Ikigami - Préavis de mort Vol.10 - Actualité manga
Ikigami - Préavis de mort Vol.10 - Manga

Ikigami - Préavis de mort Vol.10 : Critiques

Ikigami

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 21 Novembre 2012

Le conflit est désormais aux portes de la Fédération, qui risque d'un moment à l'autre d'être attaqué. Au fil de la guerre qui se prépare, c'est aussi la révolte interne qui gronde de plus en plus : les révolutionnaires font de plus en plus entendre leur voix, et les actes de trahison envers la loi de prospérité commencent à affluer. Dans ce contexte de crise, le jeune Mamoru Nakagami, engagé dans les forces de l'ordre, est bien décidé à mettre au service de son pays les violentes et incontrôlables pulsions qui l'animent. Jusqu'au bout. Y compris après avoir reçu l'ikigami. Sa loyauté lui permettant de mettre à profit le violent mal dont il est atteint pourrait toutefois être remise en question par sa rencontre avec Naoko Sasamura, une ambassadrice venue étudier étudier le système de l'ikigami afin de l'exporter dans son pays... le Japon.

Coup de théâtre dans Ikigami. Après avoir longtemps laissé planer le doute quant à l'identité du pays où se déroule son manga, Motorô Mase nous fait bien comprendre qu'il enclenche ici la fin de la série en donnant rapidement dans ce tome une information longtemps attendue, qui sera le point permettant d'accélérer les choses vers le grand final, en expliquant dès lors, de manière très claire, le contexte politique et diplomatique du pays et les évolutions qu'il connaît.

Tandis que s'amorcent ces évolutions, que le parfum de révolution grandit, Motorô Mase dresse une nouvelle histoire dans la droite lignée des précédentes, pas foncièrement originale, mais bien menée. Les grosses coïncidences sont toujours là, mais l'auteur parvient à tirer le meilleur des deux personnages principaux de son arc, Nakagami et Sasamura, tous deux bourrés de regrets quant à une situation professionnelle qui a pris le dessus sur la vie familiale jusqu'à atteindre des proportions dramatiques. L'un pourrait réveiller l'autre, mais l'auteur a le bon goût de ne pas s'enfoncer ici dans une surenchère de pathos comme il a pu parfois le faire auparavant : le ton reste dur et assez fataliste, tout juste embelli par une volonté de rédemption qui redorera les deux êtres sans en faire trop.

Classique mais efficace, cette histoire est surtout là pour donner le ton de la dernière ligne droite de la série, où c'est cette fois-ci Fujimoto lui-même qui devra faire les choix qui s'imposent dans un temps limité. Le personnage fil rouge de tout le manga devient fort logiquement le héros de cette dernière partie, le talent de l'auteur étant de ne pas en faire pour autant un "super" héros. Non, Fujimoto ne changera pas le pays à lui seul, mais amorcera bien quelque chose. A l'image de beaucoup de personnages de la série, il reste humain, malgré ses envies de tout changer. Le ton réaliste et l'ambiance de révolution mises en place dans l'histoire précédente se voient ici accentuées, tout s'accélère, peut-être même un peu trop tant les rebondissements de la fin sont rapides, mais le constat est là : au bout du compte, la fin d'Ikigami est réussie, nuancée, abordant autant les motivations personnelles que les ambitions à plus grande échelle, sans pour autant offrir une fin bien fixe, car l'auteur nous amène surtout à réfléchir sur les choix que nous-mêmes ferions dans une telle situation.

Au final, l'éveil de conscience voulu par Motorô Mase est réussi, et la fin de la série se révèle excellente, parfaitement préparée tout au long du volume par un portrait clair et intense des conflits externes, internes et plus personnels animant la Fédération. Le tout sans que l'auteur n'ait besoin de bousculer sa narration millimétrée. Un petit exploit.

Après avoir connu des hauts et des bas, Ikigami s'achève avec brio et justifie enfin totalement son statut de succès. Chapeau !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs