Hare-Kon Vol.2 - Actualité manga
Hare-Kon Vol.2 - Manga

Hare-Kon Vol.2 : Critiques

Hare Kon

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 28 Mars 2024

Chronique 2 :


Afin de permettre à ses parents d'effacer leurs dettes et de sauver le petit café qu'ils tiennent, Koharu accepte de devenir la troisième épouse de Ryûnosuke, dans le cadre de l'arrêté spécifiquement établi pour sa petite ville natale. Une situation qui, pour le commun des mortels, n'a rien de normal. Aussi, une cérémonie toute particulière a lieu pour ce mariage à quatre, tandis que le début de la cohabitation de ce foyer polygame s'annonce déjà riche en événements...

Le premier volume de Hare-Kon avait de quoi nous déstabiliser par son concept qu'on ne savait pas vraiment comment interpréter. Si cette suite entre plus frontalement dans le vif du sujet, force est de constater que son issue ne nous permettra pas non plus de savoir sur quel pied danser.

Car au cours de cette lecture, deux dimensions semblent s'offrir à nous. NON, la mangaka, ne profiterait-elle pas du concept de son histoire pour déployer une comédie romantique et érotique qui assume à 100% son côté absurde ? Ou, au contraire, peut-on y voir un discours plus poussé sur les mœurs sociétales, mais qui ne montre, pour l'heure, qu'une infirme part de son potentiel ? Les deux se valent, tant le volume semble montrer des optiques différentes selon ses chapitres. Aussi, cela n'empêche pas ces deux facettes de cohabiter. Car si tout l'épisode de la cérémonie de mariage est globalement tourné vers le comique, les quelques moments intimes entre Koharu et Ryûnosuke se révèlent bien plus riches en termes de discours.

Le cœur de l'ouvrage réside dans les premiers temps de cohabitation entre l'héroïne, son époux indéchiffrable, la très calme Madoka et l'explosive Yuzu. Quatre tempéraments bien différents, donc, qui aident à créer des interactions conflictuelles, souvent tournées vers la comédie en prenant pour cible le climat si particulier de la série. Et à ce titre, ça passe ou ça casse, et on comprendra fort bien que chacun ne parvienne pas à entrer dans le délire assez unique de l'autrice.

L'autre élément clivant réside indéniablement en Ryûnosuke, cet homme dont on ne sait quoi penser, et qui se révèle tout bonnement imperceptible quant à ses intentions. Il constitue une véritable énigme, y compris sur le plan moral. Sa vision de l'amour est assez particulière et en contradiction avec le sens commun pour rebuter le lectorat. Mais, encore une fois, n'y aurait-il pas autre chose derrière le personnage ? C'est parfois ce qu'on est tentés de penser, notamment lors d'échanges précis entre lui et Koharu, qui mènent d'ailleurs à l'unique scène vraiment touchante de l'ouvrage.

Alors, de nouveau, Hare-Kon demeure un véritable OVNI, si bien qu'on ne pourra pas vraiment reprocher à une certaine part du lectorat de lâcher l'affaire. Pour d'autres, la curiosité de découvrir ce que la mangaka a en tête persistera certainement. Dans tous les cas, par son rythme bien entretenu et la patte solide de l'artiste, ce deuxième volume ne constitue pas une lecture ennuyeuse, bien qu'elle puisse nous décontenancer à bien des reprises.



Chronique 1 :


Pour plusieurs raisons dont l'énorme dette familiale, Koharu a fini par céder: elle vient d'accepter de devenir la troisième épouse de Ryûnosuke, au grand étonnement de ce dernier qui lui rappelle, dans la foulée, ce que ça implique: elle deviendra sa "chose" et devra se plier à ses règles. La jeune femme a beau faire ça à contrecoeur, et quelques personnes ont beau (enfin...) souligner l'immoralité de la loi sur l'autorisation du mariage polygame, voici donc la cérémonie de mariage avancée, dans un certain parfum d'étrangeté, forcément, puisque Ryû épouse trois femmes en même temps. Après ça, il n'y a plus qu'à emménager dans la vieille maison dénichée par le père de Yuzu (être maire, ça aide), et à s'habituer au lieu ainsi qu'à ses règles...

Après un tome d'introduction difficile à juger, les choses continuent en réalité de s'installer doucement dans ce deuxième volume, avec l'emménagement de Ryû et de ses trois épouses dans ce qui sera désormais leur maison, et tout ce que ça pourra impliquer. Malgré les moyens financiers un peu justes, il va falloir veiller à ce que l'emménagement se passe bien, d'autant plus qu'il y aura énormément de choses à rénover sur la longueur dans la maison (y compris la chambre de Koharu, qui hérite de la piaule la plus délabrée) et que chaque pensionnaire de la famille va devoir trouver sa place, son utilité: Madoka pour la gestion des finances, Yuzu pour les tâches ménagère (l'occasion pour elle de balancer que le minimum syndical que doit savoir faire une femme c'est la cuisine, outch)... Alors entre elles deux, quelle tâche et quelle place aura Koharu ? La question est lancée, et en attendant notre héroïne passe surtout pour une incapable inutile.

Cet emménagement est aussi l'occasion d'insister un peu plus sur les différents personnages. D'un côté, entre Madoka en femme froide, hyper jalouse et semblant vraiment amoureuse de Ryû, et Yuzu en bimbo jouant totalement les filles faciles, on est sur de bons gros clichés ambulants, même si ces vagues traits de caractère amènent quelques traits d'humour assez efficace. Et de l'autre côté, il y a toujours Ryûnosuke en époux bourré de contradictions. Par instants, le jeune homme montre de la considération pour Koharu, en semblant vouloir prendre soin d'elle, même si c'est de façon très bizarre. mais la plupart du temps (quasiment tout le temps, en fait), il reste malaisant, à imposer ses règles comme un roi (l'une des règles étant que sa parole est absolue), à sortir pas mal de choses sexistes ou rabaissant Koharu, ou en voulant la "rééduquer sexuellement" sous prétexte qu'il l'aime. Face à tout ça, là où le comportement des deux autres épouses est plutôt navrant la plupart du temps (ont-elles un minimum de respect pour elles-mêmes ?), on appréciera toujours autant les moments où notre héroïne se rebelle, est rebutée voire dégoûtée par la situation, me^me si concrètement elle y est prise au piège.

A l'arrivée, il est toujours aussi difficile de se prononcer sur cette série après deux tomes, tant un paquet de situations peuvent donner envie de hurler, mais en tout cas il est certain qu'elle ne laisse pas du tout indifférent, et qu'elle a au moins deux qualités évidentes: son dessin sublime qui flatte généralement l'oeil, et l'ambiguïté de Ryûnosuke qu'on a quand même envie de découvrir plus en profondeur. Est-il un authentique connard sous tous les angles ? Pourquoi est-il comme ça ? Pourquoi a-t-il choisi la polygamie ? Pourquoi voulait-il tant "posséder" Koharu ? Au vu de la longueur de la série, gageons que NON aura le loisir de développer tout ça...


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

12 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs