Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 21 Janvier 2025
L’opération Ragnarok menée par Reinhard consiste à envahir le territoire de l’Alliance des planètes libres via le couloir de Fezzan. Dans une situation critique, le camp démocratique compte sur le talent de l’Amiral Buck pour obtenir une égalité à l’issue de la bataille. Il reste néanmoins un atout de taille à l’Alliance : la présence de la flotte de Yang qui pourrait renverser le cours du conflit. De son côté, Reinhard désire plus que jamais l’arrivée de son éternel rival, le seul être capable de donner du sens à son existence aujourd’hui…
Voilà quelques tomes que nous sentons l’amorce d’une phase cruciale pour « Les Héros de la Galaxie ». Le plan d’ampleur de Reinhard et les révélations sur les manigances de Fezzan allaient déjà en ce sens, et le cheminement vers le climax de l’opération Ragnarok nous fait aussi ressentir ce sentiment d’urgence. Les enjeux de ce 20e opus sont forts dès les premières pages, et la manière de Ryû Fujisaki de dérouler la bataille est, elle aussi, d’une audace sans nom. Nous connaissons le vainqueur de cette étape charnière, aussi tout l’intérêt sera sa mise en scène et la démonstration de ce que Ryû Fujisaki raconte dans ses romans d’origine, au cours de cet arc.
Les batailles ne manquent pas dans cette suite, immanquablement. La première bataille plante déjà une tension palpable tandis que l’amorce du « combat final » en dernière partie de tome nous stupéfait plus que de coutume, grâce aux talents tactiques d’un Yang qui semble avoir en permanence un coup d’avance face à Reinhard qui, lui, ne demande qu’un face-à-face avec son rival, quitte à jouer l’appât. Et c’est là que l’écriture se révèle captivante. Puisque nous connaissons le vainqueur à venir, on s’intéresse davantage aux rôles qu’occupent les deux stratèges de génie, que ce soient Wang qui sonde non seulement le contexte du conflit, mais aussi son grand adversaire, ou Reinhard qui se montre d’une grande profondeur en plaçant ses ultimes espoirs de vie dans cette rivalité. Si la série a toujours joué sur leur opposition en tant que promesse scénaristique, voire argument de vente, celle-ci prend une ampleur justifiée et stupéfiante.
Difficile de retenir son souffle à la lecture, donc, tant tout est mené d’une main de maître, que ce soient les préparatifs en plus de ce conflit décisif ou les premiers temps du combat au cours duquel Yang se défait de l’ennemi tel une ascension des 12 Maisons du Zodiaque. C’est à la fois nerveux et brillant, pour un tome tout simplement passionnant. Un conseil : mieux vaut aborder cet opus avec la suite sous la main, notamment pour la scène finale qui joue dans un tout autre registre que celui de la guerre, mais que nous attentions fermement.