Infirmerie aprés les cours (l') Vol.4 : Critiques

"Je voulais le traiter de "gros pervers". Mais, ainsi en contact direct, on se ressent mutuellement. Je crois comprendre comment deux êtres se rapprochent..."

Ce quatrième tome est sans doute le plus émouvant et le plus dérangeant jusqu'à maintenant. Plusieurs petites histoires s'emboîtent les unes sur les autres, nous faisant toutes vibrer de façons différentes. La relation entre Shinbachi et Kuréha est vraiment belle à voir. Malgré le fait que la conception de l'amour de ce Shinbachi soit assez étrange, la force qu'il a de pouvoir continuer à appeler la jeune fille, les sentiments qu'il éprouve pour elle, il réussit tout de même à garder une certaine distance, et ne tente aucun rapprochement. Ce genre de chose est très appréciable pour une fille, mais c'est parfois ce comportement si prévenant et attentionné qui séduit aussi. J'aime beaucoup les conversations téléphoniques de ce couple platonique; on sent une complicité s'installer, et cela peut nous faire penser aux relations que beaucoup de personnes se plaisent à entretenir avec un autre internaute. On assiste alors à une confiance qui s'affirme de jour en jour. Mashiro, empli de doutes, pense de plus en plus à So, et surtout, au multiples marques de ses sentiments, qu'il lui laisse à chaque passage. So, à la fois beau, élégant, plein de charme, mais aussi on ne peut plus effrayant, marque les esprits à chaque apparition. Il paraît tantôt fort, tantôt blessé. Ce personnage fait frémir Mashiro comme jamais, mais c'est également les lecteurs qu'il fait frissonner, dans tous les sens du terme. Le couple légitime, Mashiro et Kuréha, nous apparaît on ne peut plus faux. Il est certain que les sentiments de chacun ne sont pas réellement de l'amour. L'un comme l'autre, ils sont blessés par la vie, et ont besoin de quelqu'un qui puisse les comprendre, et non les juger. Mais une telle situation ne pourra durer éternellement. Malgré un attachement pour la jeune fille qui grandit parfois, Mashiro, devant So, est toujours aussi déstabilisé. Respectera-t-il vraiment ce souhait de protéger Kuréha?

"L'infirmerie après les cours" montre alors un soupçon d'érotisme, dégageant des sentiments forts, voire durs, qui n'ont qu'une seule hâte, être mis au grand jour. L'auteur alterne entre courts instants de bonheur, moments d'hésitations, mais aussi terreur et peur. La lecture est alors forte, pleine d'émotion, de beauté, le tout sur un fond d'angoisse.