Hoichi, la légende des samouraïs disparus - Actualité manga

Hoichi, la légende des samouraïs disparus : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 11 Septembre 2012

Après les mondes féériques de Kaguya, Princesse Pivoine ou autre Princesse au bol enchanté, la collection Soleil Flottant des éditions nobi nobi! s'enrichit d'un nouvel album très différent : au revoir les jolies princesses pleines de rêves, et bienvenue dans le monde médiéval et sombre des samouraïs fantomatiques de Hôichi...

A l'origine de Hôichi, on trouve un recueil culte de l'écrivain d'origine irlandaise Lafcadio Hearn, passionné par le Japon et auteur majeur de la fin du 19ème et début du 20ème siècles dans ce pays : Kwaidan, recueil d'histoires de fantômes. C'est dans ce recueil que l'illustrateur Yoshimi Saitô trouve l'histoire de Hôichi.

Musicien aveugle qui excelle au biwa, instrument traditionnel japonais, Hôichi est réputé pour chanter merveilleusement bien la bataille meurtrière qui opposa jadis les clans des Heike et des Genji. Sa réputation est telle qu'un jour, un grand seigneur lui envoie un samouraï lui ordonnant de faire une représentation pour son maître, mais il ne devra en parler à personne. Contraint de quitter chaque soir dans la plus grande discrétion le temple des moines qui l'hébergent, Hôichi offre des représentations réussies, mais tout aveugle qu'il est, il tarde à se rendre compte que son auditoire est loin d'être normal...

Avec un ouvrage si radicalement différent des autres titres de la collection Soleil Flottant, la question du public visé se pose : de par ses histoires de samouraïs sur fond historique et son ambiance résolument lugubre et horrifique, Hôichi risque fort de ne pas plaire à l'habituel public de jeunes filles, mais plutôt à un public de jeunes garçons... à condition que ceux-ci ne restent pas trop effrayés par le ton adopté ! En effet, il faudra faire ici avec des illustrations à forte vocation réaliste, aux couleurs assez sombres et ternes, qui collent parfaitement à l'ambiance voulue... Et ces illustrations s'avèrent réellement magnifiques dans leur genre, denses et immersives. L'ambiance est encore renforcée par les textes, précis et bien conçus, et qui n'hésitent pas, notamment vers la fin, à partir dans quelques petites descriptions douloureuses et un peu sanglantes qui renforceront l'angoisse.

Voici donc un récit qui ferait presque figure d'ovni chez l'éditeur, si on le compare au reste de sa production à ce jour. Et c'est bien pour ça que Hôichi vaut le coup : on ne peut que saluer la recherche de diversité, d'autant que cet album horrifique sur fond d'Histoire et de tradition musicale est une jolie trouvaille, très immersive et habilement narrée et illustrée. Simplement, il faudra la mettre dans les mains des enfants en connaissance de cause !

C'est une habitude, chaque livre estampillé nobi nobi! profite d'un soin particulier dans l'édition, et Hôichi ne déroge pas à la règle : papier et impression de grande qualité, nombreuses informations sur les auteurs et sur les références culturelles... Bravo !

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs