Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 20 Février 2025
Dans le cadre cloisonné du love hotel que, par ailleurs, Kentarô Satô rend toujours aussi immersif via ses angles de vues serrés et photoréalistes, les quelques survivants tâchent comme ils peuvent de se préserver de l'invasion zombie, hormis une personne: Misawa, une employée qui a laissé derrière elle son glaçant collègue Kamegaoka dans le but de quitter les lieux et d'aller retrouver ses enfants. Pour elle, l'instinct de mère a parlé, mais encore faut-il qu'elle parvienne à s'extirper de l'établissement et à retourner chez elle indemne, non seulement parce que les infectés pulullent dans les rues et sont de redoutable sauvagerie, mais aussi car, au sein même de l'hôtel, il pourrait bien y avoir encore d'autres dangers, cette fois-ci humains...
Ces dangers, on les découvrira bien assez vite dans ce deuxième volume, où l'on attendra naturellement de voir ce que feront par la suite le trio de jeunes sans fois ni loi ainsi que le mystérieux homme à la dégaine de yakuza. Mais là où l'on reste intrigué aussi, c'est dans le rôle qu'auront par la suite les personnages déjà installés dans le premier tome. D'un côté, l'idol Mei Kano se retrouve dans une situation qui a de quoi la troubler, et on se demande facilement comment elle réagira pour se préserver. Et de l'autre côté, Kamegaoka continue d'abord de poser un regard froid et désabusé sur la situation et sur l'état de son pays, avant de commencer à se bouger à des fins énigmatiques.
Et Fumito/Minato dans tout ça ? Eh bien très vite dans ce volume, il voit débouler dans sa chambre une Misawa ayant clairement besoin d'aide et qui, dans sa volonté de sauver ses deux enfants, réveille fortement les démons du passé de notre anti-héros, un passé que l'on savait déjà horrible, dont il se sent très coupable, et qui continue de se dévoiler à petites doses ici. Une chose est alors sûre à son sujet: pour continuer d'expier son crime, il semble désireux d'épauler cette mère éplorée... mais tout ça, on le verra eut-être dans le prochain tome.
Car la principale petite limite de ce volume, c'est que finalement l'intrigue n'avance quasiment pas. On est en réalité dans une sorte de tome préparatoire, au fil duquel l'auteur installe ses différents pions dans l'hôtel, avant de tout juste commencer à vraiment les faire se déplacer. En attendant la suite, on profitera alors surtout ici du bon travail narratif et visuel du mangaka, en particulier sa gestion des petits moments de flashback et sa façon de mener efficacement en parallèle les actes des différents personnages disséminés dans l'établissement.