Hakaiju Vol.9 : Critiques

Miku, Nao et les autres, guidés par le vieil Ujiie, sont parvenus à sortir de l'enfer de Shinjuku. Mais cela ne s'est pas fait sans sacrifices, nos héros venant à nouveau tout juste de perdre deux de leurs compagnons de route... Guidés par Nao, ils doivent désormais aller rejoindre Akira, mais de bien mauvaises surprises les attendent, une nouvelle fois. Epuisée par une fuite où elle a tout donné, Nao s'écroule. Elle a besoin de repos, mais dans le même temps, la situation dégénère de nouveau, des créatures d'un genre nouveau surgissant du sol pour semer le chaos...

On se doutait bien que le repos ne durerait pas, et à vrai dire il a à peine lieu, Shingo Honda enchaînant très vite les choses avec l'apparition de nouveaux monstres toujours plus impressionnants. Une nouvelle fois, l'auteur se fait plaisir en croquant des créatures d'une ampleur incroyable, étant ici gigantesques, plus dangereuses qu'aucune autre auparavant, et tellement féroces qu'en plus de dégommer des humains elles se battent entre elles...
Avec cette ville assiégée par des monstres aussi grands que des buildings et qui se mettent sur le gueule, on a vite fait de ressentir une influence des classiques des films de monstres géants japonais, et on prend toujours son pied en voyant les bâtiments explosés et les humains réduits en simple chair à pâté. Pour autant, la déception pointe un peu, car malgré leur design toujours plus hallucinant, les monstres deviennent moins fascinants dès lors qu'ils commencent à se battre entre eux. Au vu de la densité des designs que Shingo Honda leur offre, dès qu'il y en a deux sur une même page, en train de se quereller, ça devient plutôt bordélique et pas spécialement jouissif. Et tandis que la lecture se passe très vite à cause du grand nombre de pages se focalisant sur ces monstres gigantesques, on reste aussi sur notre faim devant des morts humaines moins inspirées, moins inventives. Ici, pas de nouvelles façons cruelles de mourir, mais juste de classiques petits découpages gores, vite faits. Reste qu'une chose est sûre : les humains apparaissent vraiment minuscules et inoffensifs devant ces très grosses bébêtes.

S'il enchaîne un déroulement assez basique et moins bien mis en scène que d'habitude, Shingo Honda n'en oublie pas pour autant d'apporter de nouveaux éléments intrigants dans son histoire. Ici, l'élément-clé est l'apparition d'une force capable de tenir tête aux monstres : visiblement des hommes dans des armures très sophistiquées, à l'identité et à la conception pas énigmatiques, qui débarquent dans un but bien précis. Mais ces envoyés des hautes instances du pays sont-ils là pour sauver les survivants, ou sont-ils là pour autre chose ? La réponse ne tarde pas à arriver, après des petits combats bébêtes vs amures somme toute assez basiques, eux aussi.

En somme, on a un récit toujours aussi prenant dans le design des monstres et le rythme soutenu, et intrigant de par l'apparition d'une nouvelle force, mais malheureusement la mise en scène et les mises à morts se font beaucoup moins inspirées. Reste que dès qu'il s'agit de nous offrir des dernières pages bourrées de suspense, Shingo Honda, sadique, nous prouve qu'il excelle encore et toujours, avec un très beau climax de fin.

koiwai