In the Name of Beauty - Actualité manga

In the Name of Beauty : Critiques

Tanbishugi

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 20 Avril 2011

On connait déjà l’auteur avec Dog Style, série complète de trois volumes chez Taïfu, et à vrai dire on aurait préféré que l’auteur garde la qualité qu’elle avait su démontrer sur cette même série ! En effet, ce one-shot, débarqué chez nous via le magazine Be x Boy d’Asuka, a un goût d’inachevé, voire d’essais de la part de l’auteur qui a pris un thème aussi commun que la beauté pour en faire tout autour des développements plus ou moins pertinents. En tout, pas moins de cinq histoires nous sont proposées en un seul tome, six si l’on compte le mini-roman présenté en fin de tome, comme bonus, à propos de deux personnages déjà abordés dans le corps du manga. Les trois premières aventures nous diront très certainement quelque chose si l’on suit le magazine de prépublication d’Asuka qui ne donne plus de nouvelles ... En effet, Visconti est un hommage à un style de vie, une idée de l’amour platonique ou charnel qui s’inscrit dans l’œuvre d’un auteur, incompris de ses lecteurs qui ne voient en lui que l’aspect pervers et débauché de son être. On découvrira alors comment un homme de ménage qui prépare bien la soupe miso le sortira de sa torpeur, le temps d’un éphémère été. Ensuite, loin de la relation courte et terminée à peine commencée, « Romantic » est l’histoire d’un noble et de son majordome, à une époque pseudo victorienne qui se targue d’apporter une dimension gothique et tragique à leur relation, dans un nid total de cliché.

Il en ira de même avec la suite : les histoires de famille, le coup du fantastique ... Il n’y aura guère que la dernière histoire qui surprendra totalement, en décalage complet avec le reste du manga qui se base sur la concrétisation d’un amour qui ici ne démarre même pas. Ce dernier chapitre est comme une blague qui n’aurait rien à faire là, et devant laquelle on baillera aux corneilles tant l’intérêt et rabaissé par l’aspect brouillon de la narration et la platitude de personnages que l’on ne connait même pas. Il en va de même pour le mini-roman, dont il sera dur de venir à bout avec du fantastique, du viol, des tentacules et de l’amour, de temps en temps. Bref, l’auteur donne dans tous les genres en un seul volumes et malgré la très belle couverture magnifiquement mise en valeur et la qualité de la série Dog Style, c’est ici une déception. On en attendait beaucoup plus de la part de l’auteur, et son hymne à la Beauté et à sa gloire, sa suprématie, n’a aucun impact, est vide de sens et d’émotion et laissera le lecteur froid et déçu. On aurait préféré de la simplicité, une histoire plus longuement développée, loin des stéréotypes et des facilités. Reste que les premières histoires sont les meilleures, quoiqu’encore difficilement atteignables pour des lecteurs qui cherchent la détente avant les prises de tête dans une narration difficile et mal maitrisée. On n’a plus qu’à se rattraper sur les scènes sensuelles, très bien représentées et d’une justesse presque plus émouvante que des sentiments dépassés et mal exprimés.

Les dessins, par contre, sont splendides ! Les pages où l’amour charnel règne sont emplies de la seule véritable Beauté de l’œuvre, avec un souci du détail, des changements et du message à faire passer très agréable. Les personnages se ressemblent certes -il ne peut en être autrement étant donné du nombre de ceux-ci !-, mais on se plait à accompagner chacun d’entre eux tant leurs traits sont esthétiques. L’auteur joue parfaitement sur les lignes corporelles de ses protagonistes, dans un trait à la fois rond et adulte qui donne un style tout particulier à son trait. Reste que malheureusement, certaines proportions souffrent un peu, et que les traits de ces messieurs sont un peu trop fins pour se rendre réalistes. Dommage également pour les décors, qui se font d’avantage remarquer par leur absence. Quant à l’édition d’Asuka, elle est sans reproche et au final on se demandera quoi penser d’un tel manga : un scénario qui manque de profondeur, et de la passion qui ne se vit que par les dessins ... A chacun de voir, de juger du caractère dispensable ou pas de ce manga, pourtant assez mal traité dans les émotions que l’auteur aurait pourtant pu sublimer !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs