Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 29 Octobre 2019
Marine est désormais en Angleterre, tandis que Satoru tâche de l'oublier, difficilement. Ils ne peuvent plus vivre ensemble leurs sentiments, et leur folle quête jusqu'en haut de la Tour de Tokyo pour qu'ils aient un enfant semble s'être soldée par une échec... Mais est-ce vraiment le cas ? Nourri par tout ce que ces deux enfants lui ont appris au fil du temps passé avec lui, mais aussi par les questions qu'ils lui ont posées, le robot Monroe a étonnamment appris et retenu beaucoup de choses, jusqu'à désormais acquérir une conscience. Et quand il perçoit les quelques mots "Marine je t'aime encore" laissés par Satoru, et surtout quand sa conscience lui permet de comprendre qu'il va être détruit, le robot s'éveille, agit de lui-même, et cherche à s'échapper de l'usine. Pour retrouver les deux êtres qu'il considère comme ses parents. Et quitte à semer sur son chemin, bien involontairement, le chaos.
Ce troisième pavé d'environ 400 pages est donc essentiellement centré sur la mise en marche autonome de Monroe qui, maintenant qu'il est en train d'acquérir une conscience, se lance dans sa propre quête pour retrouver Satoru et Marine. Cette quête, elle sera forcément assez chaotique, surtout pour les personnes qui croiseront la route du robot. Ess, le chien de l'usine, en a déjà fait les frais, et suivre ici la fuite du robot promet alors d'emblée d'être aussi noire que captivante. De la perdition dans les égouts et dans la déchetterie jusqu'à la fuite meurtrière avec la petite Shizuka et ses camarades, en passant par une conversation avec une surprenante interlocutrice au téléphone, le parcours de Monroe est riche en tension, notamment dans la dernière partie du tome, mais aussi voire surtout marqué par de nouvelles évolutions intérieures. En observant de simples souris s'entredévorer, il apprend qu'il a besoin d'électricité. Au téléphone, il parvient à communiquer, et prend-même pleinement conscience de lui-même en s'inventant un nom, Shingo, construit de façon logique sur les prénoms de ses "parents". Il arrive à comprendre ce que Shizuka et ses camarades lui disent, tout comme il arrive à se faire comprendre d'eux via ses dessins. Et en toute fin de volume, en tentant de sauver l'un des enfants puis en se posant un simple "Pourquoi ?", on sent bien arriver en lui l'étape suivante de son évolution: la naissance en lui de sentiments. Sans doute est-ce ce qui lui manquait plus tôt, par moments, ne serait-ce que quand il a tué le chien Ess. Et Umezu, au fil de ce parcours fugitif, parvient vraiment bien à dépeindre, étape par étape, la manière dont Monroe/Shingo avance, évolue, se construit. même s'il faut avouer que par moments, le mangaka n'est pas loin de l'invraisemblable dans certains passages plus orientés action, tant il n'est parfois pas loin de la démesure.
Mais Shingo n'est pas le seul à être mis en avant ici. Il y a bien sûr le rôle important de la bande de la petite Shizuka, on revoit également un peu Satoru dont la famille éclate, mais il reste que c'est aussi Marine qui attire beaucoup l'attention, la mignonne fillette se retrouvant, en Angleterre, convoitée de trop près par un jeune homme plutôt malsain... Et on en arrive encore à ce point intéressant dans l'oeuvre et commun à plusieurs titres d'Umezu, à savoir l'influence néfaste que peuvent avoir les adultes sur les enfants. Certains sont incompétents ou trop passifs, d'autres sont de vrais prédateurs, et au final c'est avant tout sur eux-mêmes que Satoru, Marine et autre Shizuka doivent compter le plus.
Visuellement, la patte d'Umezu reste un régal de noirceur, de profondeur et de mise en scène, et le tout accompagne donc très bien, une nouvelle fois, ce récit qui reste aussi malin qu'inquiétant et fascinant.
Ce troisième pavé d'environ 400 pages est donc essentiellement centré sur la mise en marche autonome de Monroe qui, maintenant qu'il est en train d'acquérir une conscience, se lance dans sa propre quête pour retrouver Satoru et Marine. Cette quête, elle sera forcément assez chaotique, surtout pour les personnes qui croiseront la route du robot. Ess, le chien de l'usine, en a déjà fait les frais, et suivre ici la fuite du robot promet alors d'emblée d'être aussi noire que captivante. De la perdition dans les égouts et dans la déchetterie jusqu'à la fuite meurtrière avec la petite Shizuka et ses camarades, en passant par une conversation avec une surprenante interlocutrice au téléphone, le parcours de Monroe est riche en tension, notamment dans la dernière partie du tome, mais aussi voire surtout marqué par de nouvelles évolutions intérieures. En observant de simples souris s'entredévorer, il apprend qu'il a besoin d'électricité. Au téléphone, il parvient à communiquer, et prend-même pleinement conscience de lui-même en s'inventant un nom, Shingo, construit de façon logique sur les prénoms de ses "parents". Il arrive à comprendre ce que Shizuka et ses camarades lui disent, tout comme il arrive à se faire comprendre d'eux via ses dessins. Et en toute fin de volume, en tentant de sauver l'un des enfants puis en se posant un simple "Pourquoi ?", on sent bien arriver en lui l'étape suivante de son évolution: la naissance en lui de sentiments. Sans doute est-ce ce qui lui manquait plus tôt, par moments, ne serait-ce que quand il a tué le chien Ess. Et Umezu, au fil de ce parcours fugitif, parvient vraiment bien à dépeindre, étape par étape, la manière dont Monroe/Shingo avance, évolue, se construit. même s'il faut avouer que par moments, le mangaka n'est pas loin de l'invraisemblable dans certains passages plus orientés action, tant il n'est parfois pas loin de la démesure.
Mais Shingo n'est pas le seul à être mis en avant ici. Il y a bien sûr le rôle important de la bande de la petite Shizuka, on revoit également un peu Satoru dont la famille éclate, mais il reste que c'est aussi Marine qui attire beaucoup l'attention, la mignonne fillette se retrouvant, en Angleterre, convoitée de trop près par un jeune homme plutôt malsain... Et on en arrive encore à ce point intéressant dans l'oeuvre et commun à plusieurs titres d'Umezu, à savoir l'influence néfaste que peuvent avoir les adultes sur les enfants. Certains sont incompétents ou trop passifs, d'autres sont de vrais prédateurs, et au final c'est avant tout sur eux-mêmes que Satoru, Marine et autre Shizuka doivent compter le plus.
Visuellement, la patte d'Umezu reste un régal de noirceur, de profondeur et de mise en scène, et le tout accompagne donc très bien, une nouvelle fois, ce récit qui reste aussi malin qu'inquiétant et fascinant.