Ici, on a toujours une raison de sourire Vol.2 : Critiques

Chronique 2 :

Futami est sur le point de vivre une expérience d'autrice particulière : amenée à signer des exemplaires dans une librairie, elle est en voie de comprendre toute l'importance du marketing dans la promotion de son œuvre ! À côté, la jeune mangaka connaît un quotidien bien mouvementé entre ses rapports avec l'introvertie Satô qui ne manquent pas de piquant, l'arrivée chez elle d'une autrice "rivale", ou encore la sollicitation d'un autre magazine pour un nouveau projet, ce qui n'est pas du goût de l'éditrice attitrée de Futami...

Lecture confort par excellence, le premier tome de la série de Kuzushiro nous a déjà conquis par sa formule, son rythme, sa légèreté, et sa galerie de personnages aussi drôles qu'attachants. Même si la manœuvre fait partie des habitudes de l'éditeur pour ses lancements, Meian a eu le flair en publiant en simultanée ce deuxième opus qui nous permet de pousser plus loin la découverte du titre, et par conséquent notre appréciation.

Ainsi, cette suite multiplie les situations décortiquant l'univers du manga et de son édition. Ce qui, pour la protagoniste comme pour le lecteur, est l'occasion de moments loufoques et de quelques découvertes sur l'envers du décor. Si le manga n'a clairement pas la volonté didactique d'un Réimp'! de Naoko Mazda, la manière qu'a l'autrice d'explorer les différents sujets permet de donner quelques clés de compréhension de l'univers éditorial japonais. Au-delà de ça, c'est aussi un excellent moyen de varier les plaisirs et de donner de la couleur aux déboires de Futami dans ce microcosme, tant de situations qui débouchent sur des gags franchement amusants et toujours bien rythmés.

À côté, Kuzushiro n'hésite jamais à en dire plus sur ses personnages, ou alors à pousser leur développement un chouïa plus loin. Ainsi, le passé de l'héroïne se dessine quand la place qu'occupe son entourage dans sa vie gagne aussi en consistance. On apprécie aussi toute la dimension apportée au personnage de Satô, éditrice bien moins détachée qu'elle en a l'air et que la timidité rend on ne peut plus attachante. Si nous ne sommes pas dans l'ordre de la romance à ce stade du récit, voir la petite relation entre Satô et Futami, l'éditrice et son autrice, être développée ajoute de la substance à ce deuxième volet.

La découverte constituée par les deux premiers opus d'Ici, on a toujours une raison de sourire se sera révélée convaincante. Rafraichissant, le manga de Kuzushiro est une agréable tranche de vie, pleine de vie et de bons personnages, le tout dans un cadre que l'autrice de l'œuvre aime parcourir en long et en large. La série a donc de beaux jours devant elle !


Chronique 1 :

Mangaka débutante, Futami Nana a récemment pu lancer sa première série professionnelle, bien épaulée par son assistante Hazama Mizuki et par sa responsable éditoriale qu'elle vénère Satô Kaede. Et à vrai dire, le succès des débuts de son oeuvre est tel qu'elle a encore du mal à y croire et que, fidèle à elle-même, elle n'arrête pas de stresser ! Alors,comment évoluera la situation pour elle ?

La réponse commence déjà à se dessiner au fil d'un deuxième volume qui la fait passer par de nouvelles étapes propres à son début de carrière. Ici, la voici qui signe des tomes de son manga voués à ensuite être vendus en librairies. Là, elle doit faire ace à une fièvre qui devrait lui valoir un jour de repos, sauf qu'elle ne veut surtout pas se relâcher par peur de ne plus être assez productive, de perdre en niveau et d'avoir du retard. Puis à l'occasion d'une petite fête pour fêter le succès de son manga, elle apprend que celui-ci va connaître un réimpression. Elle passe ensuite par l'inévitable étape de la panne d'inspiration pour la création d'un nouveau personnage. Et quand un autre magazine la contacte pour travailler avec elle, elle ne sait pas trop comment réagir...

Au fil de ces petites étapes, Kuzushiro continue,bien sûr, d'utiliser en toile de fond certains coulisse de la création d'un manga,en évoquant des sujets comme les signatures, les réimpressions, les difficultés pouvant survenir en terme d'inspiration, ou encore la possibilité pour un auteur de travailler avec différents magazines, la principale leçon à retenir ici pour Nana étant sûrement que la production d'un manga implique de nombreuses personnes et pas uniquement elle-même, chose dont elle ne semblait étonnamment pas vraiment avoir conscience. Et ce sont précisément ces nombreuses personnes qui font le sel de ce volume,tant le casting ne cesse de s'enrichir ici: Ikenami du département des ventes, Tsukamoto la libraire passionnée, la grande soeur de Mizuki qui rappelle à notre héroïne quelques souvenirs et nous laisse entrevoir l'origine de l'attachement de Mizuki pour elle, Nashida la mangaka alcoolique et pessimiste que Nana connaît depuis longtemps et qui est confrontée à une autre réalité du monde du manga, Setouchi la responsable d'un autre magazine... Toutes ces figures ayant des caractères assez hauts en couleurs,dynamisant assez bien le récit, et permettant même, dans le cas de Setouchi, d'entrevoir une autre facette de Kaede qui montre bien son fort attachement pour Nana.

On reste alors sur une lecture très sympathique et bien vivante avec ce deuxième opus surtout marqué par la multiplication de personnages. Après deux tomes, la mangaka a bel et bien installé un petit univers léger et attachant, que l'on aura sans doute plaisir à retrouver sur les volumes suivants.