Hare-Kon Vol.3 : Critiques

Koharu a bien du mal à s'acclimater à son nouveau cadre de vie. Malgré elle, la voilà embarquée dans un "mariage harem" en tant qu'épouse de l'excentrique Ryûnosuke, aux côtés de deux femmes qui sont ses totales opposées. Et tandis qu'elle cherche à tout prix à survivre à son nouvel environnement, la jeune femme va de découverte en découverte, aussi bien en ce qui concerne ses rivales que sur son mari lui-même...

Les premiers volumes de Hare-Kon avaient largement de quoi nous laisser dubitatifs, tant NON a établi un concept bien particulier sans vraiment étoffer de réflexions à son sujet, et s'amusant surtout de ce cadre pour apporter une variété de situations où les notions de "couple" et "d'amour" sont mises à rude épreuve. Mais avec ce troisième tome, il semblerait que la mangaka amène davantage de densité et de nuances dans son récit.

C'est en grande partie dans les rapports entre Koharu et son mari, ainsi que les deux épouses de ce dernier, que tout se joue. Jusqu'ici, l'autrice n'avait pas forcément pris le temps de développer plus que ça Yuzu et Madoka, les deux premières femmes de l'excentrique mari polygame. Pire encore, leurs caractères servaient surtout à générer des conflits avec l'héroïne, ce qui n'aidait pas à créer un cadre sérieux. Mais force est de constater que les choses sont assez différentes sur cette suite, notamment en ce qui concerne Madoka qui nous dévoile toute une facette secrète d'elle-même. Une découverte pour Koharu qui deviendra un vrai tremplin vers des révélations autour de Ryûnosuke qui pourrait bien être, lui aussi, une figure bien plus complexe qu'on ne pouvait le croire. Et concernant Yuzu, malgré son côté aguicheur poussé à l'extrême dans un début d'ouvrage des plus coquins, la jeune femme trouve elle aussi un certain équilibre, de manière à ne plus être un cliché ambulant. Petit à petit, les choses prennent forme dans Hare-Kon, mais il faut laisser le temps au titre de murir pour dévoiler un vrai potentiel.

Restent alors les éléments clivants inhérents à l'œuvre, à commencer par la notion même du mariage harem que la mangaka tourne volontairement en dérision. On sent alors que le récit ne cherche pas à idéaliser un tel schéma de foyer, et préfère le mettre en conflit avec nos mœurs pour créer une comédie de tous les instants. Pourquoi pas, mais le tout mériterait d'être davantage creusé, surtout que la mangaka cherche parfois à nous questionner sur la notion d'amour et sa grande pluralité de sens. Et pour aborder plus densément la chose, peut-être faudra-t-il être un poil plus sérieux avec Ryûnosuke, véritable électron libre au comportement souvent douteux, pour ne pas dire problématique.

Il y a donc du mieux dans cette suite, ou plutôt des éléments plus concrets qui nous aident à percevoir le réel potentiel du titre, ce qui passe par des personnages qui gagnent en nuance et une héroïne qui ne reste pas dans sa zone de confort. Cela n'empêche pas Hare-Kon de rester un véritable OVNI, mais notre curiosité à l'égard de la comédie romantique de NON se renforce avec ce troisième tome.