Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 02 Avril 2024
Chronique 2 :
La soirée de Noël fut forte en émotion pour Hori et Miyamura. Après une promesse qui les engage au-delà du lycée, les deux tourtereaux passent la nouvelle année au sanctuaire, avant que leur train-train quotidien reprenne. Mais le début d'année est particulièrement mouvementé entre des révisions intenses, Miyamura qui découvre que Sawada est harcelée, ou encore Sengoku qui se dévoile de multiples manières, que ce soit dans son couple ou dans ce qui le lie à la famille de Hori...
La petite routine, à laquelle nous sommes désormais bien habitués, se poursuit dans ce dixième tome qui marque le cap de la numérotation à deux chiffres pour la comédie romantique de Hero et de Daisuke Hagiwara. Déjà dix opus pour l'un des shônen romcom les plus rafraichissants de ces derniers temps, grâce à son humour décapant et sa galerie de personnages vivants et en constante évolution, sans que le titre ait besoin de recourir aux artifices propres au genre.
Si ce volume est un événement, sa formule ne change pourtant pas d'un iota, et le duo de mangaka continue de jongler avec brio avec ses différents protagonistes, qu'il s'agisse de Hori et Miyamura (bien évidemment), ou des figures plus en retrait telles que Sengoku. Le garçon nous dévoile même les prémices de sa relation avec Ayasaki, tandis que Sawada est de retour pour un unique épisode au cours duquel sa relation fraternelle avec Miyamura se renforce. À ce sujet, on pourrait dire que les auteurs abordent le sujet du harcèlement avec un peu trop de légèreté, mais le sujet n'est finalement qu'un prétexte pour remettre en avant le caractère protecteur du garçon envers sa petite protégée.
Un beau programme donc, avec quelques microdéveloppements par-ci, par-là, tandis que l'humour de la série reste décidément toujours aussi efficace. Comme toujours, ce sont bien les petits instants au sein de la demeure des Hori qui nous éclatent tant le timing est toujours parfaitement dosé, les répliques excellentes et les réactions toujours jubilatoires. Certes, c'est une chose à laquelle nous sommes coutumiers au sein de la série, et qui ne devrait donc plus nous étonner. Mais c'est bien là l'atout de Horimiya : continuer de nous séduire avec sa routine, par une énergie qui lui est propre. Le manga étant aujourd'hui conclu en 17 volumes (bien que le dernier tome soit un supplément publié sur le tard), on signe volontiers pour 7 opus supplémentaires.
Chronique 1 :
"Marions-nous !" : sous le ciel étoilé, telles sont les paroles que Miyamura vient de dire à Hori, qui n'a plus d'yeux que pour lui en cet instant à part. Evidemment, il ne s'agit que d'une jolie promesse pour le futur, pour la relation entre ces deux adolescents dont l'amour, la complicité et l'entente ne font plus aucun doute malgré les petites chamailleries et taquineries pouvant pimenter leur quotidien ensemble. Car avant d'en arriver à, il leur reste encore un paquet de choses à vivre dans leur adolescence et leurs années lycée, étape importante et irremplaçable, aussi éphémère que cruciale pour eux deux et pour tous leurs amis.
Ainsi, tandis que l'hiver s'installe dans la série, HERO et Daisuke Hagiwara reprennent la recette faite de différents petits moments de vie aussi bien dans le cadre du lycée qu'à l'extérieur de celui-ci. Ici, on assiste à des séances de révisions pas évidentes pour tout le monde (l'occasion de confirmer que Shindô et Hori sont des élèves, brillants, ou que Yuki et Rei sont de vraies cancres). Là, notre petit couple s'offre l'occasion de passer le soir du 31 décembre ensemble. Puis les complexes de Hori sur sa poitrine reviennent au galop (ce qui fait aussi parler les garçons, forcément), Sengoku tente (on dit bien tente) de se mêler des disputes apparentes de certains camarades, un quiproquo se crée sur le père de Miyamura à cause de paroles ambigües de Kyôsuke, Sawada trouve refuge chez notre héros pour une nuit, Hori recroise la route du (a priori) strict père de son ami d'enfance Sengoku après un long moment (du coup, Sengoku a-t-il seulement eu le courage d'avouer à ses parents qu'il a une adorable copine ?), Sengoku se retrouve enfermé dans une salle de classe avec Hori (ce qui le fait forcément paniquer vu le caractère de la jeune fille)...
Bien sûr, bien d'autres moments sont au programme de ce tome, mais on ne va pas tous les faire, car les deux idées essentielles du volume sont déjà là.
Tout d'abord, le talent que montrent encore les auteurs pour partir de situations anodines (les révisions etc), de petits événements (le 31 décembre) voire de clichés du genre (les deux élèves se retrouvant enfermé en salle de classe...) pour toujours rebondir de manière à mettre en lumière les relations de la petite bande sous différents angles, entre les chamailleries, les taquineries, les rigolades et autres interactions qui sont autant de manières de profiter de leurs liens et, de manière générale, de leur jeunesse. Mais cela n'empêche pas les mangakas d'aborder brièvement quelque chose de plus sérieux via le harcèlement que subit Sawada (avec, à l'arrivée, une réaction bien classe de Miyamura), ni de souligner régulièrement la confiance qu'ont Hori et Miya l'un(e) envers l'autre en toute occasion.
Ensuite, l'omniprésence ici d'un personnage en particulier, qui s'affiche donc très logiquement sur la jaquette: Sengoku, que l'on voit sous bien des aspects, et dont on découvre même l'origine de la relation avec sa chère Remi, pour un résultat joli et bien mené où, une nouvelle fois, on nous rappelle de ne pas nous fier aux apparences puisqu'à l'époque Remi apparaissait injustement comme une fille froide derrière sa beauté physique.
C'est donc, à nouveau, un tome agréable qui nous attendant. Cristallisant très bien la fraîcheur de la jeunesse à travers tous ces petits moments que Hori, Miyamura et les autres vivent, les auteurs savent aussi en profiter pour continuer de distiller certaines idées phares de leur oeuvre comme ce qui se cache derrière les apparences. On suit avec toujours autant de joie cette attachante bande d'adolescents que l'on découvre encore sous certains aspects et que l'on n'a aucune envie de quitter après déjà 10 tomes de bons et loyaux services.