Jours Heureux (les) - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 18 Mars 2019

A l'approche du printemps, les éditions nobi nobi ! nous proposent de découvrir un nouvel album jeunesse créé à 4 mains par deux artistes français et profondément nourris par la culture japonaise. L'illustratrice, Seng Soun Ratanavanh, est une artiste d'origine laotienne, tandis qu'Antoine Dole n'est loin d'être un inconnu. Il a notamment créé et signé l'histoire de la série de BD Mortelle Adèle sous le pseudonyme Mr Tan, et, porté par sa fascination pour le Japon due à plusieurs voyage, a notamment écrit le roman Ueno Park et signé le scénario du manga 4life.

On retrouve aujourd'hui ces deux auteurs dans les jours heureux, un album d'un peu moins de 40 pages narrant une histoire a priori simple: celle d'une jeune fille du nom de Yuko et de son petit frère Sora qui partent admirer cet événement incontournable qu'est le Hanami, cette période fériée au Japon où l'on admire, entre autres célébrations, les fleurs de cerisier. Les deux enfants profitent de chaque instant de cet événement... mais en toile de fond, on comprend vite que quelque chose leur manque. Ou, plutôt quelqu'un...

Ce manque, on l'observe d'abord à travers les illustrations de Ratanavanh. On le devine à travers ses superbes illustrations faites à l'acrylique sur des panneau de bois, pour un rendu fort et organique, mais où à chaque fois les couleurs son manquantes à un endroit ou deux endroits précis, laissant alors apparaître des petits formes dans le bois brut. Cela peut être un papillon, un oiseau, une grue... mais à chaque fois, il manque quelque chose, discrètement tapi. Seules 2 illustrations sont complètes. Tout d'abord, celle en flashback où les deux tout petits enfants profitent du hanami avec leur mère, et dès lors on comprend parfaitement ce qui leur manque. Ensuite, la toute dernière illustration, qui est un signe d'espoir: si tous les petits manques des précédentes illustrations sont autant de signe que plus rien n'est exactement comme avant suite à la disparition d'un être cher, cette dernière illustration marque une avancée dans la lente étape du deuil, en soulignant à quel point il faut chérir tous les souvenirs des jours heureux passés avec l'être perdu.

Pour accompagner le tout, Antoine Dole a choisi d'écrire ses texte de façon poétique et fine, dans une poésie de l'instant, en reprenant la forme de poésie nippone traditionnelle du haiku, dans laquelle il s'en sort bien, tan ses textes accompagnent bien chaque illustration en laissant deviner peu à peu la situation, et en soulignant l'importance de faire des souvenirs heureux une force nous faisant aller de l'avant.

Entre des illustrations au rendu sur bois captivant, des textes soignés, une atmosphère typiquement japonaise et des thématiques belles et fortes, les joueurs heureux est donc une belle réussite, qui plus est servie dans une édition belle et assez originale avec sa couverture en carton brut épais, comme pour bien accompagner le fait que les illustrations aient été conçue sur du bois brut.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction