Hakaiju Vol.4 - Actualité manga

Hakaiju Vol.4 : Critiques

Hakaiju

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 25 Mai 2012

Akira et les autres ont finalement choisi de continuer leur route avec l'effrayant Takeshige, dont la passion pour Shirasaki confine à une folie bien palpable. Après tout, si l'ancien professeur a beau être un peu cinglé, sa force est clairement un atout face aux monstres. Alors qu'ils poursuivent leur route, nos héros aperçoivent dans le ciel un éventuel salut : des hélicoptères viennent se poser à Tachikawa. Mais alors qu'ils pensent voir débarquer des secours, ce sont des hommes ayant une tout autre mission en tête qui arrivent...

Cette arrivée de forces spéciales énigmatiques occupe la majeure partie du volume. Qui sont-ils ? Que cherchent-ils ? Akira et les autres auront tout le loisir de le découvrir. Si Shingo Honda a ici tendance à rallonger un peu la sauce autour de l'objectif des forces débarquées en hélicoptère, que l'on cerne très vite quand les personnages galèrent un peu plus, le tout a le mérite de faire décoller un peu plus l'intrigue après un troisième tome plus maussade. Tout simplement, on devine des enjeux bien plus grands, impliquant jusqu'au gouvernement, et ne se limitant plus à la modeste ville de Tachikawa.

En somme, on n'a rien d'autre que du classique dans le genre, mais il faut saluer la verve visuelle de l'auteur, qui se fait toujours plus plaisir dans le design des monstres, assez lovecraftiens, offre de nombreux passages gores réellement marquants (un visage qui gonfle et explose, un bras sectionné avec os apparent, des corps déchiquetés par des canines deux fois plus grandes qu'eux...). Le tout, d'une grande densité, dégageant beaucoup de puissance, est d'autant plus fort que l'on a de nouveau droit à un découpage et une mise en scène à couper le souffle : comme toujours, le tout est d'un dynamisme exemplaire, l'action est découpée avec fluidité, et la mise en scène sert parfaitement les moments les plus brutaux, les plus inattendus, les plus fou, comme le prouvera la révélation sur ce que cache le gigantesque gouffre, et comme le montreront plus encore, de manière générale, les quarante dernières pages du tome.

Et à vrai dire, ce sont bien ces quarante dernières pages qui laissent le plus abasourdi. Tout au long du volume, Shingo Honda intrigue autour de l'unité d'assaut arrivée en hélicoptère, tout en travaillant toujours plus certains de ses personnages, qu'ils soient à moitié fous (la passion destructrice de Takeshige pour Shirasaki, ou encore le bonheur de Muraushi, qui se prend pour un héros de film) ou plus calmes (les bribes de passé dévoilant le caractère de Sakura). De par ces différents aspects, le récit tend à s'apaiser légèrement malgré les assauts incessants des monstres et le rythme soutenu, et l'impact de la fin du tome en est alors d'autant plus fort, tant Shingo Honda précipite les choses avec fluidité, et prouve qu'il ne sera définitivement pas tendre avec ses personnages... Avec aucun d'entre eux. Dans Hakaiju, tous les protagonistes semblent pouvoir disparaître d'un moment à l'autre. Loin de se contenter d'un récit gore, Shingo Honda insuffle à son oeuvre un désespoir de plus en plus grand. Aucune issue ne semble possible, c'était déjà le cas avant, ça l'est encore plus ici. On assiste ici à ce qui semble être la fin d'une première grande partie chaotique, qui crée sans mal son effet et propose un climax donnant envie de connaître la suite au plus vite.

L'essentiel est donc largement assuré : ce quatrième volume devrait faire le bonheur de n'importe quel amateur du genre. Shingo Honda y gère parfaitement son récit, accélère les choses avec brio quand il le faut pour laisser le lecteur estomaqué et surpris quant à la tournure des événements. L'auteur semble vouloir aller loin, espérons donc que la suite continue sur cette voie. Qui sait, peut-être tenons-nous là un futur classique du genre ?

L'édition reste de bonne facture. On signalera juste une erreur dans la présentation des personnages, puisque la présentation de Sakura est liée à une image de Murauchi.


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs