Insomniaques Vol.8 : Critiques

Maintenant que la fête du sport est passée, la réalité rattrape Ganta et Isaki. Depuis leur escapade rien qu'à deux, les parents de la jeune fille ont limité les interactions avec l'adolescent, et lui ont même interdit de s'inscrire au futur club d'astronomie. Cela n'empêche pas nos deux attachants tourtereaux de partager encore du temps ensemble, en particulier lors des diffusions radiophoniques qui égaient leurs insomnies. Et c'est précisément lors de l'une de ces diffusions qu'Isaki choisit de se confier, plus que jamais, à Ganta sur sa santé. Le problème cardiaque qui la touche depuis qu'elle est née, ses opérations, ses cicatrices, ses médicaments quotidiens, ses contrôles mensuels à l'hôpital, et les incertitudes qui perdurent en permanence sur son futur...

"Cette maladie fait partie intégrante de moi et de ma vie..."

Dans une belle atmosphère d'intimité et de confidences, Makoto Ojiro décortique vite et bien le ressenti de son héroïne, et ce que Ganta lui apporte jusqu'à lui avoir donné le courage de se confier autant en détails. Et forcément, entre les deux adolescents naît alors un désir encore plus prégnant de profiter du présent... à commencer, dans l'immédiat, par la réelle naissance du club d'astronomie ! Pour ça, l'auteur nous propose quelques chouettes petites étapes, notamment quand il s'agit de dénicher du matériel pour le local du club (une bouilloire donnée par Kurashiki, une niche pour Miaou Two de la part Shiromaru, et bien d'autres petites choses), ou de demander à la responsable du club la possibilité de réorganiser des séquences d'observations nocturne au sein du lycée, telles qu'il y en avait il y a quelques années. Et si l'interdiction qu'a Isaki d'intégrer le club aurait pu être un réel problème, Makoto Ojiro choisit en réalité de l'évacuer assez vite, dès lors que l'adolescente ose s'affirmer auprès de sa mère.

Cette renaissance du club d'astronomie est ponctuée de différents à-côté efficacement dosés. Ici, on a l'occasion d'voir quelques confidences de Shiromaru sur son passé au club. Là, les quelques incertitudes sur une future possible hospitalisation d'Isaki donne lieu à quelques beaux instants, par exemple quand la jeune fille trouve du réconfort auprès de Ganta ou d'Anamizu. L'auteur, quitte à s'éloigner légèrement du club, n'oublie pas non plus ses figures secondaires, notamment Ukegawa et Nono qui ont droit à leur petit moment. Et puis, il commence à être question des choix d'orientation pour l'année suivante.

Le mangaka entretient soigneusement ces différents éléments, dans une atmosphère toujours aussi posée, que sa narration et son rythme soulignent bien en nous laissant le temps de profiter de chaque moment en compagnie des personnages. Et de ce côté-là, la dernière partie du tome est un peu la cerise sur le gâteau avec une première nuit d'observation nocturne ponctuée d'imprévus et où, entre la tempête et la sortie dans les couloirs de l'école, on a droit à l'un de ces très jolis moments dont l'auteur a le secret: un moment rien qu'à deux, porté sur l'instant présent, et cristallisant encore un peu plus la belle relation de nos deux personnages principaux.

A l'heure où son adaptation animée va bientôt démarrer et pour laquelle on espère quelque chose à la hauteur, Insomniaques reste ici une bien jolie lecture, portée par ses petites avancées, par son rythme et son atmosphère si séduisants, et par la subtile mise en lumière de son couple principal. La suite se fera attendre avec plaisir, comme toujours.