Ile infernale (l') Vol.1 - Actualité manga

Ile infernale (l') Vol.1 : Critiques

Tengoku no Shima

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 10 Octobre 2012

En 2009, le gouvernement japonais a aboli la peine de mort, celle-ci étant remplacée par une nouvelle sanction ultime : le bannissement sur des terres dépeuplées et lointaines. L'une d'elles, nommée l'île infernale, est la plus lointaine des terres d'exil, celle recelant les plus dangereux criminels.

Parce qu'il a tué cinq personnes, le dénommé Ei Mikoshiba est exilé sur l'île infernale, en même temps que trois autres criminels. Très vite, il découvre les "joies" de ce cadre insulaire loin d'être idyllique, puisqu'à peine le pied sur l'île, deux de ses nouveaux compagnons sont abattus par des occupants pas très accueillants...

D'emblée, le ton est donc donné dans l'Île Infernale, tout premier manga publié par les éditions Komikku, qui offrent ici une oeuvre promettant de ne pas faire dans la dentelle. Dès les premières pages, le lecteur est immergé dans une violence brute, et l'île infernale semble bien porter son nom. Pourtant, Ei Mikoshiba n'est pas là par hasard, mais parce qu'il l'a voulu : rongé par un insatiable désir de vengeance, il est venu chercher sur l'île l'homme qui a massacré sa famille six ans auparavant, son ancien ami, Ryôji Sasaki. Mais dans cet enfer permanent, parviendra-t-il seulement à atteindre son but ?

Comme le laissent donc deviner les premières pages, le récit du mangaka Yusuke Ochiai, jusque là inconnu en France, ne se veut aucunement fin ou psychologique, et donne dans le pur divertissement dense et violent, aspect fort bien servi par une narration très rythmée, qui ne retombe jamais, par un découpage fluide et vivant, et, surtout, par un coup de crayon brut de décoffrage et taillé à la serpe, qui parvient sans mal à faire ressortir toute la violence ambiante qui règne sur cette île. Le caractère et le look des personnages colle parfaitement, lui aussi : doté d'un profond désir de vengeance et d'une détermination sans faille, Ei Mikoshiba, face à des occupants jamais très finauds, s'impose comme un héros au tempérament fort, qui ne se laissera jamais marcher dessus, au contraire de son camarade d'infortune Hirofumi Kôzuma, au physique tellement plus gentillet que tous les autres et à la personnalité tellement naïve qu'il ferait presque tâche dans ce décor...

Porté par ce style qui colle très bien au fond, le lecteur se laisse donc porter par les événements, amenés clairement, juste entrecoupés de quelques bouts de flashbacks permettant petit à petit de cerner le passé de Mikoshiba et Sasaki, et proposant un voyage tout sauf reposant au coeur d'un paysage sauvage où seuls les plus forts peuvent survivre, et où de nouvelles règles tout sauf tendres ont été instaurées par les exilés les moins faibles... Assez linéaire et classique pour l'instant, l'histoire ne surprend pas beaucoup et reste encore avare en informations sur les principaux personnages, mais l'ensemble se révèle facilement prenant pour qui aime le genre, et, via des dernières pages intrigantes quant à l'apparition d'un personnage qui détonne par rapport aux autres, parvient à éveiller un tant soit peu la curiosité sur le plan scénaristique.

Simple mais efficace, voilà qui résume assez bien ce tome 1, peu surprenant mais rudement efficace dans sa catégorie. L'essentiel est assuré : l'amateur d'histoires violentes, intenses et brutes de décoffrage trouvera ici chaussure à son pied, en attendant de voir ce que nous réserve une histoire qui a quelques arguments à montrer et qui ne devrait pas traîner, la série étant bouclée en trois volumes.

Du côté de l'édition, Komikku nous offre un joli premier coup d'essai : les quelques petits problèmes de moirage passent globalement inaperçus, le papier est de bonne qualité, la traduction excellente, le choix des polices pour les onomatopées est cohérent et est bien intégré.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs