Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 17 Octobre 2024
La malédiction d'Oyashiro semble avoir frappé dans une dernière partie de tome 1 sanglante, brutale et mortelle, avant que les toutes dernières pages ne se focalisent sur une Rika continuant seule, depuis bien longtemps, son combat pour éviter que le pire arrive, au fil de ce qui ressemble à une succession de boucles temporelles. Bien sûr, cette simple idée explique déjà certains mystères du premier volume, notamment les visions sinistres qu'avait Keiichi. Mais il reste décidément bien des énigmes à lever et choses à éviter pour que la tragédie de juin 1983 puisse être enrayée à Hinamizawa...
Dans ce deuxième tome, fort logiquement, une nouvelle boucle démarre, en voyant Tomato Akase adapter la partie "Tromper le coton" avec, toujours, une grande efficacité graphique, tant le mangaka, même s'il en fait parfois légèrement trop sur les expressions faciales, reste très fidèle à l'ambiance et au rendu typiques de la saga Higurashi. On retrouve ici, une nouvelle fois, Keiichi quelques semaines après son emménagement au village, s'étant fait ses habituelles précieuses amies en Rena, Mion, Satoko et Rika, mais étant aussi sur le point de faire une étonnante nouvelle rencontre: après un tournoi de jeux de société très animée avec ses amies, un détour dans un café un peu spécial lui permet de rencontrer Shion, qui dit être la soeur jumelle de Mion. Douce, très féminine et attentionnée, cette fille apparaît comme l'exact contraire de sa frangine ! Mais Mion et Shion sont-elles bel et bien des personnes distinctes, ou Shion n'est-elle que la personnalité que Mion prend pour assumer plus facilement ses autres facettes ? Alors qu'il se fait déjà son propre avis, Keiichi risque d'être un peu surpris...
Vous l'aurez compris rien qu'en voyant la jaquette: après Rena dans le tome 1, ce sont Mion et sa possible jumelle Shion qui sont un peu plus mises en avant dans ce deuxième opus, avec pour résultat premier de nous en dévoiler un peu plus sur elle(s), sur leur famille, ou encore sur la relation mine de rien forte que notre héros peut avoir avec elle(s). Mais là-dessus, nous n'en dirons pas plus afin de ne pas trop en révéler. Ce que l'on peut dire d'autre, en revanche, c'est que, inévitablement, tout le contexte installé avec effroi dans le tome 1 est toujours là et est voué à se répéter: le festival Watanagashi, l'affaire du barrage, la légende de la malédiction d'Oyashiro, la possible nouvelle disparition de l'infirmière Miyo Takano et du photographe Jirô Tomitake... mais à cela s'ajoutent de nouveaux éléments, contraignant Keiichi à faire de nouvelles découvertes macabres qui ne font qu'accentuer de plus belle le parfum de mystère et d'angoisse, que ce soit autour de ce qui se trouve dans le lieu profané, de l'influence du clan Sonozaki, du rôle de la famille Furude, du côté peut-être trop soudé des villageois envers et contre tout, ou encore des nouvelles légendes dévoilées autour de démons anthropophages.
Tandis que la malédiction frappe à nouveau de manière inévitable, et que de nouvelles informations sont distillées à la fois sur certaines des amies de Keiichi et sur les secrets de ce village, tout reste ici un facteur de mystère et d'horreur, et la vérité sur ce qui se joue en boucle à Hinamizawa semble encore loin. Une seule chose est sûre à ce jour: Tomato Akase nous accroche facilement dans son adaptation, même si la rapidité de certains éléments fait que l'on appréciera mieux ce manga en connaissant déjà les grandes lignes de la saga Higurashi.