses que Kumiko Saiki parvient à aborder sans rallonge mais avec beaucoup de force émotionnelle et de réalisme, comme elle avait déjà su si bien le faire en nous dévoilant les facettes les plus terribles du passé d'Ai dans la saison 0 de l'oeuvre. Et à l'arrivée, cette façon d'être de Sarasa, à même de bouleverser même les coeurs les plus obtus, pourrait bien déjà commencer à chambouler les habitudes de l'école. De là résulte une dernière partie de tome plus pratique, sur laquelle on va éviter d'en dire trop pour ne pas spoiler, mais qui s'avère tout aussi prenante, que ce soit en mettant légèrement plus en avant d'autres filles comme Hoshino et Sawada, ou en commençant à évoquer nombre de qualités nécessaires au sein de l'exigeante troupe de théâtre: s'habituer à lire des scripts en y mettant l'intonation lors de l'apprentissage, gérer le trac pour ne pas bafouiller ou oublier son texte, jouer la comédie en sachant s'imprégner du personnage, savoir être crédible dans son rôle (par exemple, si on joue une vieille dame, il faut se comporter et parler comme telle), faire attention à sa place sur la scène, savoir comment tourner son regard, ne pas oublier le public en face de soi, et surtout affirmer sa propre personnalité. Nos héroïnes en seront-elles capables, en particulier notre chère Sarasa, elle qui vise le rôle hyper sélectif de Top Star ?

"... Il n'y a qu'une seule place pour les gens comme vous: le centre..."

Parallèlement à tout ça, la mangaka n'oublie pas plusieurs autres points d'intérêt déjà esquissés dans la saison 0: la place d'Akiya en tant que petit ami de Sarasa dans une relation à distance qui dure, le désir d'Ai d'être à la hauteur de celle qui est sa toute première vraie amie en réfléchissant à comment lui faire plaisir (ce qui participe à l'ouverture de la solitaire jeune fille), et une petite découverte des autres éléments cruciaux de la revue comme les costumes et les décors.

"... Débrouillez-vous... pour atteindre le sommet !"

Après la brillante saison 0, ce tome 1 confirme alors tout le potentiel de Kageki Shojo!!, une oeuvre au sujet peu commun, que l'on découvre en immersion totale auprès d'une héroïne passionnée et passionnantes et d'une galerie de personnages "secondaires" tout aussi intéressante. On ressent constamment la passion de la mangaka Kumiko Saiki pour ce qu'elle raconte. Et cette passion, on la ressentira encore à travers l'excellent et rare bonus de ce tome: une longue interview de 16 pages, réalisée par l'autrice elle-même auprès de Kaname Ouki, ex Top Star de la Revue Tarazuka, pour un témoignage précieux nous faisant vivre de plus belle les particularités de cette troupe théâtrale.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs