Hand Which - Actualité manga

Hand Which : Critiques

Hand Which

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 03 Octobre 2012

Tsuta Suzuki est une auteur déjà bien connue en France. Hand Which est un recueil de nouvelles et ne suit pas vraiment ses personnages tout le long de la lecture, mais saute d’un couple à l’autre. Cette présentation nous inquiète un peu, et l’on a peur que le manque de profondeur accompagne ce choix assez risqué et souvent décevant dans les autres one shot parus en France. Les premiers extraits se concentrent sur un groupe d’amis qui se découvrent des attirances entre eux. Le témoignage est plutôt tendre, simple et même presque trop tant les choses se font comme de rien. Les deux chapitres sont intéressants, mais le second est plus impliqué, plus difficile à mettre en place. Et c’est ça qui est bon, vraiment, de sentir les choses se faire petit à petit tout en se heurtant à des obstacles. Deux chapitres qui sont donc simplement appréciables, avec des relations matures entre deux adultes, même si parfois nos héros se comportent comme des adolescents. Ensuite, deux chapitres se consacrent à un synopsis très tendre, sur un cadre qui ne mange quasiment rien à cause de ses goûts difficiles. Mais un cuisinier un peu amateur va se donner le défi de lui cuisiner ce qu’il aime. Et finalement, ce sont d’autres atouts qui vont lui donner envie de rester auprès de lui. Une histoire tout en douceur, très attendrissante sur les besoins des uns et des autres.

Vient ensuite un chapitre sur une relation un peu étrange, légèrement sado masochiste sur les bords. Encore une idée qu’on n’attendait pas, dont on ne se doutait pas. Tout comme la dernière histoire, en deux chapitres, tout aussi surprenante. Presque dérangeante, sur la différence d’âge et sur la relation exposée, avec ses jalousies et ses travers. Bref, ce recueil de nouvelles nous surprend vraiment par la diversité dont il fait preuve. On profite réellement de tout ce que nous propose l’auteur, de ses idées, des sentiments et des difficultés des personnages. Mais aussi des scènes de sexe, qu’elle veut pudiques tout en étant érotique, pari réellement réussi. Au fur et à mesure de la lecture, on se passionne pour les destins, pour les avenirs de tous ces hommes qui sont bien différenciés les uns des autres. Dommage qu’on en ait pas plus, plus longtemps, toujours davantage. Parce que le talent de la mangaka est manifeste, réel. Elle réussit en quelques pages à peine à nous faire comprendre un large panel d’émotions et de questionnements, d’actualité quand on se lance dans un amour homosexuel.

Niveau dessins, on apprécie le design assez varié des personnages, les traits adoptant tous un compromis savamment dosé entre douceur et offensivité, avec des pointus dans le regard ou le visage mais également des sourires plus joviaux ou des sentiments exprimés avec justesse. On voit que l’auteur se soucie des détails, avec un sens du trait qui est particulièrement soigné et qui donne des émotions très nuancées à ses protagonistes. S’ils ont tous l’air un peu triste de par les pensées un peu complexes qui les habitent, tous se différencient bien les uns des autres. De plus, la mangaka parvient à redonner de la virilité et du charme masculin aux bishonen qu’elle dessine pourtant, essentiellement grâce aux morphologies qu’elle travaille avec soin. Les corps sont bien étudiés, tout comme les arrières plans. Ceux-ci paraissent un peu vides parfois, mais ils mettent bien en valeur les personnages, et surtout ce vide permet de faire passer des émotions. Notamment, l’impression que rien n’est fini et que tout reste à faire lorsque l’on quitte ces personnages aussi disparates qu’i6ntéressants. L’édition de Taifu est habituelle à ce qu’on lui connait. Dommage que les pages paraissent un peu fines au vu de la faiblesse des décors, et que les onomatopées ne soient pas toutes adaptées. Un très bon moment de lecture, plutôt loin des standards même si la narration reste d’une simplicité évidente. Autant d’histoire pour malgré tout beaucoup de plaisir.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs