Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 30 Août 2011
Jusqu’ici, la série avait réussi à conserver un semblant de dignité (et donc la moyenne en termes de notation) pour une seule raison : c’était drôle. Parce que l’héroïne est une cruche incroyable d’idiotie, parce que son amoureux est un macho pervers qui se croit dans coup de foudre à Nothing Hill deux pages après, parce que le personnage secondaire qui viole, s’excuse, viole, s’excuse (etc ...), c’est plutôt cocasse. Bref, tant de ridicule nous faisait rire. Mais là, à notre plus grand désarroi, ce dernier tome n’est même pas drôle. Si bien que le moment de la lecture n’est qu’une succession d’envies d’aller se pendre pour y échapper, et de larmes de désespoir devant autant de nullité. Mais votre dévouée chroniqueuse a su survivre devant l’épreuve et vous retranscrit à présent ses impressions.
Tout d’abord, le résumé de ce tome. Ah non, d’abord il faut vous prévenir : moins de deux tiers du volume seulement continuent l’histoire principale tandis que le dernier gros tiers nous présente deux nouvelles de fin de tome. Etonnant quand on sait que la fin du tome 7 nous faisait vivre un temps de crise dans la section Kuge : de la réussite aux examens dépendait l’avenir des honey dans cette académie ! Bien évidemment, nous pauvres lecteurs prions pour que ce système soit aboli. Mais nous sommes dans un shojo, et donc à partir d’un retournement de situation totalement pathétique, tout s’arrange. Jugez vous-même : en fait, tout ce chantage n’était bon qu’à faire une grosse blague à tout le monde histoire que les maîtres se bougent le derrière et deviennent bons à quelque chose, tout seuls. Oui, enfin en partant de ce principe c’était peut être effectivement mieux d’abolir leur composante maître / serviteur. Mais comme cela remettrait en question toute la série, ce qui serait un comble, on oublie ... Cela durant environ trois pages, il faut bien parler d’autre chose : l’union de notre petit couple. Un des moments les plus pitoyables du tome (quoique, en y réfléchissant bien ils méritent tous ce titre). En effet, Yuzuru est transformée (du moins, elle passe au niveau supérieur) en petite bonne à tout faire qui apprend les bonnes manières, prépare à manger à son homme, se laisse sauter dessus de bon matin, est à ses petits soins ... C’est beau l’amour. Enfin, l’auteur a tout de même réussi à nous faire trembler d’angoisse : belle-maman va-t-elle accepter leur union ?
Gros suspense, en vérité. Et donc après une fin toute en guimauve qui rabaisse encore un peu plus -si, c’est possible- l’image de la femme dans cette série, on se dit : ouf. Mais finalement, le pire reste peut-être à venir. Les deux histoires de fin, donc. Déjà, le titre de la première : Marie et le point de congélation. Un fou-rire nerveux monte, et explose totalement. Pire encore quand on sait que l’héroïne se nomme « Miona » et qu’il n’y a aucune Marie, et que le point de congélation n’est qu’un vague délire sur le personnage masculin. Bref, on aurait préféré avoir une traduction anglaise pour faire moins ridicule. Parce qu'en anglais, tout est plus classe, n'est-ce pas ... L’histoire l’est tout autant avec un pseudo mystère sur : « ce beau jeune homme est-il un meurtrier ? Mais je l’aime quand même ... ». Inutile de préciser qu'elle l'aime en quelques pages ... La seconde nouvelle est une vieille histoire de l’auteur, et ça se voit : traits enfantins et histoire entre une collégienne et son lycéen de prof particulier. Le pire, c’est que le seul avantage de l’auteur (le côté « mature » de ses shojos) n’est ici pas présent et que donc il n’y a strictement RIEN d’intéressant à retirer de ces nouvelles, encore plus ennuyantes que le reste. Pitié, la fiiiiiiin ...
On arrive avec un soulagement immense au terme de la série, pour un dernier tome totalement infect et véritablement difficile à lire tant il est mauvais. A noter, sans doute dernier détail amusant de la part de Glénat qui dans son résumé écrit : « Ce dernier volume saura sans nul doute vous faire couler des larmes ! ». Oui, totalement. Des larmes de soulagement à la fin, et de profond désespoir pendant. Mais ça y est, Honey x Honey, c’est fini !