Kacho Fugetsu - Beauties of Nature Vol.1 - Actualité manga
Kacho Fugetsu - Beauties of Nature Vol.1 - Manga

Kacho Fugetsu - Beauties of Nature Vol.1 : Critiques

Kacho Fugetsu

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 09 Octobre 2020

Au même titre qu'une mangaka comme Kazuma Kodaka (bien que cette dernière soit encore issue de la génération d'avant), Yuki Shimizu peut être considérée comme une grande dame du boy's love. Avec ses 25 ans de carrière dans le genre, l'autrice s'est installée durablement dans le coeur de ses fans, grâce notamment à des séries assez longues pour du boy's love, dont deux des principaux représentants sont Love Mode et Ze, deux séries qui ont été publiées en France il y a quelques années par Taifu Comics... Et en ce mois d'octobre 2020, c'est à nouveau avec une série au long cours que la mangaka fait son grand retour chez l'éditeur !

Sous-titrée chez nous "Beauties of Nature", Kachô Fûgetsu est une oeuvre que Shimizu poursuit à son rythme depuis 2011 dans le magazine Dear+ de Shinshokan (magazine où elle a aussi publié Ze), et qui compte à ce jour 9 volumes. Ici, la mangaka nous plonge aux côtés de Kazuto Itokawa, une jeune homme qui, une fois ses études finies, a décidé de quitter la ville pour aller s'installer seul dans la maison de son défunt grand-père, située dans une toute petite ville en montagne, un peu loin de tout. C'est dans ce cadre campagnard qu'il compte bien faire sa vie et se prendre en mains, seul, peut-être pour effacer en lui de douloureux souvenirs. Mais dans ce tout petit recoin un brin isolé, il rencontrera forcément d'autres personnes qui, de fil en aiguille, pourront peut-être lui permettre d'aller de l'avant. A commencer par Masataka Hitomi, un homme récemment installé là lui aussi, et qui semble déjà s'intéresser de près à lui...

La principale limite éventuelle (même si c'est voulu de la part de la mangaka) du tout début de la série est qu'il n'y a pas de réelle introduction ou mise en place: Shimizu nous plonge d'emblée dans cette bourgade de campagne alors que Kazuto vient d'y arriver et de s'y installer, et c'est donc au gré de ses premiers pas en ces lieux que l'on fait connaissance, en même temps que lui, de différents hommes. Daiki Kanze, Masataka Hitomi, Sawato Kuroi alias "Sabbat", Sôsuke Sagara, Fujio Yaya... viennent alors rapidement compléter un casting principal qui, comme l'annonce l'autrice dans sa postface, ne se limitera pas du tout à Kazuto. Et si au premier abord ces différents visages sont amenés rapidement et apparaissent un peu lisses (surtout Sôsuke et Fujio qui ne font vraiment qu'apparaître pour le moment), fort heureusement l'autrice, notamment à partir de la deuxième moitié, saura intriguer un peu plus sur plusieurs d'entre eux. Ainsi, l'oeuvre semble commencer de manière presque légère voire insipide avec des pointes d'humour tournant surtout autour de Kazuto, de sa peur panique face aux insecte et de sa tendance à ne pas du tout tenir l'alcool, ce qui lui confère forcément un côté mignon à souhait et attachant. bref, le genre de garçon un peu fébrile dont on a facilement envie de prendre soin. Mais peu à peu, Shimizu esquisse des choses plus intrigantes, laissant entrevoir un rapport compliqué entre Daiki et Sawato, une part plus "sombre" en Masataka, et, surtout, tout un développement aussi rapide qu'efficace concernant Kazuto, tant Shimizu sait faire montre de ses talents narratifs pour exprimer sans longueurs tout le mal-être du jeune homme à cause d'épreuves douloureuses qu'il a dû traverser. Il y sera question d'acceptation de son homosexualité, de la difficulté de l'avouer à ses proches au risque de "briser" leurs attentes, de la difficulté de s'émanciper après un viol, du côté à la fois beau et difficile du jeune homme avec sa mère aimante... Yuki Shimizu brasse vraiment le tout sans s'égarer et avec maestria, si bien que l'on l'espère que les développements à venir dans les tomes suivants seront tout aussi réussis.

En attendant, Kachô Fugetsu propose ici une entrée en matière qui prend son temps, peut-être un petit peu trop au départ, mais c'est pour mieux décoller ensuite. Même si certains personnages ne font qu'apparaître pour l'instant, chacun promet d'être intéressant, et la mangaka devrait alors nous offrir une sorte de manga choral porté par différents couples que l'on a facilement hâte de suivre sur la longueur, dans ce cadre campagnard où les beautés de la nature proviennent autant des environs calmes que de ces hommes élancés. Ajoutons à cela toute l'expérience de Shimizu dans les découpages, les designs fin, les décors immersifs et les élans érotiques, et il y a de quoi se laisser happer.

Côté édition, l'ouvrage attire facilement l'oeil avec sa jolie dorure sur la jaquette. A l'intérieur, on a une traduction soignée de Margot Maillac, une première page en couleurs, et une qualité d'impression convaincante sur un papier souple et sans transparence.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs