Heartbroken Chocolatier Vol.3 - Actualité manga

Heartbroken Chocolatier Vol.3 : Critiques

Shitsuren Chocolatier

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 17 Novembre 2011

Alors qu’Elena et Sohta se rapprochent « amicalement », Saeko, déçue de sa vie actuelle, décide de reconquérir notre héros. Mais c’est sans compter sur lui, puisque trop obnubilé par ses objectifs de bad boy ultime. Pendant ce temps, Olivier avoue ses sentiments à Matsuri, la sœur de Sohta, de manière assez surprenante et inattendue, ce qui ne sera pas sans conséquence…


Il va sans dire que ce troisième tome de Heartbroken chocolatier se consacre moins au chocolat, pour plus s’intéresser aux relations entre certains personnages. Comme si l’auteure cherchait à faire monter la fièvre à la fois chez les personnages que chez les lecteurs.


Tout commence avec notre cher héros, on s’amuse toujours autant avec tous ses combats intérieurs entre sa passion et sa raison. Une raison bien souvent plus impertinente et ridicule que sa propre passion. Tellement ridicule que ça en devient totalement ironique et hilare. Une raison, en somme, à côté de la plaque, et pas qu’un peu. Pourtant la paranoïa de Sohta prend une toute autre envergure dans ce tome-ci, il est tellement fixé sur son plan de bad boy, qu’il ne se rend même plus compte des choses qui se passent à côté de lui. Cet état d’esprit finira tôt ou tard par véritablement blesser quelqu’un (il n’y qu’à voir Saeko et Kaoruko). Il ne se rend même pas compte qu’il a enfin Saeko à portée de main, quelle ironie tout de même. Le héros finit donc par être aveugle et prisonnier de ses propres pensées paranoïaques. Un personnage qui devient absolument irritant, même si on sent que Setona Mizushiro (l’auteure) le fait bien exprès.


Comme vu précédemment, Sohta, plongé dans ses délires « petit malheureux de l’amour », se rapproche autant amicalement que physiquement d’Elena. Ils se sont jurés d’être des alliés pour conquérir les élus de leur cœur respectif et de ne jamais tomber amoureux de l’un et de l’autre. Vu leur rapprochement, on dit déjà aïe pour ces belles paroles prophétiques. Mais bon, pour le moment, on se régale de leurs divagations paranos de chiens battus complètement attachantes et drôles. En fin de compte, ils sont faits l’un pour l’autre les bougres.


Du côté d’Olivier, il ose faire le pas dans les révélations de ses sentiments à l’encontre de la jeune sœur de Sohta. Ce qui va déclencher un rejet net de Matsuri. Au final ce n’est pas aussi étonnant que ça… Mais étrangement quand Olivier décide de partir pendant quelques temps pour remettre de l’ordre dans ses pensées, la jeune fille finit par s’inquiéter auprès de Sohta. Pour une fois, un personnage tel qu’Olivier ose faire face à ses sentiments sans tergiverser, ce qui fait vraiment plaisir. Tellement plaisir, qu’on reconsidère énormément ce personnage. Parce que quand on voit tous les autres personnages, qui passent leur temps à se morfondre, on se demande dans quel monde on est tombé ! 


Bien que le personnage de Kaoruko a toujours été mis en second plan, elle reste un personnage qui aura sans aucun doute beaucoup d’importance par la suite. C’est pourquoi, il est important de s’y arrêter quelques secondes. Jusqu’ici c’est le personnage le plus à plaindre, car elle doit faire face à l’aveuglement et aux stéréotypes véhiculés à son encontre par Sohta. Mais étrangement, Kaoruko est la personne qui se plaint le moins, même si la douleur reste tout autant présente et continue (vu le héros…). Une fatalité amoureuse qui s’acharne de plus belle. Mais Kaoruko finira tôt ou tard par voir ailleurs, surtout sur les conseils inattendus de Saeko elle-même. On n’attend donc avec beaucoup d’impatience comment Setona Mizushiro va faire évoluer ce personnage dans son intrigue.


Mais c’est sans conteste, le personnage de Saeko qui se développe le plus dans ce tome-ci. Pour la première fois, l’auteure décide de nous montrer les entrailles de cette jeune femme, qu’on avait vue jusqu’ici comme sans cœur et sournoise. On la voit sous un autre jour, et de ce fait, on la trouve plus humaine et attachante. Et bizarrement, c’est lors de cette ouverture, que les rôles entre Sohta et Saeko s’échangent. Ce n’est plus elle la personne aveugle et cruelle…


Il va sans dire que l’auteure ne laisse aucun temps mort dans tout ce concentré relationnel, mais ironiquement, les relations amoureuses à sens unique n’évoluent pas vraiment des masses. Cette stagnation finit par étouffer, ce qui poussera incontestablement au changement pour les tomes à venir.


La mangaka fait monter avec un malin plaisir nos sentiments d’irritation et de frustration, pour mieux nous montrer toute l’ironie de l’amour ; cet amour à l’extrême qui peut amener à bien des réactions, surtout quand cet amour devient étouffant et impossible à satisfaire. Un amour qui peut paraître ridicule mais hélas, c’est un courant très fort à laquelle personne ne peut réchapper.


En somme, l’auteure nous fait passer par toutes les émotions inimaginables, de l’amour à la haine, de la rigolade à la frustration, … tout cela pour mieux nous faire comprendre le cadeau empoisonné qu’est l’amour, que doivent subir tous nos pauvres personnages. Nous savourons donc comme il se doit ce chocolat tout à la fois sucré et amer qu’on appelle Heartbroken chocolatier. Même si il ne faudrait pas non plus oublier de faire avancer l’intrigue, chère Madame l’auteure !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
titali
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs