Jin Vol.3 - Actualité manga

Jin Vol.3 : Critiques

Jin

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 24 Novembre 2015

Cela fait bientôt 6 mois que Jin est arrivé en pleine fin de l'époque Edo, en 1862, et nombre de choses lui sont déjà arrivées. S'il a dû assister impuissant à la mort de malades qu'il n'a pu sauver, il a aussi pu soigner bon nombre de personnes et intriguer ses congénères de l'époque au point de désormais donner des cours de médecine et de rencontrer des grandes personnes de cette époque. Parmi les dernières rencontres en date, il y a Ryoma Sakamoto, le célèbre ronin avec lequel il sympathise peu à peu, si bien que Ryoma finit par l'emmener en un lieu qu'il ne pensait pas fréquenter un jour : le quartier des plaisirs de Yoshiwara ! A peine arrivés sur place, les deux hommes font la connaissance de Nokazé, la plus haute courtisane de la maison Suzu, qui les accueille assez froidement... jusqu'à ce que de nouveaux événements obligent Jin à reprendre son travail de médecin. Il lui faudra d'abord soigner un grave hématome chez le patron de la maison, avant de tenter l'impossible : limiter les dégâts de la plus horrible et répandue maladie des quartiers de plaisir, à savoir la syphilis...

Après trois volumes, on connaît désormais le schéma de Jin, chaque nouvelle rencontre de notre héros le mettant finalement à contribution avec l'arrivée opportune d'un malade. Ici, la recette ne change pas avec tout d'abord les soins prodigués à l'hématome du patron de la maison Suzu, puis la tentative de contrer la terrible syphilis. Ce schéma opportun est-il gênant ? Donne-t-il une impression de trop grande linéarité et de répétitivité ? Hé bien, pour l'instant pas du tout, car à chaque foi, en plus de détailler très précisément les maladies et les soins prodigués (ici, par exemple, on en apprend énormément sur la syphilis, sur la façon dont elle se répand, sur la manière dont on peut essayer de la limiter, ou sur une méthode d'obtention de la pénicilline qui ne sera normalement découverte que 60 ans plus tard par Alexander Fleming), Motoka Murakami délivre un portrait d'époque ô combien immersif et précis. Ainsi découvre-t-on notamment, parmi d'autres richesses, le fonctionnement d'un quartier tel que celui de Yoshiwara : les différents types de courtisanes et leur hiérarchie ainsi que leur éducation, les lieux emblématiques où elles sont divisées, les rites de l'époque comme les dents noircies (critère de beauté) ou la façon de mourir une fois l'horrible maladie contractée, et bien sûr les décors toujours aussi riches. Mais ce n'est pas tout, car tout cela permet également à Jin de mieux découvrir Ryoma Sakamoto, et de faire connaissance d'une nouvelle figure importante en la personne de Nokazé, courtisane aussi belle qu'élégante qui deviendra pour lui une nouvelle alliée. Enfin, malgré tous ses efforts, notre médecin devra à nouveau se confronter à son incapacité à sauver tout le monde...

La dernière partie du tome, elle, vient concrétiser un peu plus l'une des pistes doucement mises en place auparavant : l'opposition des autres factions médicales, qui voient en Jin une possible menace de leur propre médecine. En tête, Gen-en Taki, superviseur en chef de l'école shogunale de médecine chinoise, et son assistant Genko Fukuda. Pour ces hommes ayant consacré de nombreuses années de leur vie à la médecine chinoise, la médecine inconnue de Jin peut devenir un péril... Mais quand Genko, atteint d'un mal délicat au péritoine, devra être soigné par Jin, quelle sera la réaction du malade et de Taki ? Tout en nous régalant toujours sur le plan visuel avec les vues du château d'Edo et du quartier des concubines, et en offrant des éléments médicaux toujours aussi précis que ce soit dans l'opération ou dans les repères médicaux (l'impact de la méthode de la vaccine, l'intervention de Graham"...), Murakami expose des personnages intéressants en Taki (tiraillé entre sa crainte de voir la médecine chinoise décliner et son désir de voir son assistant sauvé) et Genko (lui qui ne jure que par la médecine chinoise peut-il accepter de se laisser ouvrir le ventre ?), et soulève subtilement les craintes que peut susciter notre héros, médecin qui reste pour beaucoup de monde énigmatique, comme venu d'ailleurs... On appréciera l'indéfectible soutien que devient Saki pour notre héros face au danger, ainsi que les interrogations quant à la nature du danger, car les ennemis ne viennent pas forcément uniquement du milieu de la médecine chinoise...

Malgré son schéma presque linéaire, Jin ne lasse aucunement tant Motoka Murakami sait aborder comme il se doit les nombreuses richesses médicales et historiques de son oeuvre, tout en croquant des personnages dignes d'intérêt. Il faut aussi saluer la qualité d'une traduction très claire dans ses nombreuses références médicales et historiques, ainsi que l'effort fourni par Tonkam via la présence de petit glossaire en fin de tome sur les courtisanes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs