Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 24 Août 2010
A l'image du volume précédent, ce troisième et avant-dernier tome d'Hanako se montre plutôt inégal. Néanmoins, quelques éléments font que le titre gagne malgré tout en intérêt et se montre de plus en plus prenant !
Tout d'abord, nous aurons droit à la fin de l'histoire concernant Kokkuri et ses prévisions. Est-ce parce que l'intensité est retombée suite à l'attente de ce troisième tome ou est-ce tout simplement dû à un manque de maitrise de la part de l'auteur ? Toujours est-il que l'on a bien du mal à rentrer dans la seconde moitié de ce récit. Les éléments s'imbriquent mal les uns les autres et c'est globalement un peu trop tordu, même pour les fans d'Esuno. Et au final il est un peu dommage que la transformation d'Asô en fable tourne court de manière fort peu convaincante.
Ensuite, ce sont deux histoires de transition qui nous attendent. La première met en scène une prise d'otage à laquelle se mêle la "femme des interstices". Alternant entre ambiance haletante et ton résolument humoristique, elle permet surtout de vraiment lancer ce troisième opus. Qui plus est sa conclusion se montre pour le moins inattendue et apporte une certaine originalité à l'ensemble. Le tout nous offre un agréable moment de lecture à défaut d'être véritablement renversant.
La seconde histoire, elle, nous présente un mystérieux individu qui s'en prend aux femmes tandis qu'elles sont aux toilettes. Relativement peu intéressante en ce qui concerne la légende urbaine qui en découle, elle permet cependant de creuser la relation entre Kanaé et le détective mais aussi d'en révéler davantage sur le passé de ce dernier. Qui plus est, elle permet aussi d'introduire un nouveau personnage qui aura sans doute beaucoup d'importance dans la dernière partie de la série et à mettre en place un véritable fil conducteur qui commençait à se faire attendre.
La dernière histoire qu'il nous est donné de découvrir dans ce tome, Mary la poupée, est, elle, beaucoup plus développée et longue que les précédentes. Il ne serait d'ailleurs pas étonnant qu'il s'agisse là de la dernière véritable fable digne de ce nom. Elle nous permet notamment d'en découvrir davantage sur Kanaé. Cette dernière ayant décidé de retourner habiter chez son grand-père dans une luxueuse maison en campagne. De nombreuses révélations tombent et Sakae Esuno gère très bien sa narration et sa mise en scène, conférant une ambiance horrifique et oppressante au récit qui lui sied à merveille.
Seul bémol, cela reste parfois trop prévisible. Et pour quelqu'un comme l'auteur de Mirai Nikki qui a fait de l'imprévisibilité son domaine de prédilection, c'est tout de même un peu dommage, voir frustrant. C'est là que l'on sent qu'il n'en était encore qu'à ses débuts lorsqu'il a réalisé Hanako.
Il en va de même pour les dessins qui restent assez inégaux. Esuno tente notamment de réaliser quelques gros plans du faciès d'Hanako mais ceux-ci nous apparaissent particulièrement hideux quand on sait de quoi il est capable aujourd'hui.
Malgré quelques maladresses compréhensibles et pardonnables, Hanako remonte la pente après plusieurs chapitres en demi-teinte et se relance même complètement grâce à sa dernière histoire dans laquelle on retrouve l'intensité haletante propre à Mirai Nikki. Finalement, ce tome nous laisse une meilleure impression qu'on aurait pu le croire et met Hanako sur de bons rails pour finir de belle manière.