In The Land of Leadale Vol.1 - Actualité manga
In The Land of Leadale Vol.1 - Manga

In The Land of Leadale Vol.1 : Critiques

Leadale no Daichi nite

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 02 Février 2022

Dire que les éditions Doki-Doki ont un penchant pour les mangas isekai est un euphémisme: l'éditeur a déjà apporté en France pas mal de représentants du genre comme Mushoku Tensei, Je suis un assassin (et je surpasse le héros), ou bien sûr The Rising of the Shield Hero qui fut l'un des pionniers du courant dans notre pays. Sans oublier, le mois dernier, le lancement de l'assez intrigant The Eminence in Shadow. En ce début de mois de février, le label manga de Bamboo récidive donc avec un nouveau titre qui flirte encore avec le registre de l'isekai, et qui arrive en France à point nommé puisqu'une adaptation en anime vient tout juste de débuter en étant proposée dans notre pays en simulcast sur la plateforme Crunchyroll.

In the Land of Leadale est toutefois, à l'origine, et comme souvent avec ce genre de récit, un light novel: Leadale no Daichi Nite, série de romans écrite depuis 2019 par Ceez, illustrée par Tenmaso, et ayant bénéficié d'une conception signée Ryô Suzukaze (le romancier de L'Attaque des Titans: Before the Fall). C'est également dès cette année-là que démarre au Japon l'adaptation manga, pour le compte du magazine Dengeki PlayStation de l'éditeur ASCII Mediaworks (appartenant à Kadokawa). Le dessin de ce manga a été confié à Dashio Tsukimi, un auteur débutant dont c'est la toute première série, mais qui a tout de même également participé à une anthologie collective de la licence Fate, à savoir Fate/Grand Order - Comic à la Carte PLUS.

Leadale, tel est le nom du jeu vidéo en ligne auquel participait activement Keina Kagami, une jeune fille de 17 ans. Jouissant d'une très forte popularité grâce à sa grande liberté de gameplay (en gros, on peut y faire tout ce qu'on veut sans avoir à appartenir à des "métiers" spécifiques), ce MMORPG compte plusieurs millions de joueurs à travers le monde... et notre héroïne, à travers son avatar de haute-elfe Cayna, en était l'une des plus brillantes figures, en ayant même atteint les plus hauts niveaux. Mais il faut dire que l'adolescente a eu tout le temps de progresser dans ce jeu: alitée à l'hôpital depuis quelques années après un grave accident, en partie paralysée, elle n'avait malheureusement que ça à faire en guise d'échappatoire à sa tragique existence, existence où son corps ne faisait que s'affaiblir toujours plus... Et puis voila qu'un jour, la jeune fille a la surprise de se réveiller définitivement dans le monde de Leadale, et qui plus est dans la peau de son surpuissant avatar Cayna !

Une brillante joueuse qui se retrouve coincée/réincarnée dans l'univers de son jeu vidéo favori, qui plus est avec toutes les compétences cheatées qu'elle avait pu acquérir en jouant, voila qui n'a vraiment rien d'original sur le papier. Mais s'arrêter à ça serait une erreur, car In the land of Leadale va, assez vite, démontrer des qualités qui lui sont propre et qui vont, à terme, accentuer toujours plus son intérêt et son charme.

En tête, il y a les spécificités-mêmes d'une héroïne assez facilement attachante, tout d'abord de par l'ancienne vie que fut la sienne, une vie où elle était hospitalisée en permanence, où elle ne pouvait plus bouger, si bien qu'ici elle a de quoi renouer avec le bonheur en redécouvrant des joies simples comme marcher, bouger, ressentir le toucher, quand bien me^me sa réincarnation à Leadale signifie sans doute qu'elle a fini par mourir dans notre monde... Qui plus est, le côté cheaté de notre haute-elfe devrait être utilisé à bon escient a priori, en lui permettant, bien plus que de s'adonner à d'éternels combats et gains de puissance, de s'intéresser à d'autres choses. Ici, elle veut avant tout aider les villageois l'ayant accueillie en leur facilitant la vie, ne serait-ce qu'en améliorant leur puits ou en leur offrant un chaleureux banquet après avoir déboîter un monstrueux oursacorne d'un seul coup de pied (si si). Là, elle découvre que 200 ans se sont écoulés depuis l'époque où elle jouait, ce qui fait que ce monde a bien changé sur certains points (par exemple, les 7 contrées qui se faisaient toujours la guerre autrefois ont laissé place à 3 pays en paix, il y a bien moins de population qu'avant, etc), et qu'elle va devoir réellement le redécouvrir pour comprendre ce qui s'est passé pendant ces deux siècles. L'ambiance se veut donc à la fois assez paisible et chaleureuse dans les interactions avec les autres personnages, et assez prometteuse et intrigante dans la découverte et l'exploration des vastes étendues de Leadale qui nous sont promises. Et à cela s'ajoutent quelques donnes de plus qui, à n'en pas douter apporteront un sel supplémentaire à cet univers, à commencer par le désir de Kayna de retrouver ses "enfants" qu'elle a créé 200 ans avant et qui sont sûrement toujours en vie, et par sa faculté d'être en totale communion avec la nature (une spécificité elfique), ce qui se résume pour l'instant à des petites notes d'humour (elle entend les cris de souffrance de l'herbe quand elle marche dessus et en est désolée, par exemple) mais devrait apporter des choses en plus sur la longueur.

Ajoutons à ça un dessin assez rond, fluide et clair, propice à la légèreté et au dépaysement du récit, et l'on obtient un début tout à fait plaisant. Il ne tient qu'aux auteurs de confirmer ces bonnes premières impressions, mais pour l'instant In the Land of Leadale dévoile un certain charme, dans un registre plus proche d'un Chillin' Life in Another World que d'un Re:Zero (pour comparer à deux autres isekai bien connus).

Quant à l'édition française, elle se révèle satisfaisante en tous points avec son papier bien épais et sans transparence, sa bonne qualité d'impression, ses 4 premières pages en couleurs, le lettrage très propre d'Elsa Pecqueur, et la traduction limpide de Pénélope Roullon-Ishihara.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs