Housekeeper of Business Suit - Actualité manga

Housekeeper of Business Suit : Critiques

Sebiro no Housekeeper

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 10 Mars 2010

« Chef, je compte sur vous pour nettoyer votre vomi dans ma chambre ! »

Après le plutôt satisfaisant Not ready ! Sensei, voilà que Kazuma Kodaka, bien connue depuis Kizuna, nous revient avec un autre titre constitué d’une histoire principale agrémentée de quelques digressions. Rassemblant l’équivalent de deux (très petits) tomes, le format est assez compact et il faudra prendre du temps pour se plonger dans la lecture de Housekeeper of business suit. C’est l’histoire d’amour entre un employeur, Takashi Kurihara et son subordonné Isamu Katsuragi. Travaillant dans une entreprise de produits ménagers, Takashi est un maniaque de la propreté, et c’est lorsqu’Isamu tombe malade et que son supérieur vient le voir chez lui … nettoyer son lieu de vie, que tout commence. Même si les deux jeunes gens ont déjà été proches avant cela, suite à un état alcoolique passager qui s’était abattu sur Takashi. Toujours est-il que leur relation tumultueuse se base en premier lieu sur la propreté d’un appartement, détail qui donne son sens au titre en plus d’apporter un humour qui n’est pas superflu. D’un côté le charmeur négligé, de l’autre le patron un peu trop strict, les deux premiers chapitres permettent de poser convenablement l’intrigue dominante, qui sera reprise par la suite dans deux autres chapitres, dont un très long, entrecoupés d’une autre histoire. A vrai dire, niveau narration, on se perd un peu dans ce fameux Housekeeper of business suit. Le suivi est très maladroit, même s’il en est ainsi pour la progression graphique de l’auteur dont on reparlera par la suite.

Encastrés dans le récit principal, de petites nouvelles viennent s’insérer. A vrai dire, si l’on ressort de la lecture avec l’impression d’en avoir eu un nombre important tant la narration est morcelée, il n’y a que trois chapitres séparés de l’histoire principale, dont deux ne faisant qu’un seul scénario. Pour parler du contenu en tant que tel, on appréciera les interventions de divers personnages dans Housekeeper, cela donne un peu de relief à l’histoire qui en a bien besoin pour rattraper le reste. "Qui sonne le glas" aurait pu être divertissant -bien que la thématique du viol soit assez violemment présentée- s’il n’y avait pas eu une chute assez pathétique et remplie d’émotion. On ne croit pas une seconde aux sentiments de Patrick pour un Isaac bien plus convaincant dans la haine que dans l’amour. De même, le frère de ce dernier n’a aucune présence, et ne surgit qu’à la fin pour rendre le tout presque ridicule. Mauvais choix. Tout comme les deux chapitres, dont le premier minuscule et ayant pour seul but d’être érotique, sur l’acupuncteur et ses patients. Cette nouvelle, bien que son postulat premier soit assez sympathique, se révèle encore plus décevante que la précédente ! Elle n’est là que pour présenter le beau docteur dans diverses positions intéressantes et suggestives. Et les sentiments, une fois de plus, ne sont pas crédibles un seul instant. Comme toujours, Kodaka sait trouver un peu d’originalité là où il y en a d’ordinaire bien peu. Le monde du yaoi n’est pas franchement varié en situations, et l’auteur sait se différencier par son style graphique, son humour omniprésent et le contexte qui entoure les amoureux qu’elle met en scène. Pour un résultat qui, malheureusement, s’inscrit trop souvent dans le n’importe quoi.

Le point qui vaut réellement la peine d’être évoqué se résume à l’évolution graphique de la mangaka. A la manière de Not ready ! Sensei, on voit clairement le trait qui s’affine, les erreurs qui disparaissent et le tout qui devient esthétique, à la manière de Kodaka. Les nez qui n’y ressemblent pas toujours, les erreurs de proportions, les regards peu travaillés s’effacent, et heureusement la dureté des traits de "Qui sonne le glas" disparait vite … Mais malheureusement, cette amélioration a lieu uniquement au dernier chapitre de Housekeper of business suit. Il est alors dommage de voir que tout le travail en amont est plus ancien, et que seules quelques pages sont satisfaisantes, si bien qu’on en vient à ne pas reconnaitre tout de suite les protagonistes ! Ils deviennent élégants, fins, expressifs et élancés. On retrouve alors l’espace d’un instant ce qui nous plait tant dans le trait actuel de la mangaka, en regrettant que tout le manga ne soit pas ainsi fait. Ceci dit, même si le résultat est assez moyen, on remercie Tonkam de l’effort de soutien envers cette mangaka. On aimerait peut être la même chose sur la suite de Fake ? En tout cas, l’édition est assez basique, certaines onomatopées originales (facilement remaniables) ne sont pas effacées, et parfois même pas traduites ! Il est bien dommage d’être ainsi gêné dans notre lecture par de tels détails, qui parfois sont plus que flagrants. Même pour une édition qui comporte deux (très petits) tomes, on se demande alors si le prix n’a pas un peu de mal à passer quand on voit ce genre d’inattentions …


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs