Hentai Kamen, The Abnormal Superhero Vol.5 : Critiques

L'heure est venue pour le plus pervers des héros masqués de manga de tirer sa révérence dans un épais dernier tome de plus de 270 pages où les choses commencent dans la même lignée que d'habitude, avec un Kyôsuke qui, entre certains événements quotidiens et lycéens comme les examens de milieu de trimestre, va une nouvelle fois secourir la veuve et l'orphelin à sa manière ! Et même si l'on sent encore que Keishu Ando peine un peu à renouveler son schéma, il y a de quoi sourire facilement, surtout lors des entrées en scène particulièrement saugrenues de ce cher Hentai Kamen !

Et pourtant, une fois les premières dizaines de pages passées, il y a comme une sorte de petite douche froide qui vient nous tomber dessus: au bout de trois chapitres, donc à peine un peu plus de 50 pages, le récit principal s'achève, qui plus est sur un dernier chapitre déroutant puisqu'il se déroule 8 ans plus tard et se contente de nous exposer vite fait ce que sont devenus les principaux visages de la série une fois devenus adultes, et de nous montrer si Kyôsuke a pu rester Hentai Kamen. La série étant ce qu'elle est, c'est-à-dire une comédie visant juste le fun et n'ayant aucun scénario construit, la part de frustration reste raisonnable, mais elle est tout de même présente, en particulier à cause du traitement ultra expéditif qui est offert à l'unique réel petit fil conducteur de l'oeuvre, autour des sentiments mutuels de Kyôsuke et d'Aiko. Mais fort heureusement, pour limiter la casse, la suite du volume est très loin d'être avare en contenu.

En effet, comme le reconnaît lui-même le mangaka, la conclusion de Hentai Kamen dans son magazine d'origine, avec ce fameux chapitre des "8 ans plus tard", fut très insatisfaisante, si bien que dans toute la suite du volume on a droit à divers épisodes "bonus", dont plusieurs sont exclusifs à cette édition de la série. Au programme: des one-shot spéciaux en forme d'épilogue apportant quelques petites choses prometteuses (dont une bien cool, mais il est juste dommage que la jaquette la spoile), deux récits se déroulant pendant les huit années d'ellipse (et même si certains gags amusent notamment autour de Tengumaru, on regrettera quand même que l'auteur ne revienne pas plus sur cette ellipse), le one-shot qui marqua le début de carrière du mangaka en 1989, et le chapitre final de la mini-série sur le défunt Harry (le père de Kyôsuke, pour rappel) qui, paradoxalement pour une comédie loufoque de ce style, est un brin crépusculaire.

A la fois frustrant et somme toute souvent amusant, ce dernier volume de Hentai Kamen nous laisse naviguer entre deux sentiments contradictoires. Reste une comédie délirante qui, rien que pour son concept devenu culte, vaut le détour, et qui fait souvent mouche dans son humour situé quelque part entre Ranma 1/2 et Kimengumi (Le collège fou, fou, fou), avec une part gentiment perverse en plus.