Inugami Vol.14 - Actualité manga

Inugami Vol.14 : Critiques

Inugami

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 30 Septembre 2010

Plongé dans le rêve mis en place par l'Arbre de Vie, Fumiki et Kiryû s'affrontent enfin lors d'un ultime combat dont la principale clé sera... Mika. Plongée dans le rêve, la jeune fille se voit confrontée à un choix décisif que lui impose Kiryû, qui a pris la forme de Fumiki: rester indéfiniment dans le rêve sans plus jamais évoluer, ou poursuivre son évolution en choisissant la voie où elle continuera de grandir.
Ainsi, c'est une nouvelle et dernière piste que Masaya Hokazono ouvre face à nous: tandis que les origines des motivations de Kiryû sont enfin clairement dévoilées et laissent apparaître un être mû par une volonté de rester éternellement enfant, de ne plus grandir, Fumiki représente une humanité acceptant son statut d'humain face à la nature toute puissante, un humain qui évolue, grandit et meurt. Une piste de lecture sur le passage à l'âge adulte qui, en apparaissant pleinement dans ce dernier tome, pourra dérouter, mais qui s'inscrit parfaitement dans le ton du récit, car après tout, ce n'est pas la première fois que Masaya Hokazono nous fait le coup: Inugami est une oeuvre possédant de nombreux degrés de lecture, et le prouve jusqu'à la fin. Et de ce fait, la série pourrait bien révéler de nouveaux centres d'intérêt après relecture.

Une fin qui, étonnamment, ne connaît pas vraiment de combat final de folie, mais se révèle posée et nuancée, portant jusqu'au bout la réflexion écologiste de l'auteur en se débarrassant de la moindre trace de manichéisme en ce qui concerne l'évolution de l'être humain. Ici, l'humanité ne sera pas entièrement détruite, ni entièrement sauvée. Simplement, elle devra se faire à la nouvelle étape de l'évolution, descendre de son piédestal et se soumettre à la volonté d'une nature maîtresse dont les Inugami auront été les parfaits symboles. Ainsi, la conclusion d'Inugami sonne avec une justesse rarement égalée, tant Hokazono y évite toute surenchère et y met en avant avec force un futur inévitable, la fin de l'humanité telle qu'on la connaît, une fin dont les hommes ont parfaitement conscience, mais qu'ils ne cherchent aucunement à éviter. Hokazono chercherait-il ici à éveiller un peu plus les consciences ? Quoi qu'il en soit, la conclusion d'Inugami, à l'image de la série, fait preuve d'une sincérité et d'une personnalité admirables.

A ceci vient s'ajouter un style graphique qui continue de coller à merveille avec le récit. Si les derniers volumes voyaient une nette évolution de la qualité du coup de crayon du mangaka, cela se ressentait également dans le tome 13 à travers un design des personnages plus affiné, presque enfantin, notamment en ce qui concerne Mika. Cet aspect se remarque à nouveau dès la première page de ce dernier volume, et apporte quelque chose de nouveau à l'ensemble, que cela soit volontaire ou non, les physiques plus enfantins, plus "purs" collant fort bien au rêve. A part ça, la mise en scène aérienne de Hokazono fait à nouveau des merveilles, nous plongeant, jusqu'à la fin, dans une ambiance mélancolique à la limite de la contemplation, mettant joliment en avant une nature reprenant ses droits. A ce titre, les dernières pages dévoilent une nature prédominante, où de nouvelles espèces naissent, qui a quelque chose de réellement fascinant, et tout ce calme apparent revêt un goût particulier lorsque l'on repense aux excès de violence qu'a pu montrer la série quelques volumes auparavant.
Si la fin d'Inugami ne laisse pas indifférent, c'est donc aussi en grande partie grâce au talent narratif et visuel du mangaka, et l'on pourrait même laisser couler une petite larme lors de la dernière apparition de Fumiki et de 23.

Des manga aussi sincères, personnels et riches qu'Inugami, on aimerait en voir plus souvent. Le manga de Masaya Hokazono sonne comme une évidence dans sa conclusion, l'auteur ne trahit jamais son récit qui reste fidèle à lui-même jusqu'au bout, si bien que les petits défauts du milieu de série sont éclipsés et en deviendraient presque attachants, tant ils s'intègrent finalement bien au tout. Qu'on y accroche ou pas, on ne peut qu'affirmer que oui, Inugami est un grand manga parmi les modestes, l'un de ces titres qui laissent une marque indélébile à quiconque accepte de lui laisser sa chance.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
20 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs