Irrésistible ivresse Vol.1 - Actualité manga

Irrésistible ivresse Vol.1 : Critiques

Shizuku Hanabira Ring no Kaori

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 18 Juillet 2011

Ces temps-ci, les éditions Taïfu nous gâtent avec une flopée de titres de Toko Kawai, disponibles récemment. Au vu des qualités des œuvres de cette mangaka, c’est donc avec plaisir et impatience que commence notre lecture de ce premier tome de cette série, encore en cours au Japon. L’histoire est celle de Mutsuki Haruna, un commercial assidu dans son travail qui est envoyé en mission dans une brasserie productrice de saké dont le patron est, selon la rumeur, terrifiant et inflexible. Tant et si bien que plus personne n’ose l’approcher dans sa société, et que lorsqu’il s’y rend c’est à reculons. Mais lors de cette visite qui le terrorise, Mutsuki est accueilli non pas par le terrifiant patron de la brasserie mais par son petit fils, qui apparemment aide son grand père et sa sœur dans l’entreprise familiale de manière occasionnelle. En présence de Shusaku Nakagawa, Mutsuki est complètement décontenancé et il reconnait sans aucun doute le coup de foudre qui le liera un certain temps à ce jeune homme taciturne, au regard noir et à l’attitude peu avenante. Totalement séduit, il devra faire contre sa mauvaise humeur mais en le revoyant un jour dans son entreprise, Mutsuki croit à un signe du destin qui le pousse en avant et le convainc de persévérer dans son fol espoir amoureux. Après tout, se rendre chaque jour à la brasserie lui donnera une bonne excuse pour approcher Nakagawa, malgré les représailles de son grand père qui refuse toutes les offres de la société de Mutsuki ...

Comme souvent, Toko Kawai maitrise parfaitement les sentiments de ses personnages. Mais on a l’habitude de ses one-shot, où ils sont un peu plus rapidement mis en place, où la relation évolue rapidement et où la concrétisation physique également. Ce qu’il y a de particulièrement intéressant ici, c’est donc la progression tout en douceur des émotions gravitant entre ces deux héros. Mutsuki est quelqu’un de franc, direct, qui semble volontaire et entreprenant tout en se montrant souvent optimiste tandis que Shusaku parait froid, distant et réfractaire à toute relation amoureuse. Mais l’on s’aperçoit bien vite qu’Haruna est en fait quelqu’un qui ne sait pas ce qu’il veut, doute de tout et attend de l’autre des signes visibles et évidents d’affection. De même, Nakagawa est en fait possessif, très attentionné et particulièrement doux dans ses réflexions sur l’autre. Le premier tome passe comme une balade tranquille dans l’univers des sentiments, où tout se met en place petit à petit sans aucune précipitation. D’ailleurs, la notion du temps est quelque chose de particulièrement visible ici puisque Mutsuki revient au Japon après un certain temps d’absence, et que les projets se façonnent petit à petit entre eux. De plus, tout se construit très progressivement étant donné que les premiers baisers sont échangés de manière épisodique, entre personnes adultes ce qui là aussi est un net bon point pour l’auteur qui s’éloigne des lycéens chastes et rapides en affaire, semant le trouble dans les esprits de nos héros et dans l’incertitude de leur cœur.

On aime aussi beaucoup les personnages secondaires, tels la petite sœur ou le grand père qui de part leur caractère donnent vie et humour à la narration, d’autant qu’on a peu l’habitude dans d’autres mangas de pouvoir profiter d’un décor familial ou de travail, pour Mutsuki, alors que cela rend le tout plus crédible ... Enfin, on souligne l’intérêt de la mangaka pour le thème qu’elle développe avec un réel univers traditionnel autour de la fabrication du saké. De quoi donner un peu d’authenticité au récit. Enfin, le trait de Toko Kawai est comme à son habitude délicieux à suivre. Les traits assez incisifs, avec des mentons un peu longs et anguleux, des corps élancés sur des visages plus ou moins virils. Quelques ressemblances entre certains personnages troublent parfois très légèrement notre lecture, ceci dit, le coup de crayon est fin, très épuré par endroits, donnant une impression de douceur ou de légèreté très marquées sur certaines pages. Le cadrage est pertinent, les contrastes un peu légers mais les détails précis et des arrières plans savamment dosés et réfléchis. L’édition de Taïfu est tout à fait correcte, malgré certaines onomatopées non adaptées, et l’on pourra pleinement apprécier la lecture de ce premier tome au héros très direct et particulièrement adorable ...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs