Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 10 Mars 2022
Iwao a dérapé à l'hôtel, en voulant à tout prix consommer au plus vite son mariage avec Irene. Résultat: la jeune fille, après lui avoir assené un violent coup, s'est enfuie sous la panique. Et comme si ça ne suffisait pas, elle se retrouve bientôt injustement accusée de l'enlèvement d'un petit garçon, Toshi, et se retrouve traquée par une horde de villageois qui ne lui laissent même pas la moindre chance de s'exprimer. De son côté, Iwao ne trouve rien de mieux que de se rendre au commissariat pour signaler la fuite de sa jeune épouse, si bien que la police finit par s'en mêler aussi.
Eprouvant de par la façon dont la pétillante Irene se retrouvait soudainement confrontée à certaines vicissitudes du monde, le deuxième tome de la série de Hidkei Arai frappait fort, et le mangaka continue dans cette voie avec ce troisième opus qui, dans s aprmeière aprtie, se consacre surotut à la véritable chasse qui est lancée derrière la philippine.
On suit avec un mélange d'intérêt et d'effroi les réactions des hommes poursuivant la pauvre jeune fille, entre ceux qui font preuve de violence, ceux qui veulent éviter de la blesser malgré tout, ceux qui se réjouissent connement de voir sa culotte alors qu'elle est acculée et paniquée. Tout comme on lit avec les mêmes sentiments terribles certaines réflexions déplacées et certains clichés sur les étrangers. Dans tout ça, pourtant, il y a toujours des nuances et des pensées plus salvatrices, à l'image de celles dites à Iwao sur les relations humaines, un "combat" où il est inexact de penser que l'autre est systématiquement l'agresseur.
Dans ce climat anxiogène, il y a toutefois certains personnages en particulier qui restent encore plus intéressants à suivre, de par toute l'ambivalence humaine qu'ils peuvent dégager, à commencer par Iwao. L'époux d'Irene est le premier à venir la défendre quand elle est traquée dans l'arbre, à conspuer les traqueurs qui la brutalisent alors qu'elle n'est au Japon que depuis 3 jours et n'a que 18 ans. Il vient la défendre, donc, alors que lui-même, sans en avoir conscience, l'a agressée à l'hôtel. Le tout, avant d'évoquer le fait qu'elle lui a coûté 3 millions, comme si sa femme était une marchandise avant tout... Ce qu'il faut comprendre de tout ça, c'est qu'Iwao n'est pas forcément un mauvais bougre, mais qu'il est nourri par toutes les frustrations qu'il a accumulées au fil des ans, par tout ce qu'ont pu véhiculer en lui de tordu les pornos matés intensivement et les histoires salace d'un Saitô n'ayant aucun respect pour les femmes, et par sa méconnaissance totale de nombre de choses, méconnaissance non-améliorée par le côté surprotecteur de sa mère et par la marginalisation de son village éloigné de tout.
Puis il y, bien sûr, Irene elle-même, pauvre fille débarquée dans un pays où on l'agresse déjà au point qu'elle affirme le haïr. Un pays où elle n'a pas d'attache, qui l'a arrachée à ses proches, et où elle ne peut finalement compter que sur l'homme devenu son mari. Alors Iwao sera-t-il à la hauteur et saura-t-il évoluer, se sortir de ses proches préjugés ? Une chose est sûre: tandis qu'il l'aide à apprendre la langue, on retrouve avec plaisir l'éblouissant sourire d'Irene... tout en se doutant que ce sourire ne va pas durer bien longtemps, notamment car la mère d'Iwao, si protectrice envers son fils, ne tolère toujours pas le mariage avec cette "étrangère" qui a, en plus, bien malgré elle, "souillé" l'enterrement de son époux.
Et le cas de Tsuru reste lui aussi intéressant. La vieille femme transpire la méconnaissance totale du monde d'une personne n'ayant toujours vécu que dans son petit village reculé, en partie repliée sur elle-même, se montrant violente en défendant toujours ce qu'elle pense quitte à le faire avec son fusil... Une image d'"arriérée" qu'il n'est pourtant pas question, pour Hideki Arai, de simplement condamner: ce qui l'intéresse, ce n'est pas de juger Tsuru en elle-même, mais plutôt tout le processus sociétal ayant fait d'elle cette "vieille acariâtre". Pour preuve, le mangaka s'applique à ne pas la rendre purement mauvaise, et montre surtout qu'elle a, derrière son côté rustre, agressif et obtus, une inquiétude maladive pour son fils, et donc une vraie forme de tendresse.
