Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 24 Décembre 2024
Dans l'espoir de devenir suffisamment mature pour attirer l'attention de sa senpai Akira qu'elle aime plus que tout, Mayuki a demandé à Rin, sa professeure particulière, de lui apprendre à embrasser. Ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'Akira, de son côté, est secrètement éprise de sa camarade de lycée et amie Rin. Quant à Rin, qui ignore les sentiments d'Akira à son égard, elle est elle-même tombée peu à peu sous le charme de Mayuki, à force de la fréquenter et de voir ses bons côtés. Voici donc un drôle de triangle amoureux entre filles, où aucune des trois concernées ne connaît l'identité de celle qu'aime l'élue de son coeur. Mais que se passera-t-il le jour où elles découvriront la complexe relation qui les unissent toutes les trois ?
Autant le dire tout de suite: pour apprécier au mieux la lecture de ce deuxième tome, il faudra, plus encore que dans le premier volume, accepter plus d'une grosse coïncidence et autres facilités d'écriture, et ne pas attendre grand chose des développements, en particulier dans tous les à-côté du triangle amoureux: les événements scolaires comme la fête du sport ou les examens ne sont que des prétextes vite vus, et les questions de société plus profondes (comme l'acceptation et le regard des autres) ne sont pas vraiment décortiqués. Une raison à cela: Canno veut clairement conserver une atmosphère lumineuse et sans lourdeur, et il faut bien avouer que ça a son charme.
Reste, alors, le sujet principal: celui concernant le triangle amoureux délicat qui est né entre nos trois héroïnes. Bien que l'évolution de celui-ci passe par des étapes très clichées et pas spécialement approfondies, il s'en dégage plus d'une chose intéressante, à commencer par l'évolution de Mayuki qui montre assez bien ses jolies qualités derrière son manque de confiance et sa peur d'être immature, et surtout par l'abord de Rin, le personnage le plus à-part de l'oeuvre, qui permettait dès le tome 1 d'aborder le thème du polyamour, dont on avait pu découvrir avec attachement les souffrances passées à cause de ça, et dont on cerne alors ici de plus belle les craintes. Enfin, il y a tout simplement la fin qui séduit suffisamment, Canno allant au bout de son idée, de façon certes très naïve mais dans une ambiance très positive qui nous laisse sur une bonne impression.
A l'arrivée, Introduction au théorème du triangle amoureux souffre de nombreuses facilités et manque clairement d'approfondissements sur certains aspects, mais cette courte série comporte également plus d'une qualité, à commencer par une ambiance assez lumineuse que le dessin clair et mignon tout plein sert bien, et la place centrale du polyamour, sujet moderne qu'il reste très rare de voir en manga sur le marché français. Une proposition intéressante de la part de la mangaka et de l'éditeur, le tout nous laissant avec le sourire aux lèvres.