Journal de Kanoko – Années lycée (le) Vol.2 : Critiques

Les rumeurs vont bon train dans le lycée de Kanoko. Depuis que les élèves ont vu Haru devant l’établissement avec Momoka, ils sont persuadés que ces deux-là sortent ensemble. La propagation de cette fausse information apporte dès le lendemain de nombreux changements. Les 195 filles, toutes classes confondues, qui s’étaient inscrites au club de journalisme pour se rapprocher de Haru ont donné leur démission. Et Kanoko ne reçoit plus de lettres de menaces dans son casier provenant d’adolescentes folles de jalousie de sa complicité avec son ami. En parallèle à cet événement, le club de journalisme dont font maintenant partie Kanoko et Haru vient de perdre sa grande et magnifique salle de réunion et se retrouve confiné dans une minuscule salle d’archives. Il n’en faut pas plus à Kanoko pour découvrir que ces deux coïncidences sont liées. Le club audiovisuel semble être l’instigateur de la démission des jeunes filles ainsi que de la réquisition de leur salle. Ni une ni deux, notre héroïne va alors se lancer dans une enquête pour dénouer les nœuds de l’histoire.

Le premier volume de la série était un peu décevant, heureusement le deuxième s’avère bien plus prometteur. Ririko Tsujita avait distillé différents éléments nécessaires pour la mise en place de son intrigue principale qui apparaît enfin ici aux lecteurs. Joutes de pouvoir, ennemi caché, manigance et alliance sont au rendez-vous dans ce tome. Hijiri du club audiovisuel se pose clairement comme un nouveau personnage principal qui risque de donner du fil à retordre à Kanoko. Et peut-être même à Haru… Qui sera le plus intelligent et arrivera à ses fins ? 

« Alors que tes joues ne rougissent même pas lorsque je plonge mon regard dans le tien et que je serre ta main dans la mienne… Les conspirations. Il n’y a que ça qui t’excite ou quoi ?! »

Haru fait tout son possible pour essayer de se rapprocher de Kanoko et qu’elle perçoive dans ses intentions autre chose que de la simple amitié. Malgré ses nombreux efforts, sa camarade reste imperméable à toutes ses tentatives. Le personnage de Haru se révèle de plus en plus attachant. Derrière le masque hautain qu’il affiche en permanence se cache un jeune homme sensible et attentionné. Les moments en tête à tête qu’il arrive à soutirer à Kanoko à force de subterfuges sont des plus attendrissants, comme quand il s’endort la tête sur ses genoux. Le voir s’exténuer à faire comprendre à son amie ses réels sentiments ne peut laisser le lecteur de marbre. Impossible de ne pas sourire à chacun de ses échecs, mais aussi de compatir au calvaire qu’il endure. 

« Même moi je ne sais plus ce que c’est que la norme… »

Cette phrase qui fait référence à la précédente série Ririko Tsujita montre que nos deux héros ont bien changé depuis le collège. Alors que Haru perd petit à petit tous ses repères face à l’élue de son cœur, Kanoko, elle, ne semble pas avoir de problème pour s’intégrer dans ce nouvel élément qu’est le lycée. Elle n’a plus besoin de rechercher ce qu’est « la norme » pour avancer tandis que Haru désespère de connaître sa « norme » à elle pour faire évoluer leur histoire.

« En position de faiblesse, les êtres humains ont tendance à vouloir se regrouper... Et la trahison est tout aussi rapidement consommée… »

Ce deuxième tome au scénario bien rythmé est très agréable à lire. On passe savamment des tentatives d’approche avortées de Haru au mystère du club audiovisuel. Des quiproquos commencent à poindre et augurent de drôles de rebondissements.

Ririko Tsujita nous offre, en fin de volume, un chapitre spécial qui se déroule entre le premier et le deuxième chapitre du manga. On y suit la résolution d’une courte enquête que Kanoko ne peut s’empêcher de mener. Trainant ses oreilles indiscrètes un peu partout, elle découvre un complot fomenté par deux camarades. Elle met donc en place un plan judicieux pour le désamorcer. Cette histoire supplémentaire sera l’occasion de présenter de façon originale les prémices d’une nouvelle intrigue centrée sur Yô Yabuki, le président du bureau des élèves.

Ce deuxième volume se termine comme le précédent par des petits récits d’une page sur les différents personnages de l’histoire. Cela permet entre autres de découvrir ce que les protagonistes non présents (ou peu présents) ont pu faire en parallèle de l’intrigue principale. Ces planches sont nommées « manga cadeau » et ça leur va plutôt bien !