Le récit reste donc toujours aussi brut ici, Hideki Arai ne mâchant pas ses mots (ni ses visuels) pour dépeindre certaines dérives et folies de la société humaine, le tout en cherchant pourtant à offrir une part d'humanité à ses personnages, y compris ceux qui pourraient sembler les plus détestables si on les jugeait uniquement par le prisme de leur petite personne.
Eprouvant de par la façon dont la pétillante Irene se retrouvait soudainement confrontée à certaines vicissitudes du monde, le deuxième tome de la série de Hidkei Arai frappait fort, et le mangaka continue dans cette voie avec ce troisième opus qui, dans s aprmeière aprtie, se consacre surotut à la véritable chasse qui est lancée derrière la philippine.
On suit avec un mélange d'intérêt et d'effroi les réactions des hommes poursuivant la pauvre jeune fille, entre ceux qui font preuve de violence, ceux qui veulent éviter de la blesser malgré tout, ceux qui se réjouissent connement de voir sa culotte alors qu'elle est acculée et paniquée. Tout comme on lit avec les mêmes sentiments terribles certaines réflexions déplacées et certains clichés sur les étrangers. Dans tout ça, pourtant, il y a toujours des nuances et des pensées plus salvatrices, à l'image de celles dites à Iwao sur les relations humaines, un "combat" où il est inexact de penser que l'autre est systématiquement l'agresseur.
Dans ce climat anxiogène, il y a toutefois certains personnages en particulier qui restent encore plus intéressants à suivre, de par toute l'ambivalence humaine qu'ils peuvent dégager, à commencer par Iwao. L'époux d'Irene est le premier à venir la défendre quand elle est traquée dans l'arbre, à conspuer les traqueurs qui la brutalisent alors qu'elle n'est au Japon que depuis 3 jours et n'a que 18 ans. Il vient la défendre, donc, alors que lui-même, sans en avoir conscience, l'a agressée à l'hôtel. Le tout, avant d'évoquer le fait qu'elle lui a coûté 3 millions, comme si sa femme était une marchandise avant tout... Ce qu'il faut comprendre de tout ça, c'est qu'Iwao n'est pas forcément un mauvais bougre, mais qu'il est nourri par toutes les frustrations qu'il a accumulées au fil des ans, par tout ce qu'ont pu véhiculer en lui de tordu les pornos matés intensivement et les histoires salace d'un Saitô n'ayant aucun respect pour les femmes, et par sa méconnaissance totale de nombre de choses, méconnaissance non-améliorée par le côté surprotecteur de sa mère et par la marginalisation de son village éloigné de tout.
Puis il y, bien sûr, Irene elle-même, pauvre fille débarquée dans un pays où on l'agresse déjà au point qu'elle affirme le haïr. Un pays où elle n'a pas d'attache, qui l'a arrachée à ses proches, et où elle ne peut finalement compter que sur l'homme devenu son mari. Alors Iwao sera-t-il à la hauteur et saura-t-il évoluer, se sortir de ses proches préjugés ? Une chose est sûre: tandis qu'il l'aide à apprendre la langue, on retrouve avec plaisir l'éblouissant sourire d'Irene... tout en se doutant que ce sourire ne va pas durer bien longtemps, notamment car la mère d'Iwao, si protectrice envers son fils, ne tolère toujours pas le mariage avec cette "étrangère" qui a, en plus, bien malgré elle, "souillé" l'enterrement de son époux.
Et le cas de Tsuru reste lui aussi intéressant. La vieille femme transpire la méconnaissance totale du monde d'une personne n'ayant toujours vécu que dans son petit village reculé, en partie repliée sur elle-même, se montrant violente en défendant toujours ce qu'elle pense quitte à le faire avec son fusil... Une image d'"arriérée" qu'il n'est pourtant pas question, pour Hideki Arai, de simplement condamner: ce qui l'intéresse, ce n'est pas de juger Tsuru en elle-même, mais plutôt tout le processus sociétal ayant fait d'elle cette "vieille acariâtre". Pour preuve, le mangaka s'applique à ne pas la rendre purement mauvaise, et montre surtout qu'elle a, derrière son côté rustre, agressif et obtus, une inquiétude maladive pour son fils, et donc une vraie forme de tendresse.
Le récit reste donc toujours aussi brut ici, Hideki Arai ne mâchant pas ses mots (ni ses visuels) pour dépeindre certaines dérives et folies de la société humaine, le tout en cherchant pourtant à offrir une part d'humanité à ses personnages, y compris ceux qui pourraient sembler les plus détestables si on les jugeait uniquement par le prisme de leur petite personne.