Jojo's bizarre adventure - Saison 5 - Golden Wind - Coffret Intégrale - Actualité manga
Jojo's bizarre adventure - Saison 5 - Golden Wind - Coffret Intégrale - Manga

Jojo's bizarre adventure - Saison 5 - Golden Wind - Coffret Intégrale : Critiques

Jojo bizarre adventure ogon no kaze

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 02 Juin 2025

Tome 1 :


Le 28 novembre 1995, la saga Jojo’s Bizarre Adventure de Hirohiko Araki entre dans sa cinquième partie au sein du Shônen Jump. Un arc qui restera dans les mémoires que ce soit pour son casting de personnage, son aventure en univers mafieux, ses pouvoirs toujours plus alambiqués donnant des affrontements ingénieux, ou encore son éloignement de la lignée Joestar. Car le protagoniste n’est pas un descendant de la famille à proprement parler, et son identité fait tout le sel du premier tome de ce cinquième acte. Initialement, ‘Golden Wind’ occupe les tomes 47 à 63 du manga principal. Chez nous, sa parution est un peu plus particulière, et il faut connaître l’histoire de ‘Jojo’ en France pour la comprendre. Dès 1996, l’éditeur littéraire J’ai Lu se lance dans le manga et publie la fameuse œuvre de Hirohiko Araki. 2006 marque son clap de fin. Juste avant, l’éditeur aura pu négocier une conclusion habile pour la parution française de l’œuvre de Hirohiko Araki. À l’origine, le 47e volume du manga comporte la conclusion de ‘Diamond is Unbreakable’, la partie 4, et le lancement de ‘Golden Wind’. J’ai lu parvient à finir honorablement avec un tome 46 qui comporte les premiers chapitres du volume suivant, donnant un opus relativement épais, mais qui permet à la fin de sa parution de résonner avec la conclusion des aventures de Josuke Higashikata à Morioh, et ne pas laisser le lectorat sur sa faim.

Dès lors, quel avenir pour ‘Jojo’ en France ? Tonkam s’empare des droits du manga, notamment parce que son directeur éditorial voue un amour certain pour la saga de Hirohiko Araki. Les négociations avec Shûeisha permettent à l’éditeur de publier les parties suivantes sous forme de séries indépendantes dès avril 2007, un crédo cohérent qui suit la direction prise par la parution nippone dès ‘Stone Ocean’ en 2000, chaque partie bénéficiant désormais de sa propre numérotation. Et tout comme J’ai Lu a pu négocier un ajustement des chapitres pour sa fin de parution, Tonkam respecte le découpage de ‘Golden Wind’ en proposant d’abord un tout petit premier tome d’un peu plus de 130 pages, contenant uniquement les chapitres du volume 47 liés à la cinquième partie. Les 17 tomes de ce cinquième acte sortent initialement chez nous entre avril 2007 et décembre 2009. À l’époque, et comme ce sera le cas pour ‘Stone Ocean’, la publication propose des jaquettes aux dos blancs, certainement pour coller à la charte graphique globale de l’éditeur, mais aussi créer une uniformité avec les tomes publiés chez J’ai Lu. La politique de Tonkam change en 2013 avec la réédition de ‘Stardust Crusaders’ et la publication inédite de ‘Steel Ball Run’. Exit alors les dos blancs, et place aux tons violets pour être au plus proche de la version japonaise. Les parties 5 et 6 font alors office d’intrus… jusqu’à fin 2022. En décembre de ladite année, Tonkam, alors devenu Delcourt/Tonkam après avoir été englobé par Delcourt, propose un coffret intégral de ‘Golden Wind’. En plus d’une très jolie box et d’un poster en guise de bonus, les volumes arborent enfin les dos violets tant attendus, une politique qui sera reconduite l’année suivante avec un coffret regroupant tous les tomes de ‘Stone Ocean’. Aujourd’hui, ces fameux coffrets sont les seuls moyens d’obtenir une collection harmonieuse. De notre côté, ils justifient de nouvelles salves de chroniques, de manière à proposer d’autres points de vue par rapport aux écrits publiés à l’époque des parutions initiales de ces arcs.

‘Golden Wind’ prend place en 2001, en Italie. Deux ans après les événements de la partie 4, Koichi Hirose est envoyé à Naples par Jotaro, avec pour mission de retrouver un certain jeune homme et de rapporter un échantillon de son ADN qui pourra être analysé par la Fondation Speedwagon. Car Jotaro soupçonne cet Haruno Shiobana d’être lié à leur ennemi héréditaire aujourd’hui mort, Dio Brando. Mais convaincu que l’adolescent n’est pas hostile, il est persuadé que la mission sera sans risque pour Koichi. Rapidement, ce dernier fait la rencontre de Giorno Giovanna, un beau garçon des rues qui vit de larcins. Mais plus qu’être un simple bandit, Giorno est un détenteur de Stand en plus d’être possiblement l’individu recherché par Jotaro…

Avec ces six premiers chapitres, Hirohiko Araki a accompli la prouesse de planter tout son cadre en peu de temps. Puisque cette cinquième partie est vouée à se concentrer sur un groupe de personnage totalement éloigné de Jotaro et les siens, il fallait que les premières pages opèrent une transition habile, ce qui se fait par l’intervention du personnage de Koichi, chapeauté de loin par Jotaro. Les projecteurs sont d’abord mis sur l’adolescent de Morio avant de progressivement se tourner vers Giorno, un jeune homme qui n’a rien de commun et qui semble voué à vivre sa propre aventure dans un cadre de manieurs de Stands. Une rupture rondement menée tant ce passage de flambeau est fluide, le focus du lecteur sur Giorno étant tout naturel.

Giorno, justement, qui en peu de temps parvient à constituer une proposition tout à fait alléchante. Sorte d’opposition totale à Dio, le héros de cette cinquième partie est présenté comme un laissé pour compte qui aurait pu mal tourner, mais qui fut sauvé par la reconnaissance et l’humanité d’un bienfaiteur, là où Dio n’a jamais reçu de main tendue. Ou du moins, il était bien trop tard quand l’opportunité s’est présentée. Créer une filiation entre eux a du sens en termes de symbolique, même si les choses n’iront guère plus loin sur le plan scénaristique.

Pourtant, ce n’est pas encore assez pour nous laisser entrevoir toute la teneur de cette partie. L’intrigue est vouée à prendre davantage d’ampleur tandis que la galerie de personnage sera de plus en plus conséquente, mais cette amorce croque avec efficacité un climat mafieux haut en couleur et saupoudré d’une bizarrerie propre à l’inventivité d’Araki. Pas de grands dandys en costard ici, mais des individus singuliers, fidèles aux discours d’amitié gagnant-gagnant qu’on retrouve dans le folklore de la Pègre italienne, qui suffisent à donner un ton emballant. Dès lors, notre curiosité est piquée, et on se questionne aussi bien sur les pouvoirs inventifs qui nous attendent que sur les idées qu’aura l’auteur pour exploiter ce tout nouveau cadre loin de la classique lignée des Joestar et des Kujo.

Notons que cette nouvelle édition conserve les bonus du tome d’origine, à savoir un petit guide des quatre premières parties de ‘Jojo’. Si un tel supplément semble aujourd’hui anodin puisque l’ensemble de la saga est désormais disponible, ce n’était pas le cas en 2007, après fermeture de la branche manga de J’ai Lu, époque où l’occasion était le seul chemin légal vers les quatre premières parties. Une période où la spéculation allait déjà bon train pour certains tomes, notamment ceux allant de la fin de ‘Stardust Crusaders’ à la conclusion de ‘Diamond is Unbreakable’.


16/20


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs