Homme qui aimait les fesses (l') - Actualité manga

Homme qui aimait les fesses (l') : Critiques

Fusuke

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 04 Janvier 2013

On connait Osamu Tezuka principalement pour des mangas comme Astro Boy, Black Jack ou la Vie de Bouddha. Beaucoup de ses œuvres sont parues dans notre pays. Mais le monsieur ayant été très prolifique, il arrive ainsi que des éditeurs publient encore des one shot plus ou moins obscurs de l’auteur.

L’Homme qui aimait les fesses des éditions FLBLB est en fait une compilation de deux recueils du dieu du manga : Fûsuke et Suppon Monogatari, parus à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Ces deux recueils proposent le même genre d’histoires, à la différence près que le premier met en scène toujours le même personnage : Fûsuke, jeune employé japonais pas très dynamique et malchanceux au possible, incarnation de la frustration sociale et sexuelle du Japonais masculin moyen de l’époque. Le second recueil traduit les mêmes idées avec des personnages plus variés.

Le sujet principal de l’ouvrage est clair : le sexe. Ici, comme beaucoup d’autres auteurs de BD de par le monde et les époques, Tezuka s’amuse à créer une satire sur les mœurs japonais de son temps, avec un regard assez cynique, voire ironique, car il n’y a pas grand-chose à sauver dans les personnages qu’il dépeint. Le tout est habillé de comique de situation sur les problèmes quotidiens de jeunes gens ne croulant pas sous l’or : logement, travail, relations hiérarchiques, mariage... Certaines histoires se situent à l’ère des samouraïs, et prouvent que de tout temps, les hommes ont les mêmes problèmes.

Soyons francs, la qualité des histoires est parfois inégale. Autant certaines chutes sont admirablement bien trouvées et pertinentes, autant certains autres scénarios sont laborieux dans leur construction et n’aboutissent pas à grand-chose. Pour autant, l’Homme qui aimait les fesses est un ouvrage très intéressant à lire, car d’une part, les « bonnes » histoires sont majoritaires et valent le coup d’être lues, et d’autre part car c’est un ouvrage culturellement intéressant. En effet, nous avons là un Osamu Tezuka comme on ne l’avait jamais vu auparavant, loin des clichés des histoires pour enfants d’Astro Boy. Enfin, nous tenons un point de vue décomplexé sur le Japon des années 1960, alors autant en profiter.

Du point de vue du dessin, on reconnait par moment difficilement le trait de Tezuka, tant il a souhaité donner à ses personnes des « bonnes de têtes de vainqueurs ». Le trait est épuré, les décors rares, mais le style cartoonesque colle avec l’aspect comique du manga. Pour ce qui est du découpage, bien qu’il soit peu important dans un manga comique, on n’échappe pas au passage d’un plan à un autre en une seule case, sans signalisation, ce qui est assez perturbant sur le moment.

Les éditions FLBLB ont fait du bon travail concernant l’adaptation de ces deux recueils en un pavé de 450 pages. Le papier est de bonne qualité, la traduction est correcte et sait se montrer crue pour appuyer des passages osés. Le seul point noir concerne les premières et quatrièmes de couverture. Sans jaquette et sans rabats, les coins s’abîment très vite quand on le transporte.

En somme : un Tezuka comme on le voit rarement, un sujet très intéressant pour cerner les mœurs de l’époque. Rien que pour cela, l’ouvrage a toute sa place sur les bibliothèques de nos libraires.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Raimaru
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs