Hôzuki le stoïque Vol.2 : Critiques

Oni aussi rigoureux que froid et indispensable bras droit du souvent dépassé Grand Roi Enma aux Enfers, Hôzuki n'en finit pas de démontrer ses talents et surtout son caractère, au fil d'une nouvelle salve de 6 chapitres qui, sur un total d'environ 100 pages, n'ont pas fini de faire aller les zygomatiques.

Ici, l'oni part enquêter auprès des taxis infernaux, les yôkai oboroguruma. Là, il doit composer avec un trio déjà connu tandis que l'on découvre son humeur quand on ose le réveiller (encore plus exécrable que d'habitude, ça vous étonne?). Puis on le retrouver à punir un pervers à sa façon (c'est pas tendre), ou encore à l'organisation du Grand Tournoi du Personnel des Enfers qui se révélera bel et bien infernal (et surtout hilarant) sous ses ordres. Enfin, le voici qui doit se coltiner une starlette ingénue ainsi qu'un journaliste félin accro aux ragots, ou qui doit assister à un heureux événement du côté des chiens du Fukusho...

Tout en enrichissant efficacement sa palette de personnages avec quelques nouvelles têtes déjà truculentes, Natsumi Eguchi n'oublie aucunement les visages déjà installés dans le tome, à l'image, bien sûr, du toutou Shiro qui fait encore des siennes, ou du Grand Roi Enma qui n'a souvent de « royal » que le nom . Et cette petite galerie haute en couleurs continue de très bien porter les trois grandes caractéristiques de l'oeuvre, à savoir la découverte et l'exploitation pointue des yokai, l'humour très varié (on va du simple comique de situation à l'humour noir prononcée en passant par l'absurde ou le loufoque), et le côté ultra référencé allant des œuvres japonaises (le chat-bus de Mon Voisin Totoro, par exemple) à celles étrangères (Indiana Jones, 24h chrono...).

Bien que le tome soit court, on en a pour notre argent (surtout avec le prix de 3,95€ de la collection XS), l'ensemble étant assez bavard. Et en fin d'ouvrage, on aura le plaisir de découvrir une vingtaine de pages bonus, avec deux nouvelles histoires courtes « Echos infernaux et autres curiosités » (en quelque sorte les chapitres pilotes de la série) ponctués d'un mot explicatif intéressant de la mangaka, ainsi que deux suppléments exclusifs conçus par la traductrice Anaïs Fourny sur le fantôme de Yotsuya puis l'affrontement du singe et du crabe, deux récits japonais évoqués ici. Qui plus est, soulignons que la traductrice effectue toujours un travail remarquable, avec un ton toujours clair et vivant, un aspect ultra-référencé bien rendu (y compris sur les yokai via des notes de traduction quand c'est nécessaire) et de bonnes petites trouvailles (comme la façon de parler très féline de Koban). C'est un vrai plaisir de voir que Noeve Grafx ne rogne aucunement sur la qualité éditoriale malgré le petit prix de la collection XS. Pourvu que ça dure !