Jujutsu Kaisen Vol.11 : Critiques

Chronique 2 :

Suguru, Mahito et leur bande sont passés à l'attaque, en levant un rideau empêchant tout exorciste de pénétrer le quartier de Shibuya. Au cœur de celui-ci, Gojo est l'enjeu de ces événements, et ses ennemis sont prêts à la moindre perfidie pour pouvoir le sceller. Heureusement pour les exorcistes, un ultime sacrifice de Mechamaru permet d'alerter Yûji...

L'arc le plus attendu de Jujutsu Kaisen, celui du drame de Shibuya, est désormais lancé. Voilà un moment que Gege Akutami nous tease ce grand événement, via quelques bribes de discussion ci et là, aussi il est temps pour le lecteur de voir ce que l'auteur préparait.

Le tome précédent plantait déjà l'unique enjeu de cette grande bataille : Satoru Gojo en personne. Car s'il y a bien une chose qu'Akutami traite avec finesse, c'est le rôle et l'importance du personnage, de par sa surpuissance qui est devenue une mécanique à part entière de la série. Le mentor de Yûji est poussé dans ses retranchements, dans un affrontement toujours aussi barbare, au point que les cadavres d'humains se comptent par dizaines, si ce n'est des centaines. On comprend alors la petite note laissée par l'auteur en fin de tome : cet opus étant paru en pleine pandémie du Covid, c'est un sentiment de culpabilité que nous partage l'artiste. Des états d'âme qu'on peut aisément comprendre.

Outre la violence de la joute, ce sont aussi les connexions avec ce qui a déjà été établi qui prennent de l'importance. De nouveau, la lecture du tome 0 est primordiale pour comprendre les enjeux, et davantage entrer dans cette surenchère particulièrement prenante. Pourtant, le combat de Satoru n'est qu'un premier act, anticipant la contre-attaque des exorcistes.

C'est donc en seconde partie de tome que la vraie bataille de Shibuya débute, et du côté de Yûji et Megumi cette fois, face à des personnages nouveaux qui peuvent apparaître comme du menu fretin. Et si le combat est appréciable, ce sont surtout les développements de l'univers que distille Akutami que nous savourons par-dessus tout. Et parce que le combat des deux camarades décidera de la tournure de l'arc, ce onzième tome nous laisse sur un sentiment de hâte de découvrir la suite. Jujutsu Kaisen reste donc particulièrement séduisant, bien que ne réinventant pas la formule. À défaut de ça, l'auteur sait jouer avec son univers, ce qui rend nécessaire d'avoir en tête les éléments de la préquelle de son manga.

Chronique 1 :

Satoru est tombé dans le piège des fléaux, il est entouré par des humains et ne peut déployer l'intégralité de sa force sous peine de causer leur mort... Bien évidemment les fléaux, menés par Suguru, en profite pour neutraliser leur plus puissant adversaire... Mais retirer Saturo du jeu ne signifie pas uniquement faciliter la vie de ses adversaires du moment...c'est aussi rompre l'équilibre entre le bien et le mal...permettant à cette deuxième force d'envahir le monde des humains...

Bien que l'action ne soit réellement présente qu'en fin de tome via des affrontements assez disputés, ce volume va se montrer d'une intensité incroyable! Du début à la fin tout s’enchaîne à une vitesse incroyable, même les phases de dialogues semblent précipités tant le temps manque au personnage...le lecteur se retrouve donc piégé dans cette roue infernale, contraint de suivre ce rythme effréné imposé intelligemment par l'auteur!

Dans la première partie du tome on va reprendre l'affrontement opposant Satoru à ses adversaires dans les sous sol du métro...mais cela va finalement être assez vite expédié par le biais d'une ruse des plus malsaines...Et à partir de là tout va s’enchaîner!
La trouvaille géniale de l'auteur est de faire de Satoru un tel monstre de puissance qu'il est un élément clé de l'équilibre entre fléaux et exorcistes et que sans lui, certaines menaces qui restaient en retrait de peur de cet adversaire incroyable, vont pouvoir sortir au grand jour, persuadé que plus rien ne peut les arrêter!
C'est ainsi que Gege Akutami va introduire de nouveaux personnages, des maîtres des fléaux qui n'attendaient que l'éviction de Satoru pour refaire parler d'eux!
Mais ils vont rapidement se rendre compte que la nouvelle génération d'exorcistes n'est pas en reste et qu'ils vont devoir se frotter à des jeunes exorcistes de talents!

Ainsi avec ce tome, l'auteur assoie le statut de monstre surpuissant craint et respecté de Satoru mais il souligne également l'héritage de ce dernier avec la transmission de ses missions à la jeune génération. Tout un symbole!

Du coté des fléaux, l'auteur nous fait une révélation concernant Suguru...et pour le coup je trouve que cela vient tout gâcher pour le personnage! Tel qu'il nous a été présenté, en tant qu'exorciste déçu et blasé, désireux de faire le monde selon sa volonté et avide de pouvoir, il était parfait! Mais venir modifier ainsi son "origine de vilain", vient tout simplement tout gâcher! Ainsi la portée du volume "0" s'en trouve elle aussi grandement réduite!
Une grande déception qui sans totalement nous priver du plaisir de lecture de ce tome, vient tout de même l'entacher.

On en termine avec des affrontements remettant l'action pure et dure au centre du récit, et sans surprise, c'est toujours aussi bien fait et maîtrisé.

Un très bon volume avec son lot de surprises...mais l'une d'entre elle s'avère être une déception gigantesque qui annule tant de bonnes idées précédentes!