Ino-Head Gargoyle Vol.5 - Actualité manga

Ino-Head Gargoyle Vol.5 : Critiques

Ino Head Gargoyle

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 28 Septembre 2016

Pour son ultime opus, Ino-Head Gargoyle s'ouvre sur un aparté de quasiment 60 pages : un récit où Saejima, pour mieux rendre la justice (ou alors, pour essayer de pécho en cachant son visage), s'empare de casque de Kamen Teacher pour devenir le Kamen Police sur sa moto blanche, volant au secours des jeunes filles en détresse. Le résultat est rythmé, amusant de par le caractère habituel de Saejima, et sympathique pour les connaisseurs de la bibliographie de Tôru Fujisawa qui pourront apprécier cette espèce de crossover avec une autre série de l'auteur, Kamen Teacher.

Puis c'est le retour des histoires plus sérieuses dans la suite, qui s'axe essentiellement sur deux nouveaux récits. Et les deux s'avèrent bourrés de promesse, de par leur façon d'approfondir Saejima.

La première démarre par le retour de la petite Yu, l'adorable gamine de 7 ans fan de Saejima et qui a promis de se marier avec lui quand elle sera grande. Par la force des choses, notre gargouille préférée est amenée à rencontrer la "mère" de la petite... qui s'avère être une vieille connaissance sentimentale. Et qui va remuer profondément notre héros, en le plaçant de plein fouet face à ce qu'il était auparavant, dans sa jeunesse de racaille égoïste. On découvre un Saejima décidément bon dans le font, pendant tout le passage au parc d'attractions. Mais on retient surtout le Saejima meurtri par ce qu'il apprend, un aspect rendu d'autant plus efficace que Tôru Fujisawa arrête pendant quelques pages son habituel humour potache pour apporter une ambiance plus mélancolique et pour souligner quelques légères réflexions prenantes. Avec, au bout du compte, un Saejima affichant un prometteur désir de changer.

Quant à la deuxième histoire, elle voit notre héros voler au secours de son ancienne idole de l'école de police, devenue le jouet d'hommes lubriques dans un bar douteux. On a un énorme sentiment de déjà-vu, ne serait-ce que dans les précédents tomes de cette même série, mais Fujisawa parvient à délivrer un récit certes assez expéditif, mais rythmé et soulignant toute la bonté dont est capable Saejima.

Il y a donc, clairement, des choses sympathiques, surtout concernant Saejima lui-même... mais malheureusement, il faut croire que Tôru Fujisawa ne sera jamais capable de revenir à son meilleur niveau. Car malgré les bons côtés de ce dernier tome, on y retrouve aussi un tas de défauts qui tendent à être trop récurrents chez l'auteur.
Tout d'abord, on reste finalement très circonspect par l'incapacité de l'auteur à proposer un développement cohérent sur la longueur. Finalement, la série se résume à différents arcs plus ou moins longs qui, bien qu'inscrits dans une chronologie logique, ne voient pas Saejima évoluer réellement. Par exemple, alors qu'il a appris dans le tome 4 que sa prostituée à tête d'alien est en réalité une très jolie fille grimée, il l'oublie un peu trop par la suite, la miss récupérant exactement son statut d'avant. Mais le pire reste sa volonté d'évoluer qu'il affichait à la fin de l'histoire sur la famille de Yu : le bonhomme voulait clairement devenir meilleur, laisser tomber ses petits travers, ce qu'il fait vaguement pendant l'histoire suivante sur son ancienne idole de l'école de police... mais tout ça repasse à la trappe dans le chapitre conclusif où l'on retrouve le Saejima des débuts, glandu, pervers, etc.
Et parlons-en, de ce dernier chapitre : il s'agissait peut-être de la pire manière d'achever la série. En plus de foutre définitivement en l'air les évolutions de Saejima vues pendant la série (qui, du coup, sont incohérentes), il ne conclut rien. Rien que dans ce tome, on avait quand même des pistes fortes qui étaient lancées [ATTENTION, SPOIL] en tête le fait que notre héros est en réalité père et n'est donc plus puceau [FIN DU SPOIL], mais Saejima semble complètement oublier tout ça juste après. Quant à l'intrigue centrée sur Kamata, qui avait été laissée en plan avec le tome précédent, elle refait vite fait son apparition pour ne trouver aucune conclusion, comme si le mangaka s'était rappelé qu'ah oui, y avait ça aussi. Après Tokko, Rose Hip, Reverend D ou GT-R, ça ne fait donc jamais qu'une énième série du mangaka qui se finit en eau de boudin. On a l'habitude.
Enfin, une autre chose qui pourrait fortement agacer (tout dépendra des goûts), c'est la façon dont le mangaka revient systématiquement vers des récits tournant autour du cul. Le personnage de Saejima s'y prête très bien, mais Fujisawa a toutes les peines du monde à se renouveler dans le domaine, si bien que ça peut finir par sembler très lourd.

Dommage, donc, car il y avait clairement de bonnes choses dans ce tome. Mais Tôru Fujisawa étant ce qu'il est, il nous livre une énième oeuvre qui se plante complètement dans sa dernière ligne droite.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
8 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs