K, l'ivresse des sommets : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 18 Janvier 2008

Comme il est dit dans le titre, ce one shot de Taniguchi s'attache à étudier les relations fusionnelles, mais aussi dangereuses entre une montagne et l'alpiniste cherchant à l'escalader. Ici la montagne revêt une image de femme, et plus exactement devient une sorte de maîtresse pour notre héros, en l'occurence Ichinose Kôshi (surnommé K par ses compères).
Le scénariste, Shiro Tosaki, aune la bonne idée de doter cette oeuvre d'une scénario plutôt consistant. Nous ne sommes donc pas ici dans une oeuvre à proprement parler contemplative: le héros a un passé plutôt douloureux, un statut, une compagne.
La point de vue de cette dernière est d'ailleurs particulièrement intéressant car il fait office de contre-poids à celui de K. Ainsi les deux visions de l'alpinisme s'expriment ici dans toute leur dualité. Tout d'abord celle de K, qui voit l'alpinisme comme un moyen de se dépasser; physiquement et spirituellement; tout en entrant dans une sorte de communion avec cette nature sauvage, indomptable, dominatrice. Il escalade des sommets, mais toujours avec humilité, n'oubliant jamais cette part de chance qui lui permet d'accomplir de tels exploits. Quant à Lena, elle observe un comportement plus terre à terre, et rappelle sans cesse à notre héros le caractère dangereux de cette pratique.
C'est ainsi que le message de Tosaki se veut clair: la montagne est un lieu de rêve, mais aussi de dangers: Sans préparation minitieuse, sans un physique complètement aguerri, elle obtient toujours le dernier mot et devient synonyme de mort et souffrance. Certains passages, beaucoup plus sombres et en totale opposition avec le caractère poétique et contemplatif de l'oeuvre, incarnent cet état de fait: On se souvient du moment de solitude intense de l'alpiniste coincé dans la montagne, ou de la chute mortelle d'un sherpa après un manque de vigilance...
Au niveaux des dessins, on ne ressent pas l'ancienneté de ce titre (1993): le style de Taniguchi est toujours aussi soigné et efficace. On peut toujours reprocher cet aspect tantôt rondouillard (pour les femmes), tantôt carré (pour les hommes) chez les visages des personnages. Mais l'esthétisme de notre auteur s'exprime avant tout dans sa capacité unique de dessiner les décors, tout en créant une ambiance d'exception.

En définitive, K est une oeuvre de qualité. Profondément écologiste, elle s'applique; par les dessins léchés de Taniguchi; à nous faire découvrir les beautés (et les dangers) d'une nature sauvage et indomptable. Le scénario soigné de Tosaki montre quant à lui à la perfection les états d'âme des alpinistes. A lire.





Critique 1 : L'avis du chroniqueur

16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs